Les conseillers de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), les partis politiques, les responsables des organes de presse impliqués dans la campagne médiatique des élections municipales et communales de 2020 et les responsables de la Commission électorale nationale autonome (Cena) ont pris part à un atelier bilan sur la campagne électorale médiatique organisée par la Haac. Au cours de cet atelier qui a eu lieu le lundi 22 juin 2020, le directeur général du quotidien Le Béninois Libéré, Aboubacar Takou a fait un plaidoyer pour un dialogue entre la Haac et ses partenaires.
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) a organisé un séminaire sur l’évaluation de la campagne médiatique des élections communales. Un séminaire au cours duquel le journaliste Aboubacar Takou a plaidé pour un dialogue entre la Haac et ses partenaires. Au cours de la cérémonie d’ouverture présidée par Rémi Prosper Morétti président de la Haac, Aboubacar Takou n’est pas allé par quatre chemins pour fustiger l’exclusion des organes de presse privée de la campagne médiatique et les maigres fonds finalement versés aux organes de presse réduits à ne publier que des messages officiels des partis politiques pendant la campagne. A cet effet, il a rappelé les maux dont souffre la presse écrite au Bénin. Selon lui, la presse écrite n’a que des bourreaux, des gendarmes chichement armés pour la terroriser. « Et pour revenir sur la particularité de cette campagne exclusivement médiatique, il est regrettable de voir l’interprétation abusive faite par la Haac de ses prérogatives à l’endroit des médias du service public, qui a malheureusement été élargie à la presse privée qui n’a jamais été logée à la même enseigne que les confrères du service public », a-t-il laissé entendre. Selon ses explications, « les élections sont pour la presse écrite l’une des rares périodes d’activités et de marketing pour se refaire un peu financièrement. Les partis politiques étaient tous dans le cadre de cette campagne exclusivement médiatique, en train de proposer des contrats de couverture médiatique avec les journaux, quand, telle une Hache, cette décision, est venue pour ôter toute liberté d’exercer cette passion au motif d’accès équitable des partis politiques aux médias », a regretté Aboubacar Takou. «Aucune régulation, si je ne m’abuse, ne demande à la Haac de bâillonner la liberté de presse au point de nous confiner, à la publication des messages des partis politiques qui se sont fait, bien des fois dédié» a-t-il notifié. Et que «Le regret est d’autant plus grand qu’en lieu et place des millions qui nous avaient été proposés par la plupart des partis, c’est à une insulte de 600 mille de francs CFA TTC que nous avons été réduits» a-t-il poursuivi. « Encore qu’il convient de déplorer les circonstances de la distribution de ces miettes où la Haac a encore trouvé le génie maléfique, pour établir un arbitrage-sanction qui a conduit en un rapport qui, au motif que les organes de presse écrite n’auraient pas bien fait le travail, a soustrait quelques centaines de billets dans la maigre rançon qui est pour la presse. Alors que depuis la fin de ces élections jusqu’à ce jour, aucun organe n’a touché à un franc pièce de cet accompagnement » a dénoncé avec vigueur le porte-voix des patrons de presse. Pour finir, il a suggéré que dorénavant, la Haac veuille bien écouter, prendre réellement en considération les observations des partenaires que sont organes de presse. Très frustré et remonté par ce comportement de la Haac qui n’a fait que faire du mal aux organes de presse, Aboubacar Takou a souhaité que le président de la république reçoive un de ses jours les médias en général avec la Haac pour un débat, un arbitrage conséquent pour une bonne cohabitation.