Ces derniers jours, certaines villes dont Cotonou et Abomey-Calavi sont en proie à des inondations impressionnantes. Même des chantiers d’asphaltage et des riverains de rues asphaltées sont envahis par les eaux. Ce qui fait croire à certains citoyens que le projet asphaltage est la source de leur calvaire. En réalité, ce qui justifie ces inondations, c’est bien l’absence d’infrastructures adéquates, le manque d’entretien et le sous-dimensionnement de celles existantes.
La question des inondations n’est pas exclusive au Bénin. Elle reste un problème régional et même planétaire dans la mesure où plusieurs villes africaines, européennes, asiatiques, etc. subissent les affres de ce phénomène suite à plusieurs jours de pluies diluviennes.
Selon une note de l’Agence du cadre de vie pour le développement des territoires (Acvdt), au Bénin notamment à Cotonou et Abomey-Calavi où des cas ont été signalés, le phénomène est dû, en partie, à la forte pluviométrie enregistrée cette année, qui est de « 250 mm en 15 jours contre 74 mm pour la même période en 2019 ». Il est aussi provoqué par un défaut de curage des ouvrages de drainage existants, l’exiguïté de certains ouvrages ou l’inexistence de collecteurs dans certaines zones. C’est le cas au quartier Zogbadjè, dans la périphérie du site de l’Iita, commune d’Abomey-Calavi, où « l’inondation est due à un bassin de rétention sous-dimensionné qui déborde au profit des averses exceptionnelles de ces derniers jours ».
A Cotonou, la rue menant de la Sobebra au carrefour Ciné Concorde et plusieurs rues et ruelles à Akpakpa, présentent des caniveaux hors d’usage et inopérants. Tout cela ajouté à la forte pluviométrie donnent forcément de quoi provoquer des inondations.
Au quartier Agontikon, toujours à Cotonou, explique l’Acvdt, la rue menant du carrefour de ce quartier vers Sainte Rita, la zone des services postaux à Gbégamey, les quartiers aux alentours du lac Nokoué ou de la lagune de Cotonou et bien d’autres, sont tous des zones critiques et vulnérables à l’inondation. Toutes ces zones seront assainies, rappelle l’agence, grâce à la phase B du projet asphaltage et au Programme d’assainissement pluvial dont le démarrage des travaux est imminent.
Aussi, on note dans quelques maisons des difficultés de sortie des eaux en raison des réalisations effectuées dans le cadre de la mise en œuvre du projet asphaltage. « Il s’agit des habitations en contrebas par rapport au niveau de la voirie réalisée», explique l’Acvdt. Elle indique par la suite que « ces situations ne sont pas du fait d’une erreur de conception. Elles sont liées à des contraintes techniques telles que la nécessité de caler le niveau de la voirie hors d’eau, la nécessité de se raccorder sur des caniveaux existants,… ». L’Agence rappelle qu’un accompagnement technique est prévu pour aider les riverains concernés à mettre en œuvre des solutions adaptées aux maisons touchées, au cas par cas. Ainsi, contrairement aux propos tenus par certains citoyens, le projet asphaltage n’a en aucun cas aggravé le phénomène des inondations. Au contraire, son but est de contribuer globalement à la réduction des inondations. Il n’a pas pour vocation de se substituer au Programme d’assainissement pluvial des villes prévu par le gouvernement.
Assainissement pluvial
A Cotonou, le Programme d’assainissement pluvial concerne la construction de 54 kilomètres d’ouvrages de drainage d’eau pluvial sur plus de 70 % du territoire de la ville pour un montant de 200 milliards francs Cfa. Outre Cotonou, le Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires couvre huit autres communes. 100 kilomètres de collecteurs y seront réalisés pour un investissement total de 243 milliards. Toutes ces infrastructures, une fois réalisées, permettront de conjurer en grande partie le problème des inondations. Le projet asphaltage vient donc en appui au Programme d’assainissement pluvial dans les villes cibles en contribuant à la réduction de la vulnérabilité des quartiers bénéficiaires aux inondations et aux insalubrités.
Au cours de sa phase A, l’asphaltage a permis d’aménager 255 rues soit à peu près 200 kilomètres de voirie et plus de 420 kilomètres de caniveaux construits. Ce qui a globalement permis d’améliorer les paysages et les conditions de mobilité dans les villes bénéficiaires.