Cotonou - Neuf personnes, dont plusieurs militaires, ont été arrêtées au Bénin et comparaitront devant la Cour spéciale béninoise de la CRIET pour "pour avoir posé des actes contraires à la paix, des actes
susceptibles de revêtir la qualification de terrorisme", a fait savoir mercredi soir le porte-parole du gouvernement.
Cette information circulait depuis plusieurs jours, après la publication par le magazine Jeune Afrique d'un article faisant état "d'une tentative de coup d'Etat avortée".
"Certains de nos compatriotes ont effectivement été déférés devant la juridiction compétente, celle en charge des actes de terrorisme" a confirmé Alain Orounla, le porte-parole du gouvernement à l'issue du conseil des Ministres, précisant toutefois que l'affaire est "en phase d'instruction et rien ne confirme que ces différents individus s'apprêtaient à perpétrer quoique ce soit".
Selon une source au sein de la CRIET, une Cour de justice spéciale mise en place sous la présidence de Patrice Talon, neuf militaires et des civils dont le chauffeur du colonel Montan Kérékou, fils de l'ancien président Mathieu Kérékou ont été placés sous mandat de dépôt.
Les militaires mis en cause ne sont pas de hauts gradés, a précisé cette source.
"Ils ont été mis sur écoute et ils étaient filé à leur insu. Le projet était avancé et ils envisageaient d'aller au Nigeria acheter des armes", assure l'instruction.
Les rumeurs faisaient également état de l'implication "d'étrangers mêlés au projet de coup d'Etat", mais la CRIET a démenti cette information, assurant que deux Pakistanais avaient bel et bien été arrêtés dans le nord du Bénin pour suspicion de terrorisme "dans cette zone sensible très islamisée", mais que les deux affaires n'étaient pas liées.
Une source au sein de l'armée a de son côté confirmé à l'AFP que "plusieurs militaires sont en détention pour des faits divers et variés".
"Il serait difficile de lier ces faits dont la plupart sont en instruction à une tentative de coup d'Etat", a néanmoins temporisé un haut gradé à l'état-major, sous couvert d'anonymat.
C'est la deuxième fois sous la présidence Talon que le Bénin évoque une situation de tentative de coup d'Etat.
En août 2019, une affaire similaire avait déjà fait grand bruit au lendemain de la célébration de le fête de l'indépendance et des militaires avaient été arrêtés sans qu'il y ait de suite dans ce dossier.
Le président Patrice Talon est accusé par ses détracteurs d'avoir engagé le Bénin, pays réputé comme un exemple démocratique en Afrique de l'Ouest, dans un tournant autoritaire.