Le point de la situation de la maladie à coronavirus, la gestion de la riposte au plan national et la gestion des cas de décès. Ce sont là les points forts d’un entretien du ministre de la Santé, dimanche 5 juillet dernier, sur la Télévision nationale. Benjamin
Hounkpatin, sans langue de bois, a procédé à un état des lieux de la situation épidémiologique, rassuré de l’engagement du gouvernement à prendre les meilleures décisions et invité la population au respect strict des gestes barrières.
En dépit des chiffres sur la contamination qui enflent et les cas de décès qui s’enchainent, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, reste serein. La situation est sous contrôle, a apaisé le ministre au cours d’un entretien télévisé ce dimanche 5 juillet pour faire l’état des lieux actuel face à la pandémie du coronavirus. « Dans toute épidémie du genre, il y a toujours cette phase de croissance à laquelle il faut faire face avant de connaitre la décroissance jusqu’à arriver au cas zéro, donc c’est une prévision naturelle », a rassuré le ministre de la Santé. Si tel est le cas, pourquoi lever le cordon et assouplir certaines mesures de restriction ? Il n’y avait plus de raisons de le maintenir, soutient le ministre.
Pour ce qui est de la distribution épidémiologique, la majorité des cas sont concentrés dans l’ancienne zone du cordon sanitaire. La situation épidémiologique s’évalue autour de 1300 cas avec 21 décès. Plus du tiers de ces cas sont déjà guéris. Les 2/3 restants sont en soins soit à domicile soit dans les centres de santé. 75 % de ces cas sont concentrés dans l’ancienne zone du cordon sanitaire à savoir les départements du Littoral, l’Atlantique, l’Ouémé et le reste disséminé un peu partout dans le pays. « Si jusque-là, la majorité des cas ont présenté des signes mineurs, nous avons de plus en plus des cas graves et ce sont ces cas qui peuvent malheureusement aboutir à des décès, malgré les mesures prises par le gouvernement », avertit le ministre. Doit-on établir une corrélation entre l’ouverture des lieux de culte et la montée des cas de contamination ? « Le gouvernement a pris la mesure des choses et réévalue de manière régulière la situation à travers des concertations avec les confessions religieuses et pour apprécier le respect des mesures. Si les gestes barrières sont respectés, tout en favorisant l’ouverture des lieux de culte, il n’y a pas de raisons de lier cela à l’augmentation des cas », soutient-il. Ce sur quoi insiste le ministre Benjamin Hounkpatin, c’est que le gouvernement met un point d’honneur à l’évaluation régulière de la situation, ce qui lui permet de faire une meilleure lecture afin de prendre les décisions idoines.
Il n’y a pas de raisons de s’inquiéter
« Il n’y a pas de raisons de s’inquiéter, par rapport à certaines dispositions prises par le gouvernement », souligne le ministre. « A un moment, nous avons eu beaucoup de cas importés, mais de plus en plus, nous avons des cas de contamination communautaire. C’est au sein de la communauté que se fait actuellement la transmission et la raison, c’est le non respect des gestes barrières », détaille le ministre. Dans le même temps, le ministre de la Santé ne voit pas de lien entre l’organisation des élections et l’augmentation du nombre de cas de contamination ces derniers jours. « Ce n’est pas vraiment cela qui explique la flambée des cas sinon, on aurait eu cette flambée depuis longtemps », nuance-t-il. Le rôle de l’humidité dans le pic a été aussi largement évoqué.
« La saison pluvieuse coïncide avec une augmentation du nombre de cas sur toute la zone côtière. Les autres régions du pays qui sont au chaud n’ont pas vraiment de nouveaux cas », bémolise le ministre. Toujours est-il qu’il ne faut pas craindre le pire, rassure-t-il. « Lorsqu’on essaie de se faire à l’idée que le mal est là, il faut impérativement respecter les gestes barrières et la faculté de transmettre le mal est moindre», indique-t-il. « Moins les populations vont respecter les gestes barrières, plus nous aurons des cas. Il faut intégrer l’obéissance en matière de règles. Le germe tourne autour de nous, mais tant qu’on ne l’a pas envoyé dans les voies aériennes, on ne peut pas l’avoir ni le transmettre si nous avons le masque et optons pour le lavage des mains et le nettoyage au gel hydroalcoolique», exhorte-t-il. Autant que des personnes âgées, beaucoup de jeunes l’ont contracté et certains en sont morts », fait-il savoir aussi.