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La Nation N° 5880 du 6/12/2013

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Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité : La France et l’Afrique, partenaires pour la paix
Publié le lundi 9 decembre 2013   |  La Nation


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© Autre presse par C I bou T
Le président Alassane Ouattara présent à l’ouverture du Sommet de l`Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique
Vendredi 6 décembre 2013. Paris. Ouverture du Sommet de l`Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique en présence du chef de l’Etat Alassane Ouattara.


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Sécurité et développement ont été les enjeux majeurs du sommet de l’Elysée, tenu les 6 et 7 décembre derniers à Paris, avec une participative active du président de la République, Boni Yayi. Ce rendez-vous franco-africain a dessiné l’architecture d’une force d’intervention africaine pour conjurer le démon des instabilités sur le continent.

Par Gnona AFANGBEDJI,Envoyé spécial à Paris


Le paradoxe intrigue parfois la communauté internationale. L’Afrique considérée aujourd’hui comme une région de croissance et d’avenir, reste néanmoins encore une zone de turbulences.

Ce paradoxe, le sommet de l’Elysée entend le régler, en fournissant au continent les voies et moyens pour assurer définitivement sa propre sécurité. «Les temps ont changé, les rapports ne peuvent être ce qu’ils ont été par le passé. Une période nouvelle s’ouvre où l’Afrique devait pouvoir maitriser son destin, assurer par elle-même sa sécurité», affirme François Hollande, à l’ouverture du sommet.

Le président français trouve que le continent a les moyens de gagner ce pari. Il fonde sa certitude sur diverses interventions de troupes africaines au Burundi, en Somalie, au Congo, aux Comores, au Mali, et actuellement en Centrafrique. «En même temps, chacun sait qu’il y a des insuffisances, des manquements, des fragilités et qu’il y a une nécessité de préparer les Forces africaines à pouvoir répondre à toutes les menaces», tempère-t-il.

François Hollande indique que l’objectif que le sommet voulait porter, c’est la constitution d’une Force de réaction rapide, sous l’égide de l’Union Africaine. Un projet, dit-il, qui exige des moyens de commandement et de renseignement et suppose la mise en commun d’unités de diverses nationalités.

«Voilà pourquoi la France propose un nouveau partenariat sur le plan de la coopération militaire avec des priorités comme le conseil, la formation, l’équipement, le renseignement pour que les armées africaines puissent être dotées de tous les moyens leur permettant de faire face», souligne-t-il.

La France se dit disponible à apporter son concours à cette force africaine par la mise à disposition de cadres militaires, et par les actions de formation.

Son vœu : entraîner chaque année, si ses partenaires en décident, 20 000 soldats africains. La crise centrafricaine conforte Hollande dans l’idée qu’il faille aller vite dans la concrétisation de ce projet. «Nous ne pouvons pas laisser les massacres se perpétrer, des femmes et des enfants être violentés, des exactions être commises, y compris dans les hôpitaux», se désole-t-il, saluant du coup la récente résolution des Nations Unies donnant mandat à une force africaine de rétablir l’ordre à Bangui.

Le développement, c’est aussi la sécurité !

Le président français se réjouit de ce que le sommet de l’Elysée décide aussi d’aborder les préoccupations de développement. «La sécurité, c’est aussi le développement. Les deux ambitions et exigences se rejoignent», soutient François Hollande qui exprime le souhait de la France d’être associée au destin du continent. Il évoque ainsi la possibilité pour son pays de participer à une fondation franco-africaine pour la croissance. Le projet a vocation de mobiliser des intérêts privés et publics, des capitaux français, africains et européens vers l’innovation et les nouvelles technologies.

Mais déjà le président français annonce la décision de son gouvernement de consacrer 20 milliards d’euros, au cours des cinq prochaines années, en dons et prêts au développement de l’Afrique.

Le sommet de l’Elysée n’occulte pas non plus l’enjeu de préservation de la planète. «Il y a urgence, urgence pour l’environnement et aussi pour la sécurité, car, quand il y a des désordres climatiques, c’est aussi un facteur qui permet à des groupes d’utiliser la pauvreté, la misère, le désarroi pour essayer de faire prévaloir leurs intérêts», martèle-t-il.

Là encore le locataire du palais de l’Elysée annonce qu’un milliard d’euros de l’aide française sera dédié à des projets tournés vers les Objectifs de développement durable.

Ce regard que porte François Hollande sur les enjeux de paix, de sécurité et de développement en Afrique est largement partagé par Hailemariam Desalegn, président en exercice de l’Union Africaine, José Manuel Barroso, président de la Commission de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et Ban-Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies qui ont aussi eu voix au chapitre.

«La paix et le développement doivent aller de paire. Mon ambition, c’est qu’on aboutisse à un agenda ambitieux, qui contienne des objectifs pour le développement», souligne ce dernier.

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