Trois jours après son injonction faite aux médias en ligne d’arrêter toute publication et face aux réactions de désapprobation, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication ne recule pas. Vendredi 10 juillet, deux de ses conseillers ont rassemblé la presse pour confirmer et justifier la mesure, qui ne viserait que le respect de la loi.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Ce fut une séance de confirmation de la mesure d’interdiction d’exercer sans autorisation. L’avocat Bastien Salami, conseiller à la HAAC, a reprécisé la situation. « La HAAC n’est pas là pour cautionner ce qui n’est pas légal. Toute entreprise d’exploitation de services de communication qui n’a pas d’autorisation est illégale, donc pirate. Nous vous invitons à cheminer ensemble dans le chantier de la loi ».
« Ce défaut d’agrément ne nous est pas imputable », se défendent certains promoteurs de médias en ligne, En 2018, 24 ont déposé une demande d’autorisation, ils attendent toujours. C’est la faute aux tribunaux qui ont trainé sur certaines de nos requêtes, explique la HAAC aujourd’hui.
« Nous pensons qu’il y a une voie de négociation possible, estime Lorys Hounon, qui dirige le réseau des médias digitaux. Nous ne sommes pas dans une logique d’affronter l’autorité, si ce n’est que pour ces raisons évoquées qui ne sont pas de notre fait. »
Les organisations ont adressé à l’organe de régulation une demande d’audience et jusqu’à vendredi soir, aucun média en ligne n’avait cessé de fonctionner.