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Interdiction des médias en ligne non autorisés: La Haac explique le bien-fondé de sa décision

Publié le mardi 14 juillet 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac)
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Des Conseillers de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), ont organisé vendredi 10 juillet 2020 au siège de l’institution à Cotonou, une conférence de presse avec les Hommes les médias. Objectif, expliquer à ces derniers en particulier et à l’opinion publique en général, les tenants et aboutissants de sa décision relative à la fermeture des médias en ligne, non autorisés au Bénin.


Depuis le 7 juillet, l’autorité de régulation des médias à travers un communiqué a demandé aux médias en ligne non autorisés, de mettre fin à leurs activités. Cette décision depuis sa publication suscite des indignations, surtout dans le rang des concernés. C’est donc pour mieux la justifier que la Haac a tenu s’entretenir avec les acteurs des médias, à travers cette sortie médiatique. Au cours de la rencontre qui a connu la présence de deux Conseillers de l’institution faîtière, plusieurs explications ont été servies à l’assistance, par les deux hôtes. Dans sa prise de parole, Maître Bastien Salami a évoqué que la Haac pour avoir agi ainsi, a voulu mettre fin à la situation irrégulière de ces médias, vis-à-vis de la loi. Pour appuyer son point de vue, le Conseiller a mis l’accent sur les articles 252, 253 et 254 du code de l’information et de la communication en république du Bénin. En effet, ce sont ces articles qui, selon lui, définissent les conditions de création d’un média en ligne au Bénin. Et l’une des conditions sine qua non pour toute création d’un média du genre demeure à l’attendre, l’autorisation délivrée par l’institution. C’est donc, informe-t-il, désormais pour se conformer à ces dispositions de la loi, que la Haac a été obligée d’en arriver là. Mieux, Bastien Salami a laissé entendre que contrairement à ce que pensent certains, cette décision n’a nullement l’intention de bâillonner la presse. « Au contraire, c’est pour protéger vous qui êtes professionnels des médias et aussi l’État des sites pirates qui sont souvent des instruments terroristes, que nous avons décidé de régulariser conformément à la loi, le secteur. La Haac est une institution indépendante qui ne fait qu’appliquer une loi votée en 2015. Vous convenez donc avec nous que le but n’est pas de mettre en difficulté les médias mais plutôt de leur permettre d’avoir une situation régulière et d’exercer en toute quiétude », a-t-il poursuivi.

Là où le bât blesse…

Le second conférencier au nom de Fernand Gbaguidi, Conseiller et premier rapporteur de la Haac est quant à lui revenu sur les démarches faites jusque-là par certains médias en ligne, pour entre-temps avoir leur autorisation. Dans son exposé, il a expliqué que 32 médias en ligne ont en 2018, déposé leurs dossiers d’autorisation. Mais suite à la vérification des pièces, 24 sur les 32 dossiers ont été complétés sur avis de la Haac. Il fait croire qu’après cette étape, les dossiers ont été envoyés au niveau des Tribunaux pour les enquêtes de moralité, à effectuer sur les responsables de ces médias demandeurs. Seulement, c’est à ce niveau que les choses trainent. Puisque le premier rapporteur fait savoir que l’autorité n’a plus eu de retour, sur les résultats complets de ces enquêtes de moralité. Une situation qui, selon lui, bloque depuis ce temps, la suite du processus.

Que faire…?

Comme fil d’Ariane, les conférenciers mettent sur tapis plusieurs pistes à explorer. L’une consiste selon Fernand Gbaguidi, à demander aux promoteurs en question de se rapprocher eux-mêmes des Tribunaux de leurs zones de résidence, pour pouvoir chercher à savoir l’évolution de leurs dossiers. L’autre, c’est que la Haac, elle-même dans ses dires, fera les démarches nécessaires dans un bref délai, pour savoir ce qui en est. Pendant ce temps, les Conseillers demandent aux promoteurs mis en cause de se patienter et d’être en étroite collaboration avec la Haac, pour qu’une solution définitive soit très vite trouvée à cette situation.

En vérité…

Si au cours de la rencontre les professionnels des médias ont voulu avoir certaines précisions sur le communiqué, les deux représentants de la Haac n’ont pas manqué de leur répondre. Dans ce cadre, la question qui est souvent revenue était de savoir si la décision est élargie ou non aux médias traditionnels, ayant leur prolongement sur internet par le truchement des sites web. En réponse, les conférenciers ont été fermes. Dans les propos de Maître Bastien Salami, cette décision est relative à tous les médias en ligne, quelle que soit leur nature. Autrement, il ne suffit pas selon lui d’être une presse écrite, une télévision ou encore une radio en règle vis-à-vis de la loi, pour avoir un prolongement en ligne, non autorisé. « Quoi que vous êtes, vous avez besoin d’être autorisé, avant d’avoir votre média en ligne. Même si vous êtes un média traditionnel existant, vous ne pouvez pas décider de mettre en place votre média en ligne, sans autorisation. Vous devez vous rapprocher de la Haac pour savoir comment procéder dans cette situation », a renchéri Fernand Gbaguidi. « La Haac a la capacité de contrôler et de réguler internet avec l’apport de L’Arcep. Donc nous disons à ceux qui pourraient penser que nous ne pouvons pas le faire, que ça n’est pas vrai. Je répète que cette décision vient davantage protéger les médias en ligne. Nous allons nous mettre avec eux au travail, pour que ce blocus soit vite levé pour le bonheur de tous », a conclu Maître Bastien Salami.


Janvier GBEDO (Coll.)
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