Tout comme elle touche les activités au plus haut niveau, la pandémie du coronavirus déteint sur le fonctionnenement des collectivités territoriales. Relevant une baisse continue des recettes locales au niveau des municipalités du Bénin, le maire de la commune de Djougou, Malick Gomina appelle le gouvernement à « impliquer le niveau local dans la gestion de la pandémie ».
Sylvestre TCHOMAKOU
Pertes d’activités, baisse sensible des recettes locales, affaiblissement du pouvoir d’achat de certaines couches sociales suite à l’arrêt des transactions financières entre la disapora et les bénéficiaires en Afrique. Ce sont entre autres les conséquences imposées par le coronavirus dans les communes du Bénin, notamment à Djougou. Face à cette réalité qui ne rend aucun service aux collectivités locales, dans une contribution publiée par le quotidien « Fraternité », le maire de Djougou et élu consulaire de l’Uemoa, Malick Gomina préconise à l’Etat d’intégrer les communes dans la gestion de la pandémie afin d’améliorer les chances d’un impact meilleur. Pour cause, l’organisation de la riposte à la covid-19 au niveau local nécessite plus de dépenses nouvelles, alors que l’Etat central préoccupé par la gestion de la crise et l’amenuisement de ses propres recettes, a fortement limité le transfert des ressources aux communes. Ce qui selon lui, ne permet pas à l’administration locale qui est en contact permanent avec les populations et qui d’ailleurs, a « une parfaite connaissance des défis et de la nature de la riposte », de participer efficacement à la lutte contre la Covid-19. C’est pourquoi, prenant en considération la multiplicité de langues dans l’environnement béninois, il explique que, « s’appuyer sur les communes permet d’être efficace tout en gardant une coordination centrale. Les communes pourront alors utiliser les radios communautaires, les chefs de quartier, les chefs religieux et traditionnels pour divulguer les messages au fur et à mesure des évolutions ». De ce point de vue, sur le plan sanitaire, la communication s’avère donc la première arme contre la propagation du virus et en même temps pour vaincre les résistences liées aux comportements. En ce qui concerne l’accès aux mesures sociales, « utiliser les mairies, permet de rapprocher les mesures sociales des populations et d’éviter la création de points d’achoppement comme des coûts importants pour se rendre en ville ou à la capitale, ou même l’exclusivité des moyens digitaux pas toujours bien maitrisés », dit-il. Par ailleurs, « l’implication des communes dans la proposition des mesures sociales permettra d’être pertinent et de couvrir le maximum des besoins des populations en partant du local au niveau national », ajoute-t-il. Au-delà, ce processus permettrait d’après l’analyse de Malick Gomina, de faciliter le fonctionnement aux administrations locales en transférant les ressources attendues et en compensant les pertes de recettes locales. Il devrait tout de même permettre à l’État de maintenir la confiance des populations qui attendent des actes concrets selon les différentes études.