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Bénin/Ministère de la santé: Le Scandale des ambulances revient

Publié le vendredi 17 juillet 2020  |  Matin libre
Conférence
© aCotonou.com par CODIAS
Conférence de presse du Front des Organisations Nationales de Lutte contre la Corruption (Fonac.
Cotonou 26 fevrier 2016. Le president du Front des Organisations nationales de Lutte contre la Corruption (Fonac ) Jean-Baptiste Elias fustige le comportement des politiciens.
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(Jean-Baptiste Elias fait de nouvelles révélations)

L’ancien Président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) était l’invité de l’émission 100% Bénin de Sikka Tv. Occasion pour Jean Baptise Elias de revenir plus amplement sur le fameux ‘’dossier des ambulances’’, achetées par le Ministère de la santé à un coût jugé exorbitant. Au cours de l’entretien, l’invité a confirmé que des nombreux gaps financiers entachent le dossier, avant d’annoncer que la justice a été saisie à cet effet, ainsi que les autorités suprêmes du pays. Verbatim…


Sikka Tv : Le dossier ambulance. On vous a vu au-devant de ce dossier. Aujourd’hui, qu’es ce qu’on peut vraiment en dire ?

Jean-Baptiste Elias : Nous étions là quand le ministère de la santé a exprimé le besoin d’avoir les ambulances, ce qui est normal. Puis, la demande a été faite en décembre 2015.Un appel d’offre qui a été fait en décembre 2015. Les plis ont été ouvert le 17 décembre 2015, donc avant l’arrivée du président Talon. Puis, je ne sais pas, par quelle alchimie, les choses ont trainé jusqu’à ce que l’adjudication provisoire puisse avoir lieu le 29 juin 2016, donc le président Talon est arrivée déjà. Le marché N° 355 du 17 septembre 2018, a été signé pour la fourniture de cinq ambulances médicalisés, 4X4 diesel de marque Mercedes fourgon, par une société de la place pour un montant de 493 830 000Fcfa. Au cours de la livraison de ces ambulances, au départ trois avaient été livrées sur les cinq. La médiatisation de la réception de ces ambulances a été faite et les bruits ont commencé par courir. Oooh, comment on peut parler de cinq ambulances, on a donné que trois et le montant fait 493 830 000fcfa, ce qui revient à peu près à une ambulance a plus de 90 000 000fcfa et ça a commencé par crier. Tout le monde a commencé par crier ; oooh ce n’est pas possible, surfacturation… L’Autorité nationale de la lutte contre la corruption s’est saisie du dossier et a invité le ministère chargé de la santé, tous les membres de la commission ayant étudié le dossier, le fournisseur des ambulances ; pour une série de réunions. Questions écrites, réponses écrites. Puis nous avons procédé aux investigations. Les investigations ont permis de constater deux faits majeurs. Le premier fait majeur c’est que : les ambulances qui ont été livrées au Bénin, sont des véhicules qui ne sont pas destinés pour circuler sur le territoire béninois. La maison mère qui a fabriqué ces ambulances a dit que ces ambulances ne sont pas destinées pour le territoire béninois. Ça arrive, ce n’est pas la première fois. Ça arrive que des articles ou produits soient préparés pour d’autres destinations et pas pour d’autres, ce n’est pas la première fois. Donc ça arrive. Premier fait que nous avons constaté. Quand nous avons eu cette réponse, nous avons dit qu’il y a quelque chose qui n’est pas claire, puisque celui qui a gagné le marché n’est pas le concessionnaire officiel de la maison qui a fabriqué les ambulances. Nous avons interrogé le concessionnaire officiel, le représentant officiel de la marque au Bénin, on lui a dit venez monsieur. Il est venu et on lui a demandé s’il a soumissionné pour l’attribution des cinq ambulances que le ministère de la santé a demandées ? Il me dit oui. Je dis ah bon ? Qui représente la marque au Bénin ? Il dit c’est nous. Mais vous avez soumissionné quelle marque ? C’est alors que le soumissionnaire officiel au Bénin me dit, j’ai soumissionné pour une autre marque. Je lui demande alors pourquoi vous avez soumissionné pour une autre marque alors que voute êtes le représentant officiel de cette marque au Bénin ? Il me dit monsieur le président, cette marque là que demandait celui qui a lancé l’appel d’offre n’était pas autorisé à circuler au Bénin. Donc il m’a confirmé ce que j’ai eu à la base au niveau du fabriquant. Première chose! Deuxième chose, au niveau des investigations, le dossier d’appel d’offre dit expressément que pour gagner le marché, il faut avoir fait la livraison une ou deux fois au moins d’ambulances, de pratique. Dans le dossier de ceux qui ont gagné, ils ont mis une attestation de bonne fin d’exécution comme ayant livré six ambulances de même marque qu’ils veulent proposer au Bénin ; au Togo pour un montant de 550 000 000 de fcfa. Ah ! La convention des Nation Unies contre la corruption et la modeste personne de celui qui vous parle, nous avons un réseau dans 194 pays et territoires pour vérifier les choses. Nous avons vérifié et il s’est fait que la réponse est arrivée pour nous dire que les pièces fournies, l’attestation de bonne fin d’exécution délivrée, fournie qui a permis de gagner le marché est une fausse attestation. Il est dit très concrètement qu’il ressort des investigations, que celui qui a signé l’attestation de bonne fin d’exécution pour la fourniture de ces six ambulances est un magasinier, donc il n’est pas le directeur du centre. Ensuite, les investigations nous disent qu’à la date de 2011 ou le document a été signé, le centre du Togo qui est supposé avoir acheté les six ambulances pour 555 000 000Fcfa avait une dette de près de cinq milliards et que ce centre ne pouvait jamais acheter une seule ambulance à plus forte raison six. Troisième chose, les investigations nous renseignent que, le centre en question au Togo détenait seulement une ambulance offerte par Rotary Club international, jamais achetée et donc que l’attestation de bonne fin d’exécution est une fausse attestation, ça n’existe pas. Ce n’est pas fini. Dans l’attestation de bonne fin d’exécution, ceux qui ont gagné le marché on bien mit là-dans qu’ils ont reçu une lettre du centre ayant acheté les six ambulances pour pouvoir livrer les six ambulances. Ils ont donné les références de la lettre. Nous avons demandé au Togo de nous fournir une copie de cette lettre. Les investigations ont prouvé que cette lettre n’a jamais existé. Et pour confondre le fournisseur, nous avons invité à la troisième réunion, nous avons demandé au fournisseur de nous donner copie de la lettre du 23 juillet 2011 par laquelle, le fournisseur avait été approché pour vendre les six ambulances à 550 000 000 FCFA au Togo.



Vous l’avez obtenue ?

Jamais ! Il nous a dit, je demande un mois pour aller chercher le document au Togo pour vous l’amener. Nous avons accordé le mois. On a accordé les trente jours, puis 28 jours après il écrit pour dire monsieur le président, je vous demande encore un délai supplémentaire. Je dis mais c’est quand le délai supplémentaire, il dit non, je ne connais pas. Je dis non. Puisque nous on avait déjà tout ce qu’il faut, on a convoqué la réunion quand-même et au cours de la réunion, nous avons sorti toutes les preuves de ce que je viens de vous dire. Il n’y a pas eu de contestation. Tous les membres de la commission qui ont évalué le dossier étaient présents, personne n’a contesté. Tout le monde était d’accord. Le fournisseur a dit avant que je ne sorte les preuves, je vais prendre le temps pour chercher la lettre et vous l’amener. A ce jour 15 juillet 2020, je n’ai jamais reçu cette lettre puisqu’elle n’existe pas. Les autorités compétentes nous on dit qu’une telle lettre n’existe pas. Alors on a fini de faire le rapport et le rapport a été envoyé au président de la république. Une copie de ce rapport a été envoyée au ministre de l’économie et des finances, une copie au ministre de la santé, une copie à l’Autorité de régulation des marchés publics et une copie à l’agence judiciaire du trésor pour permettre à ce que tous ils s’en saisissent pour faire le travail. Bien entendu, nous avons envoyé une copie de ce rapport à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme pour qu’elle se saisisse pour faire le travail.



On en est où ?

Le procureur spécialisé de la Criet a accusé réception, a transmis le dossier à la Bef et nous espérons que le dossier suive son cours.



Depuis là ?

Non, ça ne fait pas longtemps, ça fait à peine quatre mois.



Mais nous avons vu des dossiers qui en une semaine ont connu une certaine célérité ?

Non. Attendez ! La justice organise son temps, nous ne pouvons pas lui dénier cela. La justice a sa procédure. Un dossier peut arriver tout de suite et être traité demain tout comme un dossier peut arriver maintenant et mettre trois mois, cinq mois. De toute façon, nous on a fini de faire notre travail. Tout le monde était à l’attente de ces résultats-là. Vous avez été le premier et le seul à avoir officiellement le contenu en dehors des autorités à qui j’ai fait ce rapport. Tous ceux qui attendaient les résultats de ce rapport auront les résultats maintenant parce que, bon voilà la situation.



Quelle aurait été la réaction de l’autorité suprême ?

Je ne sais pas. Nous on a rendu compte. Le président de la république a reçu, le ministre des finances a reçu, le Ministre de la santé a reçu, l’Autorité de régulation des marchés publics a reçu, l’agence judiciaire du trésor a reçu, le procureur spécialisé de la Criet a reçu et lui, il a répondu qu’il a transmis le dossier à la Bef pour enquête. Voila !

Transcription : Isabelle Gnammi (Stag)
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