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Art et Culture

En vérité : Sur des chapeaux de roue

Publié le mercredi 22 juillet 2020  |  Fraternité
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© aCotonou.com par DR
Objets d`art béninois
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Moïse DOSSOUMOU
La bonne foi de Emmanuel Macron est établie. Il vient de mettre le pied sur l’accélérateur. Le mercredi 15 juillet dernier, il a fait valider par le conseil des ministres de son pays le projet de restitution de biens culturels au Bénin et au Sénégal. Reste l’étape décisive de l’Assemblée nationale où le projet de loi y relatif sera incessamment soumis au vote. En décembre 2017, le chef de l’Etat français a fait cette promesse aux africains lors d’une visite à Ouagadougou. Près de trois ans après, il s’est décidé à passer à l’action. La sensibilité du dossier en est pour quelque chose. En effet, les biens dont il s’agit sont considérés comme des propriétés de l’Etat français bien qu’ils y aient été acheminés par des procédés peu catholiques. Il fallait donc engager la procédure idoine pour que ces trésors retournent à leur place initiale. Ce sera chose faite dans moins d’un an.
Depuis que Patrice Talon a manifesté, au nom du peuple béninois, la volonté de récupérer ces précieux objets, les lignes ont bougé. La posture favorable de Emmanuel Macron a facilité les choses. La visite au Bénin en décembre 2019 de Frank Riester, ministre français de la culture participe de cette dynamique. Le Programme de travail commun signé à cette occasion fait office de chronogramme pour les deux parties. Deux mois plus tard, Aurélien Agbénonci et Jean-Michel Abimbola , respectivement en charge des départements ministériels des affaires étrangères, du tourisme, de la culture et des arts se sont retrouvés dans l’Hexagone pour contempler les 26 œuvres devant faire l’objet de restitution par la France. A ce niveau également, des engagements ont été pris de part et d’autre et tout porte à croire que chaque partie s’évertue à respecter les siens en vue d’un aboutissement heureux de ce processus.
Puisque les deux Etats parlent désormais d’une même voix sur ce dossier, l’audience accordée vendredi dernier par Jean-Michel Abimbola à Véronique Brumeaux est tombée à pic. Elle fait suite à la transmission par le gouvernement français du projet de loi autorisant la restitution des biens culturels au Bénin et à la France. L’occasion était donc propice pour faire le tour des actions menées dans le cadre de la coopération entre le Bénin et la France sur le plan culturel. Confiantes en la démarche de Emmanuel Macron, les autorités béninoises prennent acte de cette importante démarche administrative et garde leurs regards tournés vers le Parlement français pour l’examen et le vote de cette loi. A son tour, le Bénin rassure de la mise en place d’un dispositif réglementaire et légal, la mobilisation des ressources humaines de qualité et la mise en place des infrastructures adéquates.
Sur ce coup, il faut retenir que le Musée international de la mémoire et de l’esclavage, le Bâtiment du gouverneur et le Fort portugais actuellement en érection à Ouidah serviront de réceptacles pour les 26 œuvres culturelles qui seront restituées par la France. L’évolution des travaux lancés depuis quelque temps laisse présager de la qualité de ces infrastructures. La formation des guides des musées et des conservateurs se poursuit afin que toutes les pièces du puzzle se rassemblent une fois les trésors de retour au pays. Il y a quelque temps en arrière, le Bénin donnait très peu d’assurances quant à sa capacité à recevoir et à conserver des biens culturels jalousement gardés en Occident. Le grand retard est en train d’être rattrapé et c’est tant mieux pour notre pays qui a élevé son niveau et renforcé son expertise dans le domaine du patrimoine culturel. Jean-Michel Abimbola peut se frotter les mains. La machine tourne désormais à plein régime.
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