Un parcours exceptionnel, une rigueur à nulle autre pareille et une modestie qui contraste avec une fulgurante réussite. A 71 ans, le Béninois Amadou Rouf Raimi, ancien président du Conseil d’administration de Deloitte France, fait le pari du capital-investissement en prenant la tête de Cauris Management, première société de gestion de fonds de capital-investissement en Afrique de l’Ouest francophone. Itinéraire d’un grand homme….
Des entreprises à fort potentiel souhaitant développer leurs activités ou tout porteur d’idée de création d’entreprise ou de reprise d’entreprise peuvent espérer disposer de financement pour concrétiser leurs rêves. C’est le défi que s’est lancé le Béninois Amadou Raimi Roufai alias Rouf, ancien président du Conseil d’administration de Deloitte France en prenant la tête de Cauris Management, première société de capital-investissement en Afrique de l’Ouest francophone. Après une carrière des plus nobles au sein du cabinet Deloitte, l’expert-comptable dont le parcours force l’admiration affiche à travers cette position son ambition de prendre une part active dans le développement des entreprises du continent africain dont il s’est longtemps écarté jusqu’à son départ de Deloitte, en juillet 2011. Cabinet au sein duquel il entame sa carrière en 1976.
Déjà, à travers la vision du président de son conseil d’administration et une équipe d’experts du financement et de l’investissement à son service, Cauris Management, basée à Lomé et à Abidjan, retrouve toute sa verve et collabore principalement avec les investisseurs institutionnels et cible en particulier les Pme en Afrique de l’Ouest. Une démarche à succès avec l’élargissement de son portefeuille de partenaires aux groupes Azalaï Hôtels, Banque Atlantique, Ibis Hôtels, Africa West Industries, Banque populaire pour l’épargne et le crédit, Vip Net…
La réussite de ce fils du Bénin parti en quête du savoir en occident et s’imposer comme l’un des plus grands auditeurs au monde méduse. Né en 1949 à Porto-Novo au Bénin, Amadou Rouf Raimi, après des études primaires et secondaires au lycée Victor Ballot et son baccalauréat obtenu en 1970 à Libreville au Gabon, s’est rendu en Europe pour poursuivre son cursus. Diplômé de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) en France, il intègre en 1976 le cabinet Deloitte. Son goût prononcé pour l’audit l’amène à passer son diplôme d’expert- comptable et de commissaire aux comptes.
A l’école de l’audit, il renforce la rigueur et la méthode qui constituent pour lui des valeurs chères pour s’accomplir dans tout secteur d’activité. Au sein du cabinet Deloitte et après quelques pauses pour répondre à des consultations privées, il gravit les échelons. Membre du comité de direction de l’audit de Deloitte France et responsable du département d’audit dédié aux grands clients de 1991 à 1997, il aura audité et conseillé plusieurs entreprises françaises et internationales. De grands groupes tels que Alstom (au chiffre d’affaires de 18 739 000 000 euros), Electricité de France ‘’EDF’’ (64 279 000 000 euros), Renault/Nissan (12 011 000 000 euros), Pinault-Printemps-Redoute ‘’PPR’’ (20 201 200 000 euros) ont bénéficié de son expertise.
Un homme, un parcours
Sa capacité à assumer avec maestria ses responsabilités d’audit et de conseil de ces grosses cylindrées de l’économie lui vaut la confiance du cabinet et conforte sa réputation de cadre modèle aux talents execptionnels. Coopté associé du cabinet en 1988, il brigue avec succès la présidence du conseil d’administration en 2004. Un mandat qui lui sera renouvelé quatre ans plus tard. En juin 2007, il est élu par ses pairs, vice-président de Deloitte monde et préside le comité d’évaluation et de rémunération. Sous lui, le chiffre d’affaires de Deloitte France en 2008 avoisine les 750 000 000 euros, soit 491 957 750 000 de francs Cfa, avec un effectif de 7 000 collaborateurs dont 400 associés.
Membre du conseil d’administration de Citizen Capital (Fonds de capital-investissement indépendant), de l’International Metal Service ‘’IMS’’ (leader européen de la distribution d’aciers spéciaux) et du Cercle de l’Alliance Interalliée et du Club St James, Amadou Rouf Raimi affiche aujourd’hui un profil assez reluisant.
Ce qui fait de lui un homme assez courtisé dans les plus hautes sphères financières. Il aurait décliné un portefeuille ministériel. Loin de lui l’idée d’accepter ce biscuit qui le mettrait en conflit avec un environnement peu enclin à changer ses habitudes. Avec une quarantaine d’années dédiées à la rigueur, au progrès, à la perfection, l’homme ne se voit pas couver ce qu’il considérerait comme de l’absurde. Sa conviction est qu’il faut s’orienter vers une gouvernance de plus en plus ‘’comportementale’’ qui donne une place privilégiée aux valeurs, en termes d’éthique et d’exemplarité de comportement, à la compétence, au courage de pouvoir exprimer un point de vue contradictoire, à l’esprit d’indépendance. C’est la seule condition pour restaurer, selon lui, la confiance dans les hommes qui dirigent. La gouvernance ne s’entend uniquement pas, à son niveau, comme une question de bonnes pratiques codifiées mais comme une affaire de ressources et de capital.
« Un peu d’ordre et beaucoup de sagesse dans la conduite des affaires nous feraient sûrement beaucoup de bien à tous », défend ce père de trois filles. A 71 ans, il préserve sa santé à travers la marche et a une phobie pour la boisson et le tabac. L’éternel sourire qu’il affiche fait de lui un homme assez charmant. Il dispose d’une grande expérience des instances de gouvernance des entreprises et est habitué à résoudre des problématiques complexes, selon sa fiche de présentation à Deloitte.
Des qualités que le président français Nicolas Sarkozy a reconnues en le nommant le 14 juillet 2009 Chevalier de la Légion d’honneur pour ses 33 années d’activités professionnelles d’expert-comptable et commissaire aux comptes, président du conseil d’administration d’un cabinet d’audit.