« Au Bénin sous le régime de Yayi, de larges secteurs sont en lutte aujourd’hui, il s’agit de la justice, des praticiens hospitaliers, les collectivités locales, la presse, les opérateurs économiques, l’enseignement, bref le public comme le privé ». C’est la conclusion de la déclaration du secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Nagnini Kassa Mampo. C’était le vendredi 06 décembre dernier à l’occasion du géant meeting qu’elle a organisé sur la situation socioéconomique du pays et au cours duquel il a proclamé l’échec du pouvoir en place au regard des résultats « catastrophiques » qu’il ne cesse d’enregistrer pour le pays. Dans sa déclaration, il ressort que la situation du secteur privé est alarmante et n’est plus enviable comme par les temps passés. Et pour cause, son état économique qui pèse véritablement sur le quotidien des citoyens à cause de la gestion affreuse faite par le pouvoir, de la chose publique. Selon les propos, le SMIG est encore à 31.000 fcfa dans un pays où la mesure de la farine de manioc (gari) est à 400 fcfa contre 60.000 fcfa en Côte d’Ivoire, un pays qui sort d’une grande guerre. Mieux, d’après le secrétaire général adjoint, les accords d’établissements des entreprises privées restent encore très flous et aucun dialogue n’a lieu entre les entrepreneurs privées et les travailleurs dans bien des structures où le bâton est constamment haut levé et frappe les travailleurs sans ménagement. Pour plus d’illustrations, le conférencier a cité quelques cas comme les licenciements à la SONAEC, à FLUDOR, à Bénin Contrôle où plus de 500 jeunes sont au chômage depuis le démarrage du bras de fer entre l’opérateur économique Talon et le président de la République. Comme si cela ne suffisait pas, Nagnini Kassa Mampo a relevé certains dossiers qui restent à polémique depuis l’avènement du régime Yayi en 2006. Selon la CSTB, le pouvoir de Boni Yayi réduit l’existence du peuple béninois. Pour repère, l’affaire SOAGA, affaire Escorte des véhicules d’occasion, Fonds national de promotion des activités de la jeunesse, Icc-Services, CEN-SAD, turbine à gaz de Maria Gléta (Abomey-Calavi), l’affaire PVI, affaire d’empoissonnement et de coup d’Etat, le Ramu, la Lépi, les concours tripatouillés, l’école qui est en ruine. Le conférencier conclut que ce sont des scandales qui se réalisent sur fond d’atteintes aux libertés. A sa suite, plusieurs interventions de spécialistes dans divers domaines ont confirmé les différents constats. Pour le spécialiste en questions de santé, Sévérin Kounoudji, « le Ramu est une bonne chose, mais c’est un Icc-Services bis ». Ceci simplement du fait qu’il est mal organisé. Au Bénin, ce sont les artistes qui font le Ramu, les acteurs de santé ne sont pas impliqués », déplore-t-il. Tout comme lui, le secrétaire général de la Fédération des syndicats de l’éducation nationale, Eustache Zinzindohoué a dévoilé la mascarade qui ruine l’école béninoise actuellement à l’université, où la formation est aujourd’hui réservée aux enfants de riches. Une situation qui pénalise, selon lui, les jeunes qui ont envie d’étudier. La Cstb pense que le régime doit appeler à un dialogue national au lieu de foncer dans ses dérives. Toutefois, la confédération annonce que des dispositions de lutte sont en vue pour restaurer l’ordre.