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Politique agricole de l’Uemoa: Miser sur la recherche pour la sécurité alimentaire

Publié le mardi 28 juillet 2020  |  La Nation
Un
© aCotonou.com par DR
Un champ de maïs au Bénin
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Par Claude Urbain PLAGBETO,

Un investissement de 1,5 milliard F Cfa de l’Uemoa a renforcé la résilience et les moyens de subsistance des producteurs agricoles entre 2014 et 2019. Les acquis augurent d’un lendemain meilleur pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, si les parties prenantes s’approprient les acquis et les mettent à l’échelle dans la communauté.


Malgré la position stratégique de l’agriculture dans les économies de l’espace Uemoa (60 à 80 % de la population active selon les États), la production se caractérise par une faible productivité, une prévalence de la malnutrition, une pauvreté rurale ainsi que l’insécurité alimentaire récurrente. Face à cette situation, la Commission de l’Union a opté pour l’accroissement des productions agricoles comme axe majeur pour la réalisation de la sécurité alimentaire. C’est pourquoi, elle a financé la convention de mise en œuvre du Programme de recherche sur les secteurs agricoles prioritaires (Prefap) pour un montant de 1,5 milliard F Cfa, explique Jonas Gbian, commissaire de l’Uemoa en charge du département de l’Agriculture, des Ressources en Eau et de l’Environnement (Daren).
Cette convention signée en septembre 2014 s’inscrit dans le cadre de la Politique agricole de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) a été le maître d’ouvrage délégué pour la mise œuvre du Prefap pour une durée de cinq ans.
« L’appui financier a permis d’enregistrer des acquis appréciables permettant d’améliorer la productivité et la compétitivité de cinq filières prioritaires retenues par l’Uemoa à savoir le riz, le maïs, le coton, le bétail-viande et l’aviculture », se réjouit Jonas Gbian.« Les contraintes liées à l’amélioration de la compétitivité de la filière aquacole ont également été prises en compte dans la mise en œuvre de cette convention », poursuit-il.
En fait, la mise en œuvre a permis, entre autres, de générer de technologies au profit des utilisateurs, de renforcer les capacités des institutions en les dotant de laboratoires de pointe et de consommables, de renforcer le capital humain à travers l’initiation à la recherche de jeunes chercheurs et des formations diplômantes qui ont produit de nombreux ingénieurs ainsi que des docteurs et titulaires de master.

Du concret

Faire de la valorisation des tiges de cotonnier un business rentable, tel est l’objectif de la composante Valorisation des tiges de cotonnier (autrefois sans valeur et souvent brûlées)pour la fabrication des panneaux à particules (Vaticopp) du Prefap. Une technologie y afférente est développée avec neuf combinaisons utilisant soit 100 % de tiges de cotonnier, soit 100 %
de sciure de bois et soit 50 % de tiges de cotonnier et 50 % de sciure. Des trois unités de fabrication installées dont une à Parakou, sortent tables, chaises, tabourets, guéridons, portes, étagères, armoires.
Le projet de valorisation des ressources génétiques animales et aquacoles locales (Progeval) a permis d’élaborer 16 options développées de valorisation des ressources génétiques animales et aquacoles. La recherche ouvre ainsi un boulevard d’éclosion à la pisciculture en Afrique de l’Ouest, grâce aux leçons apprises, les aliments de poisson et les alevins reçus par les acteurs.
Les acquis du projet Amélioration de l’accès au financement pour les acteurs du maillon Commercialisation de la filière maïs (Amafine) augurent de meilleures perspectives pour cette chaîne de valeur au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Il reste l’implication des structures d’assurances, d’un fonds de garantie, des institutions financières pour accompagner les transformateurs, les commerçants et les transporteurs.

Divulguer

Les résultats acquis ont fait l’objet d’un rapport co-publié, mercredi dernier, par la Commission de l’Uemoa et le Coraf et préfacé par Abdallah Bouréima, président de la Commission. Le défi reste l’appropriation des acquis obtenus et surtout la mise à l’échelle des technologies développées dans toute la communauté et leur adoption par l’ensemble du secteur privé. Cela ne peut se faire sans l’appui aux équipementiers agricoles de la sous-région d’une part, la diffusion des options de valorisation développées sur les différentes races étudiées, l’amélioration de la productivité des différentes races caractérisées (Bétail, poissons, pintades), la facilitation de la production et l’accès à l’aliment piscicole et aux alevins d’autre part.
Il importe également de renforcer les capacités des acteurs des plateformes d’innovation mises en place sur les options de valorisation et les technologies de transformation des produits animaux.
Jonas Gbian a rassuré, au cours de la visioconférence de presse du lancement du rapport, que la Commission de l’Uemoa n’entend pas ménager sa disponibilité à accompagner les États membres pour l’amélioration de la productivité et la compétitivité de leurs filières agricoles en vue de contribuer de manière durable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein de cet espace.En outre, il est question que les populations fassent davantage preuve de patriotisme économique en consommant les produits locaux, en attendant éventuellement une nouvelle phase du projet.
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