Message d’hommage à Nelson Mandela : Boni Yayi parle de pardon (Saura-t-il faire le pas ?) #aCotonou

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Message d’hommage à Nelson Mandela : Boni Yayi parle de pardon (Saura-t-il faire le pas ?)

Publié le mardi 10 decembre 2013 | La Presse du Jour

© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 octobre 2013. Dakar. Plusieurs chefs d`Etats sont arrivés à Dakar où ils prendront part à la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA et au sommet extraordinaire de la CEDEAO.Photo : Boni Yayi, président du BENIN

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La mort de l’icône mondiale Nelson Mandela et le rejet de la demande d’extradition de Patrice Talon ont sans doute fait bousculer les idées au sein de la majorité présidentielle, à commencer par le Chef de l’Etat lui-même. Boni Yayi a parlé de pardon, mais va-t-il joindre l’acte à la parole !

Comme nombre de ses homologues à travers le monde entier, Boni Yayi a réagi suite au décès de Nelson Mandela. L’homme qui, après 27 ans de prison, a pardonné à ses bourreaux. Ceux qui l’ont persécuté, lui ont volé plus d’un quart de siècle de sa vie ; ceux qui ont massacré son peuple… Madiba leur a pardonné tout cela. Un geste incroyable salué par le monde entier. Alors, le président de la République du Bénin voudrait lui ressembler. Rendant hommage à Nelson Mandela, Boni Yayi l’a dit au micro de Radio France internationale (Rfi), en marge du sommet de l’Elysée 2013 tenu les 6 et 7 décembre 2013 à Paris en France.

«L’humanité vient de perdre un de ses plus grands hommes qui, à travers son combat, a largement incarné, de manière la plus exceptionnelle, les valeurs d’humanisme, de non violence, d’intégrité, de pardon, de don de soi, d’amour des autres, de liberté, bref Mandela était le plus beau et le plus grand cadeau de l’Afrique à l’humanité…» Lorsque son intervieweur lui a demandé quelle leçon retiendrait-il de Nelson Mandela, le président Boni Yayi a ajouté : «Le pardon, le pardon, le don de soi, pour la paix » Au journaliste de préciser : « savoir pardonner à ses adversaires et à ses opposants…» Et Boni Yayi répond : «Absolument ! Absolument ! Absolument ! Ce jour tient lieu de symbole pour nous tous. Et la flamme du pardon qu’il a allumée, nous saurons l’entretenir ». Voilà qui est bien dit ! Reste à ce que le président Boni Yayi passe effectivement à l’acte pour le bien de notre cher et beau pays le Bénin.

Semaines des coïncidences

En effet, la semaine dernière était celle des coïncidences pour le Chef de l’Etat béninois. Le mercredi 4 décembre 2013, la Cour d’appel de Paris rejette la demande d’extradition vers le Bénin de Patrice Talon et de Olivier Bocco accusés d’avoir tenté d’empoisonner le président de la République du Bénin. Le lendemain de ce verdict vu comme un camouflet pour le gouvernement béninois, Nelson Mandela est mort.

Le défunt n’était pas n’importe qui. Un homme à qui tous les hommes voudraient ressembler. Et tout naturellement, Boni Yayi a tenu ce discours de pardon. Pourtant non convaincus par cette affaire de supposée tentative d’empoisonnement, nombre de Béninois souhaiteraient que leur président pardonne afin de favoriser l’unité nationale, puis la conjugaison des efforts de tous les Béninois pour sortir le Bénin de son marasme actuel.

A l’occasion de la fête de l’indépendance en août dernier, Lucien Mèdjico, l’un des plus farouches défenseurs de Yayi, a multiplié les déclarations, invitant son mentor à pardonner et tendre la main à ces fils chassés hors du pays qui contribuent pourtant beaucoup à la santé économique du Bénin. Après le verdict de Paris, M. Mèdjico a réitéré son message de pardon. C’est aussi le cas du pasteur Michel Alokpo, très proche spirituellement du Chef de l’Etat béninois. «On nous a souvent enseigné qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un procès.

J’invite par conséquent le Clergé catholique et toutes les personnes de bonne volonté et inspirées par Dieu qui peuvent faciliter le dialogue et la réconciliation entre l’homme d’affaires Talon et le Docteur Yayi Boni à se saisir de cette affaire afin d’éviter que l’avenir de notre pays et surtout celui de la jeunesse béninoise ne prennent un coup (…) C’est ensemble que nous pouvons construire un Bénin prospère et stable…», a lancé le pasteur Alokpo. Quelqu’un qui n’est pas n’importe qui aux côtés de Yayi. Comme on le constate, l’entourage de «la victime» dans la supposée tentative d’empoisonnement appelle au pardon. Boni Yayi aussi parle de pardon, l’une des vertus de Mandela à qui il est allé rendre un dernier hommage ce mardi 10 décembre 2013 au Soccer City à Johannesburg en Afrique du Sud, aux côtés d’une centaine de chefs d’Etat d’autres pays.

Alors, Yayi s’aura-t-il faire le pas vers Talon en guise de pardon à ce dernier, ainsi qu’à ses supposés complices dans les affaires de supposées tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat ? S’il veut vraiment mettre ses pas dans ceux de Madiba, il est bien obligé d’en arriver là. Pour la paix au Bénin et la réconciliation des fils de ce pays. Et ce serait à son actif. A l’instar de ce que Mandela a fait en Afrique du sud et qui suscite tant d’admiration et de respect à travers le monde entier.

Jean-Marie Sèdolo

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