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Classes sportives au Bénin: Le point de vue de Pamphile Mewanou

Publié le mardi 4 aout 2020  |  Matin libre
L`épreuve
© aCotonou.com par DR
L`épreuve sportive de l`examen du BEPC
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«L’avènement de la rupture avec son cortège de réformes n’a pas épargné le secteur du sport et de la jeunesse. Le football béninois s’est ainsi retrouvé au cœur de la vague des réformes du sous-secteur sport notamment avec le gigantesque et ambitieux projet des Classes sportives. Une initiative ancienne et ingénieuse mais qui s’est vu agrandir et généraliser. Mais la mise en œuvre un peu précipitée et la généralisation précoce ont trop tôt jeté de doutes sur son efficacité. En tant que pratiquant et spécialiste du domaine, mon silence m’apparaît un peu coupable. Si notre objectif, c’est le développement des sports collectifs retenus, alors je suggère d’entrée de jeu que les activités des associations sportives des collèges soient rétablies. L’Uases ne constitue en rien un handicap pour le projet des classes sportives. Elle est au contraire un complément indispensable. La classe sportive étant communale, elle ne peut animer tous les collèges du pays. L’expérience a prouvé que les enfants des autres arrondissements autres que celui qui abrite la classe sportive n’arrivent pas à être réguliers aux séances d’entraînement. Le déplacement est un grand frein aux enfants venant des périphéries. Ainsi, tous les enfants situés à plus de trois km du lieu d’implantation de la classe sportive sont exclus par leur incapacité à assumer le déplacement régulier. Or, l’Uases permet à chaque enfant de s’entraîner dans son collège d’origine qui lui offre le cadre d’une compétition statutaire. L’autre goulot d’étranglement des classes sportives, c’est la qualité de la première génération d’encadreur. Bons nombres sont ignorants de ce qu’ils veulent enseigner. On ne peut former des tailleurs avec des soudeurs comme formateurs. Nous avions malgré toutes les précautions eues en tête de ces classes des encadreurs inappropriés et peu qualifiés. Le football même si ce n’est pas une science exacte n’est pas un jeu de hasard. Il ne suffit pas d’être anciens joueurs pour être bon entraîneur. C’est deux choses différentes. La pédagogie est une autre science qui n’est pas à la portée des novices.


L’autre grand péché du projet, c’est le mélange intolérable des catégories. Ça n’existe nulle part sur terre. Un même encadreur pour des minimes, des cadets et des juniors voire seniors, c’est très grave. Le football s’apprend par étape et par catégorie. L’initiation, la préformation, la formation, la transition vers le haut niveau et enfin le haut niveau. Parlant de catégorie, nous avons les pupilles, les minimes, les Cadets, les juniors les U 21, les seniors et les vétérans. Alors, nous avons un choix à faire. On ne peut tout faire à la fois. Je suggère un retour vers les minimes ou à défaut vers les cadets. On ne construit pas une maison à partir du toit. La fondation est la mieux indiquée. Quand on vise loin, on n’est pas pressé de récolter. Formons pour la postérité. Et pour finir, il faut retourner vers la qualité des encadreurs. Ne prendre que les qualifiés pour ; car nous travaillons au sport sur des hommes et une erreur n’est pas facilement corrigeable. Les encadreurs sans connaissance de la physiologie et de l’anatomie du corps humain sont des dangers pour nos enfants. Donner des enfants à former au sport à des anciens joueurs sans formation, c’est comme mettre un boucher à la place d’un chirurgien. Les deux opèrent mais pas pour le même but. Ne généralisons pas. Du coup, on peut faire le peu et bien et laisser le championnat scolaire s’occuper de la grande masse. Si notre ambition c’est le haut niveau, le seul chemin c’est la formation avec des encadreurs qualifiés. Le sport de masse ne peut être confondu au sport d’élite. Nous avons à choisir dans le cadre de ce projet. Soit, nous faisons l’animation avec les encadreurs peu qualifiés, soit nous optons pour le sport d’élite avec des encadreurs spécialisés. C’est ma modeste contribution».
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