Soutenance de thèse sur les ‘’Logiques des acteurs et politiques de valorisation de l’eau’’: Dr Tossa D. Pierre, Docteur en sociologie de développement
Des recherches menées dans la basse vallée du Mono précisément dans la commune de Bopa dans le cadre de sa thèse de doctorat, Dr Tossa Dossou Pierre a révélé dans son mémoire, des inadéquations entre les logiques des acteurs à la base et les politiques publiques de valorisation des ressources en eau. Toute chose qui ne favorise pas une appropriation des acquis. Au terme de sa soutenance ce mercredi, 29 juillet 2020 au Jardin botanique de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), Pierre D. Tossa a été fait Docteur devant un jury présidé par Ahodekon Cyriaque, Professeur titulaire à l’Uac…
“Logique des acteurs et politiques publiques de valorisation des ressources en eau dans la basse vallée du Mono: Cas de la commune de Bopa”, c’est l’intitulé du travail de recherche de 304 pages, réalisé par Pierre D. Tossa sous la direction de Dr Roch Mongbo, Professeur titulaire du CAMES, PhD socio-anthropologue. S’expliquant sur le choix de ce thème de recherche, il a fait savoir qu’outre le lac Ahémé, le fleuve Couffo et les rivières qui arrosent la commune, des forages sont réalisés pour accompagner la production du riz, des produits maraîchers etc. Seulement, ces réalisations ne servent pas les acteurs à la base, les vrais bénéficiaires. Ainsi, le présent projet de recherche est formulé pour mettre en exergue les obstacles de l’appropriation des acquis. “Dans la basse vallée du Mono plus précisément dans la commune de Bopa, l’eau est utilisé dans divers domaines avec des formes variées de valorisation mais certains acquis ou aménagements peinent à être appropriés par les acteurs à la base. Face à une telle situation, les pouvoirs publics opèrent des réformes. Ces réformes engendrent des mutations au niveau des configurations sociales qui entretiennent de divers rapports avec l’eau”, précise Dr Pierre Tossa. Des résultats de la recherche, il ressort que les configurations sociales se constituent et se reconstituent en fonction des enjeux et que les politiques publiques ne priorisent que la valorisation socioéconomique et environnementale contrairement aux logiques des acteurs qui y ajoutent la valorisation culturelle, politique et magico-spirituelle. “La faible appropriation des acquis s’explique par la non prise en compte des logiques des acteurs, le comportement de ces derniers qui ne sont effectivement pas responsabilisés lors de la mise en œuvre”, conclut Dr Pierre Tossa. D’ailleurs, la communauté internationale, consciente de l’importance de l’eau dans tous les aspects de la vie et surtout du fait que sa rareté et les modes inadaptés de sa gestion sont source de tragédie, s’organise de mieux en mieux pour amener les différents acteurs à adopter un comportement plus responsable vis-à-vis des ressources en eau. Et le Bénin a également compris la nécessité d’opter pour une gestion intégrée des ressources en eau. Mais les défis sont encore loin d’être relevés, les politiques publiques n’étant pas en phase avec les logiques des acteurs à la base. Notons qu’une méthodologie de recherche basée sur une approche constructiviste qui privilégie l’écoute du terrain a été adoptée. Le jury est composé de Ahodekon Cyriaque (Président), Professeur titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi, Mongbo Roch (Rapporteur), Professeur titulaire à l’Uac et comme examinateurs Imorou abou Bakari, Maitre de Conférences à l’Uac; Danioue Tamassé Roger, professeur titulaire à l’université de Lomé; Koné Issiaka, professeur titulaire à l’université Alassane Ouattara.