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Interview avec le maire Gabriel Sèna Ganhoutodé: « On aura pas de litige domanial à Avrankou sous notre règne »

Publié le mardi 11 aout 2020  |  La Nation
Gabriel
© aCotonou.com par DR
Gabriel Sèna Ganhoutodé,maire d’Avrankou
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Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau,

Gabriel Sèna Ganhoutodé, actuel maire d’Avrankou, entend en finir avec les litiges domaniaux dans sa commune. Cette question constitue l’une de ses priorités au cours de sa mandature.

La Nation : Gabriel Sèna Ganhoutodé, votre élection à la tête de la commune d’Avrankou a été certainement le couronnement de plusieurs années d’efforts…

Gabriel Sèna Ganhoutodé : (Sourire). Lorsque l’on ne précipite rien et l’on sait attendre, l’on atteint progressivement son objectif. J’ai été d’abord simple conseiller communal pendant sept ans pour la deuxième mandature de la décentralisation; ensuite premier adjoint au maire pour la troisième mandature puis maire actuel au titre de la quatrième mandature. Ma vision avec l’ensemble des membres du conseil communal, quatrième mandature, est de mettre Avrankou au rang des communes phares et respectées en matière de développement. C’est pourquoi, dès ma prise de fonction, j’ai dit que je place mon règne sous le signe du décollage d’Avrankou. C’est vrai, avec mon ancien patron, le feu maire Eugène Lonègnon, nous avons travaillé ensemble et nous avons atteint un certain degré de développement. Celui qui est à l’extérieur ne voit pas la performance de la commune d’Avrankou. Mais nous avons été de tout temps performants parce qu’aucune commune dans le département de l’Ouémé ne nous a arraché la première place durant la troisième mandature en matière de performance et de bonne gouvernance. Les derniers résultats des audits nous classent encore premier au niveau départemental. Mais au plan national, on a reculé. On est passé du 2e au 30e rang. Nous savons les raisons de cette chute et nous allons travailler pour conquérir notre ancienne place et faire même mieux. Nous devons soigner cette bonne image que l’ex-maire a laissée pour honorer sa mémoire. Aujourd’hui non seulement nous avons décollé mais nous allons travailler de sorte que Avrankou soit une commune respectée. Il y aura une sécurisation des biens fonciers dans la commune. On n’entendra plus sous le règne actuel les propos tels que «Quand tu achètes une parcelle à Avrankou il y a problème au plan domanial ». Le conseil communal que je dirige va travailler pour effacer cette triste renommée. A cet effet, nous allons signer un nouveau contrat avec les géomètres de sorte à mettre de l’ordre au plan domanial.


Quelles sont vos autres priorités ?

Au niveau de la population, nous serons à l’écoute. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons choisi dès notre installation d’aller au contact de nos administrés. C’est ce qui nous a permis de faire la tournée communale de prise de contact que je viens de boucler. Je suis passé dans tous les arrondissements pour prendre le pouls des préoccupations de nos mandants. J’ai donné la parole à la population qui a exprimé ses attentes de façon libre. J’ai essayé d’apporter les solutions immédiates là où c’est possible. Nous sommes revenus du terrain et nous allons faire le point. Notre vision est de faire également de la reddition de comptes une réalité. De façon statutaire, nous devons faire la reddition de comptes deux fois dans l’année, premier semestre et second semestre. Mais nous voulons aller au-delà. A la fin de chaque session du conseil communal, désormais, nous allons appeler la population pour lui permettre d’être au parfum des décisions prises. Le fait d’afficher seuls les relevés ne va plus suffire. Nous allons travailler chaque fois pour mettre en application les décisions du conseil pour que les choses puissent vraiment bouger.
Notre vision aussi, c’est d’avoir une administration efficace où il y a de l’ordre et la discipline. Tout agent de la mairie d’Avrankou doit mériter sa journée quand il vient au boulot. La ponctualité au service et l’assiduité au travail doivent être de mise. Nous sommes dans une collectivité territoriale locale. Beaucoup ne comprennent pas ce que c’est. Si on fait une représentation, la collectivité territoriale locale tient lieu de famille. Mais on ne peut pas être dans sa famille et être inquiet. La population ne peut pas venir à la mairie, sa collectivité territoriale locale, et être inquiète. Si tel est le cas il vaut mieux démissionner. Nous sommes en train de faire savoir à nos agents qu’ils travaillent dans une collectivité locale et qu’ils doivent réserver un accueil digne à la population. C’est pour cela que nous avons en projet d’arranger bientôt le ”service population” avec nos partenaires dont l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb). Un écran sera installé et va faire défiler au fur et à mesure les services qu’offre la mairie et dans quelles conditions et ce à quoi il faut s’attendre. Cela, pour que désormais les choses ne se passent plus dans le clair-sombre.


A vous entendre, vous nourrissez de grandes ambitions pour Avrankou. Quelles sont les potentialités dont dispose la commune pour vous permettre d’avoir de ressources propres pour l’atteinte de vos objectifs ?

Avrankou regorge de grandes potentialités. Ce sera très bien si nous arrivons à mettre en valeur le peu. La première potentialité reste les ressources humaines. La politique est terminée. Il faut travailler maintenant avec toutes les forces vives de la commune. C’est pour cela que les premières actions étaient de recevoir les populations, notamment les sages, les Osc, les artisans et les conducteurs de taxi-motos pour qu’ils nous disent leurs attentes. Il nous faut des ressources propres pour relever tous ces défis. Nous avons des gisements naturels. Nous avons nos rivières, des carrières, des boutiques marchandes qui nous procurent des ressources propres. Mais il nous faut les mettre en valeur pour que cela donne davantage. Il faut faire en sorte que le recouvrement des créances et autres impôts locaux soit une réalité. Il nous faut pour cela encourager et motiver les chefs services qui travaillent dans ce domaine en les dotant tout au moins de moyens roulants pour qu’ils fassent le travail de façon convenable. Sinon on parle de potentiel touristique mais nous peinons à le valoriser. Ce qui n’est pas une bonne chose. Nous avons par exemple le « dur combat d’Atchoukpa », la rivière Zèkpon et autres, mais nous n’arrivons pas à les valoriser. Notre mandature veut faire bouger les lignes dans ce secteur. Un comité est en train d’être mis en place avec comme mission de travailler dans ce sens. Nous allons entrer également en négociation avec le ministère en charge du Tourisme pour qu’il nous aide à démarrer ne serait-ce le peu. Nous mettons les petits plats dans les grands pour que les choses puissent avancer. Nous comptons y arriver à l’issue de notre mandature.


Quel est votre parcours professionnel pour conclure cette interview ?

Je suis naturaliste de formation et professeur certifié des sciences de la vie et de la Terre (Svt). Je suis sorti de l’Université avec le diplôme de maitrise de l’enseignement. J’ai fait ensuite l’Ecole normale supérieure où je suis sorti avec le diplôme professionnel de Capes. Je suis depuis 1993 professeur certifié des Svt. Et c’est sans compter que j’ai été directeur du complexe scolaire protestant Gbéto de Cotonou pendant 10 ans. J’ai été également militant syndicaliste et secrétaire exécutif de Fédération syndicale affiliée à la Cgtb dirigée par l’ex-secrétaire général, Pascal Todjinou. Nous avons milité dans les associations. J’ai été coordonnateur national de lutte contre la corruption en milieu scolaire. J’ai fait cela pendant longtemps. En dehors de cette formation, je suis titulaire d’un master en endomologie médicale spécialité paludométrie. Je suis retourné à l’Université faire ce Master pour être davantage au parfum des choses. Avant d’être maire de la commune d’Avrankou pour cette mandature, j’étais dans l’exécutif passé en tant que premier adjoint au maire. J’ai exercé cela pendant cinq ans avant d’être élu conseiller communal lors des élections communales du 17 mai dernier. L’ensemble des élus communaux m’a fait confiance en m’élisant comme maire de la commune d’Avankou. C’est tous ces éléments capitalisés qui nous permettent d’avoir de l’avance sur un certain nombre de défis en attente aujourd’hui au niveau de notre conseil communal.
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