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Sylvain Gnancodji-Bossouvi à propos du tour du Bénin à la marche: « Je tenais à révéler les potentialités de ce pays de paix »

Publié le mardi 11 aout 2020  |  La Nation
Sylvain
© La Nation par DR
Sylvain Gnancodji-Bossouvi, athlète,jardinier et éleveur béninois
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L’amour de la patrie a conduit l’athlète Sylvain Gnancodji-Bossouvi (1,70 m, 65 Kg) à réaliser en 43 jours, le tour du Bénin à la marche dans le cadre de la célébration des 60 ans de l’accession du pays à la souveraineté internationale. Marié et père de deux enfants, ce jardinier et éleveur tenait à révéler le Bénin qui reste l’un des rares pays africains à n’avoir pas connu de guerre civile ces soixante dernières années.

La Nation : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans cette aventure ?

Sylvain Gnancodji-Bossouvi: C’est la fierté d’être Béninois qui m’a poussé à entreprendre ce tour du Bénin à la marche. Etant dans ma 32e année, j’ai constaté que mon pays, le Bénin fait partie des nations n’ayant jamais connu de guerre civile depuis leur indépendance. Contrairement à d’autres nations qui, en 60 ans, ont fait plusieurs fois la guerre, le Bénin est un havre de paix qu’il fallait révéler à la face du monde. Pour marquer les 60 ans, j’ai voulu également témoigner ma reconnaissance à tous ceux qui ont contribué à cette paix chez nous. Il s’agit pour moi d’honorer tous ceux qui se battent pour le développement de ce pays de paix.

Comment avez-vous vécu cette randonnée pédestre ?

Le périple a démarré le 14 juin où j’ai mis le cap sur Porto-Novo. Après la ville capitale, j’ai suivi l’itinéraire Missérété-Sakété-Pobè-Kétou-Covè, Dassa-Savè-Tchaourou-Parakou-N’Dali-Nikki. De Nikki, j’ai fait la descente sur Béroué pour atteindre Bembèrèkè-Gogounou-Kandi-Banikoara. J’ai ensuite traversé le fleuve Alibori pour rejoindre Kérou-Kouandé-Natitingou-Toukoutouna-Tanguéta-Cobly-Boukombé. Une fois dans l’Atacora, j’ai contourné la montagne pour me retrouver à Birni puis à Penoussounou dans la commune de Bassila, dans le département de la Donga. Une fois sur l’axe de retour, j’ai parcouru dans le département des Collines, Bassila-Bantè-Savalou-Tchèti-Agouna pour me retrouver à Djidja dans le Zou. J’ai ensuite fait Abomey-Bohicon pour rejoindre le Mono et le Couffo puis rejoindre Cotonou par Ouidah.


En combien de jours avez- vous fait ce parcours ?

J’ai parcouru 67 communes en 43 jours. J’ai surtout eu la chance de passer dans les douze départements du pays suivant l’itinéraire tracé. J’ai eu seulement cinq jours de repos pendant la randonnée.

Qu’est-ce qui vous a marqué lors de cette aventure ?

Personnellement, j’ai été touché par les potentialités culturelles, écologiques et touristiques du pays. Notre pays regorge de beaucoup de richesses sur toute l’étendue du territoire national.

Avez-vous fait ce tour en solitaire ou avez-vous eu des accompagnateurs durant le trajet ?

J’ai eu deux amis qui m’ont accompagné en cours de route. Le premier m’a suivi sur 55 km de Dassa à Savè et le second est resté à mes côtés pendant trois jours et nous avons fait Bantè-Tchèti-Djidja-Abomey ensemble. Ce sont deux amis qui m’ont beaucoup réconforté et que je remercie au passage.

Comment avez-vous procédé pour tracer cet itinéraire ?

J’ai utilisé la carte du Bénin et le système Gps qui me permettait de me retrouver dans certaines zones.

De quoi était faite chaque journée de cette randonnée ?

Chaque journée est faite de trois étapes. D’abord, je me réveille tôt, ensuite je prépare le matériel sportif et enfin je pense à mon breuvage lors de la journée. J’ai de l’eau, du miel, de la datte et du pain dans mon sac. Je m’approvisionnais en eau tout au long du chemin.


Quelle distance parcouriez-vous quotidiennement ?

La plus petite distance parcourue en une journée est de 28 Km entre Comè et Ouidah et la plus grande distance est de 85 km. C’est l’itinéraire Guemaro-Kouandé-Natitingou.

Quelle a été votre plus grande difficulté lors de ce long voyage à pied ?

J’ai été quelquefois perturbé par les intempéries, notamment la chaleur et la pluie. J’ai manqué d’eau pendant plusieurs heures, car il n’y avait pas de points d’eau dans certains villages. Beaucoup me prenaient pour un fou et se moquaient également de moi sur le trajet mais je prenais tout ceci comme source de motivation.

Quelle a été la partition de la Fédération béninoise de sport d’entretien ?

Je tiens d’abord à remercier le gouvernement qui a contribué à la mise en place de cette jeune fédération en décembre dernier. Car, les ligues départementales de cette institution sportive m’ont été d’une grande utilité durant ce tour à la marche. Elles se sont occupées de ma restauration et de mon hébergement durant mon voyage. Les responsables de ces ligues avaient mon calendrier et m’accueillaient à mon arrivée dans chaque région. Avant mon entrée dans chaque ville, j’étais attendu par ces derniers qui mettaient tout à ma disposition.


Qu’avez-vous gagné au terme de la marche ?

Je tiens à rappeler que quand on est patriote, on n’attend pas grand-chose de son pays en termes de retombées financières. Je suis heureux d’avoir été le premier Béninois à faire le tour de mon pays à la marche et ceci restera gravé dans les archives. Toutefois, c’est le lieu pour moi de remercier cette fédération dirigée par le président Imorou Soufiyanou, de m’avoir offert une moto lors d’une cérémonie organisée en mon honneur au stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou.

Comment avez-vous vécu ces 43 jours loin de votre famille ?

Je tiens à saluer le sens de compréhension de mon épouse. Elle m’a toujours soutenu en pareille circonstance. Je suis resté en contact avec elle durant mon parcours et elle m’encourageait chaque fois que je l’appelais.

Quel est votre mot de la fin ?

J’invite la jeunesse à valoriser notre drapeau national, car nous n’avons qu’une seule nation. Nous devons travailler à construire cette nation. Je remercie le gouvernement de m’avoir autorisé à faire cette expérience, surtout en cette période de pandémie du coronavirus.












Par Christian HOUNONGBE,
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