Quatre personnes ont été arrêtées le 20 mai dernier par la Brigade criminelle de Cotonou et l’Administration forestière pour avoir trafiqué une grosse pointe d’ivoire pesant 18 kg. Le tribunal de première instance après plusieurs audiences a rendu sa décision le mardi 04 août 2020. En effet, par jugement contradictoire et en premier ressort en matière correctionnelle de flagrant délit, le tribunal a déclaré les prévenus coupables. Deux des quatre trafiquants ont écopé de 12 mois d’emprisonnement ferme et les deux autres sont condamnés à un an d’emprisonnement assorti de sursis et au frais. Aussi, les prévenus doivent-ils payer une amende de 200.000 Fcfa chacun et une somme symbolique pour toute cause de préjudice confondue. Il faut ajouter qu’il a été ordonné la confiscation du trophée d’ivoire d’éléphant au profit de l’administration forestière.
Certes, cette décision du tribunal est en phase avec les articles 153 et 154 de la loi 2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin et de son texte d’application. Selon le contenu de ces articles, l’amende peut aller jusqu’à 800.000Fcfa et l’emprisonnement jusqu’à 60 mois. L’éléphant étant une espèce intégralement protégée et en danger critique d’extinction, une condamnation plus sévère pourrait discipliner davantage les auteurs des crimes fauniques et leurs complices. Encore que l’article 166 punit les complices au même titre que les auteurs principaux. Les activistes appréciant cette décision à sa juste valeur, appellent cependant la justice à plus de fermeté. Ce serait un appui conséquent au gouvernement s’agissant de la lutte contre la criminalité faunique au Bénin.