Dans la ville de Lokossa, la propreté de la place de l’indépendance semble ne pas être une préoccupation pour le Conseil communal présidé par Dakpè Sossou. En tout cas, rien n’est inscrit dans son programme pour soigner l’image de cette édifice qui devrait servit de lieu de détente pour les populations. Face à cette situation, les riverains sont très remontés et dénoncent l’administration territoriale. De son leur côté, les collaborateurs du maire de la ville estime que l’assainissement de cette place n’est pas un devoir qui relève des obligations de la mairie.
A première vue, on se croirait dans une forêt. Les fleurs et les herbes ont tellement poussé sur cette place qu’on ne pouvait jamais imaginer qu’elle est publique et devrait accueillir les populations chaque jour. Le coup de balaie a pris par là, il y a certainement longtemps, puisque rien d’humain ne se remarque sur cette place. En lieu et place des êtres humains, ce sont plutôt des reptiles qui y séjournent désormais.
Des indiscrétions font d’ailleurs état de ce que rien n’a plus été fait pour rendre cette place propre depuis que le gouvernement y a organisé les manifestations officielles du 49ème anniversaire de l’indépendance du Bénin en 2009. D’après nos enquêtes, seule l’esplanade est parfois nettoyée par les bonnes dames. Et là, encore, on explique qu’elles le font souvent à la veille des fêtes du 1er août, soit une fois par an. Au regard de cette situation peu honorable pour une si importante ville, les populations très fâchées, expriment leur colère.
« Cet espace vert est bien construit par le gouvernement mais mal entretenue par la mairie. Ce qui fait qu’il est devenu une forêt », a dénoncé Simon Kissodé un jeune riverain. Selon Coffi Agossou, professeur de Spctr au Ceg2 Lokossa, c’est une mauvaise organisation des autorités municipales qui pose ce problème au niveau de l’espace vert de cette publique de la ville. La conséquence est que ces fleurs touffues, constituent un danger pour les usagers.
« La place de l’indépendance de Lokossa est bien positionnée pour le divertissement mais les serpents peuvent sortir des fleurs non taillées pour nous mordre », a prévenu Brice Sessou, rencontré sur les lieux. Dans le même ordre d’idées, Bill Senou stagiaire à la Direction départementale du Cerpa Mono-Couffo, dira que c’est pour embellir cette place publique que ces fleurs sont mises en terre, mais faute d’entretien, elles sont touffues et confondues à une forêt. Il exhorte la municipalité de Lokossa à engager des jardiniers ou des fleuristes pour bien entretenir ces fleurs. « Si la mairie peut engager des gens et les payer sur le budget communal, ce n’est grave », a souhaité Bill Senou. Pour Boukari Nassirou, la négligence de la mairie constitue un danger pour la population.
« Telles que ces fleurs sont, ce n’est pas bon. Avec les fêtes de fin d’année qui s’approchent, si rien n’est fait, les brigands peuvent s’y cacher et attaquer les usagers ». Contacté pour savoir ce qui explique le silence de la mairie face à cette situation de malpropreté, Vivien Amouzoun, Directeur des services techniques a fait savoir que cette tâche n’est pas un devoir pour la mairie de Lokossa.
Pour lui, il ne revient pas à l’administration de prendre soin de cette place, devenue aujourd’hui, refuge des reptiles. Il a été soutenu dans ses propos par Edouard Dogué, agent de la cellule de communication qui, d’ailleurs, a estimé qu’il n’est pas du ressort d’un journaliste de s’intéresser à ces questions.
La désolation de Bernadette Ahouangbè, environnementaliste
« Quand on fait un aménagement pour donner vraiment un bon visage à l’espace, le territoire doit être vraiment entretenu. Un aménagement fait mais qui n’est pas entretenu donne l’effet contraire de ce qu’on escomptait. Je voudrais dire par là que les fleurs qui sont mises en terre doivent subir périodiquement un entretien. On doit les tailler pour une vue agréable à l’espace qu’on est en train d’aménager. Etymologiquement, le mot aménager veut dire rendre propre, organiser avec soin.
La place de l’indépendance de Lokossa a un aspect verdi, fleuri, mais on constate effectivement que ces fleurs qui doivent donner toute la beauté ne sont pas entretenues. Ceci donne plus un visage de brousse qu’à l’aspect attrayant qu’on espérait. En tant qu’environnementaliste, j’appelle ça pollution visuelle.
Ce n’est plus beau à voir. Il y a des espèces qui sont appelées à être régulièrement taillées. C’est quand on les taille que cela donne un beau visage. En tout cas, on espère que l’attention des autorités sera attirée sur cette situation et que de bonnes réactions suivront ». Propos de Bernadette Ahouangbè, chef service de l’environnement à la direction départementale de l’environnement de l’habitat et de l’urbanisme (ddehu), Mono-Couffo.
