Déterminé à lutter contre l’usage des sachets plastiques au Bénin, le ministère du Cadre de Vie et du Développement durable associe les forces de sécurité, dont la mission sera de conduire la répression dans les jours à venir. Cette démarche est opportune pour préserver la santé des populations, selon les activistes en la matière.
Les sachets plastiques ne sont plus les bienvenus au Bénin. Dans cette dynamique, l’on peut se réjouir que le gouvernement enclenche la lutte contre ce produit conformément aux dispositions de la loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin, afin de préserver la santé des populations.
Il s’agit là d’une belle initiative, selon certains acteurs d’Organisations non gouvernementales qui font de la lutte anti-sachets plastiques leur priorité. Ils ont espoir que le Bénin peut réussir à éliminer le sachet plastique sur son territoire. Pour remplacer cet objet dangereux pour la santé, il va falloir se référer aux méthodes de grand-mère qui sont meilleures, écologiques et très économiques, a soutenu, dans ce cadre, Mélanie Glèlè Langanfin, présidente de l’Organisation non gouvernementale Nyɔnnu Agoojié. Elle a indiqué que les grands-parents n’avaient pas connu de sachet. Ils avaient des sacs réutilisables, allaient au marché avec de petites bassines, de petits récipients qui leur permettaient de faire des emplettes. Les mets tels que le ablo, l’akassa sont emballés dans les feuilles. « Nous devons nous référer à ces méthodes-là et abandonner les sachets qui ne font que nous tuer », conseille Mélanie Glèlè Langanfin. Selon ses explications, si les gouvernants se mettent résolument au travail, ce ne serait pas une lutte mort-née. Celle-ci enclenchée entre 2017-2018, a permis un changement de comportement, suite à l’accentuation de la sensibilisation et a conduit au vote d’une loi par les députés. Sans répression, semble-t-il, le combat contre l’usage des sachets plastiques ne pourra pas aboutir. « Nous sommes en face d’une population qui préfère la répression. Quand le gouvernement tape du poing sur la table, c’est en ce moment que la population se ressaisit», estime la présidente d’Ong. Seuls l’engagement du gouvernement et la détermination des forces de sécurité permettront d’atteindre les résultats, note Mélanie Glèlè Langanfin. Elle demande aux forces de sécurité d’avoir beaucoup de courage et de détermination pour que la lutte contre l’utilisation des sachets plastiques soit un succès.
De la responsabilité des populations
Mélanie Glèlè Langanfin souligne que la responsabilité des populations est énorme dans la réussite de la lutte anti-sachets. Elles doivent, précise-t-elle, changer de comportement, vivre de façon responsable, avoir des comportements responsables, penser responsable et manger responsable. D’après elle, si chaque femme peut aller au marché avec son sac réutilisable, le problème ne se posera plus, et cela réduirait l’abondance des sachets sur le marché. Elle indique que des sachets biodégradables sont prévus en substitution aux sachets plastiques. A défaut des sachets bio qui coûtent cher, elle trouve que l’option fondamentale et pratique est que chaque citoyen utilise des sacs réutilisables.
Des actions au niveau du gouvernement
Depuis l’avènement de la loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin, Martin Aïna Pépin, directeur général de l’Environnement et du climat note que des actions ont été menées dans le cadre de la mise en application de la loi. Il a énuméré des campagnes de sensibilisation des acteurs intervenant dans le domaine tels que les commerçants, les utilisateurs, les transporteurs, les pharmaciens et les responsables de centres commerciaux, sur toute l’étendue du territoire national, l’octroi d’agrément à des importateurs de sachets biodégradables. A cela, il a ajouté le renforcement du système de contrôle à travers des séances de travail d’information, de sensibilisation des douaniers, inspecteurs de la Police environnementale, agents de contrôle du ministère en charge du Commerce, officiers de la Police républicaine…
La relance de la lutte a permis au ministère et aux forces de sécurité de s’entendre sur l’essentiel en ce qui concerne la loi pour que chaque acteur soit sensibilisé et que cette loi puisse véritablement entrer en vigueur les jours à venir, informe Martin Aïna Pépin. Avis donc aux vendeurs de sachets qui résistent malgré les dispositions de la loi sus-indiquée.