La maison des jeunes de Godomey-Salamey abrite l’un des nombreux centres de dépistage du Coronavirus installé par le Gouvernement. Sur place, la cohabitation avec les riverains est plutôt bonne. Les constats ce mercredi 12 août 2020.
A Godomey-Salamey, la vie suit son cours. La Covid-19 n’a pas pour autant bousculer les habitudes matinales. Déjà, à 9 heures, les bistros et les ateliers grouillent de monde. Dans la cour de la maison des jeunes du quartier, l’ambiance est conviviale. Le Centre de dépistage du Coronavirus installé en ce lieu il y a un mois et demi ne repoussent point les usagers. « Je suis venu prendre de l’air. C’est dans mes habitudes de venir très souvent ici. La présence du centre ne me dit rien », confie Raymond, la quarantaine assis sur un banc en béton.
Ici, autant on n’accorde pas d’attention au centre de dépistage, autant le déni du mal est ancré dans les pensées. Au cours de nos discussions avec Raymond, ses voisins immédiats venus se reposer aussi dans le jardin rétorquent : « La maladie n’existe pas au Bénin. C’est une magouille pour avoir de l’argent », lance un d’entre les usagers. Devant nous, le débat devient passionnant. La présence du personnel médical dans une salle juste à côté et les vas et vient de personnes suspectes ou contacts qui viennent se faire dépister n’ont pas pu convaincre ces derniers. Sauf, qu’il y avait aussi dans le rang des usagers du jardin quelques éveilleurs de conscience convaincus. « Arrêtez ces ragots ! La maladie existe. Elle sévit dans le monde et chez nous. Les cas de décès enregistrés ne sont pas des simulations », insiste un usager qui ajuste presque toutes les démi-minutes son masque, signe de son attachement aux respects des gestes barrières.
Pas de sang d’encre à se faire
A la date du 9 août 2020, le Bénin passe le cap des 2000 cas d’infection à la Covid-19. Le pays compte 2001 cas confirmés, 1681 guéris pour 38 décès. Une partie de ces cas pourrait bien provenir du centre de dépistage de Godomey-Salamey. Dans les locaux, les opérations se déroulent normalement. De loin, il est aisé d’apercevoir le personnel de santé qui reçoit les personnes envoyées par les centres d’écoute. Certains reçoivent le sujet à son arrivée pendant que d’autres procèdent au test de la PCR.
Un lot de personnes plutôt quelques temps après pour subir le test. C’est le quotidien du centre, et aux dires des voisins et habitués des lieux l’affluence n’est pas perceptible, même si on peut compter parfois selon eux des dizaines dont le passage dans la salle est synonyme d’un diagnostic Covid. Avocè Hounguè, forgeron de profession et chef quartier de Godomey-Salamey explique que le centre de dépistage a été mis en place, après que des dispositions nécessaires aient été prises par le préfet Jean Claude Codjia. Quoi qu’on dise, le centre garde son calme, sa sérénité. L’élu local rassure que les habitants du quartier ne présentent pas de signe de réticence. Les arbres apportent de l’ombrage aux visiteurs en ce temps de chaleur. Mais c’est plutôt la cabine de jeux sise à l’entrée qui attire le plus de monde.
Fanelle SOTOMEY & Ornella DOSSOU-YOVO (Stags)