Sur la route qui mène au palais de la Marina en 2021, si jusqu’ici, ça ne se bouscule pas encore sérieusement, peut-être à cause de la Covid-19, depuis quelques semaines, ce n’est non plus le calme plat affligeant servi au menu de l’actualité politique. Entre des soutiens, des suscitations de candidature et des ambitions clairement affichées, chacun se fait une idée des prétendants et de la stratégie qui est la leur. Sans attendre une réponse au ‘‘j’aviserai’’ de l’occupant du fauteuil présidentiel, les inconditionnels de la candidature de Patrice Talon en 2021 remettent au goût du jour, une stratégie qui a fait recette en 2016. Secret de Polichinelle, les mouvements de jeunes avec un accent politique bien prononcé ont été, il y a quatre ans, le fer de lance du chantre du Nouveau départ. Depuis qu’à leur niveau, il y a un regain d’activités et qu’en outre, non seulement Moele-Bénin s’est affiché comme un soutien mais surtout des adeptes des religions endogènes se sont mis, au nom du Ifâ, à conditionner des consciences sur une présence dans le starting-block de la course de 2021 et une victoire plus que certaine à l’arrivée, il faut être myope pour ne pas savoir que tout ceci répond d’une stratégie politique.
Si se faire désirer et même supplier à répondre à l’appel du ‘‘peuple’’ est une formule aussi vieille que la politique sous les tropiques, a contrario, il y en a qui choisissent d’aller au contact des populations pour partager leurs ambitions et leur vision. Parmi eux, l’enseignant de Droit constitutionnel, Joël Aïvo qui ne cache pas sa prétention de briguer la magistrature suprême. Avant qu’on en sache plus sur ses capacités à réunir les 16 parrainages indispensables pour valider sa candidature à la présidentielle et disposer d’une chance de succéder à Patrice Talon, le professeur agrégé a plutôt choisi la stratégie de l’offensive. Ne voulant pas avancer masqué sur le chemin qui mène à la conquête du pouvoir, il est, pour le moment, l’un des rares à jouer cartes sur table en ce qui concerne la bataille de la présidentielle de 2021. Malheureusement et ce constat risque de ne pas changer avant 2021, tout comme Patrice Talon, il n’appartient officiellement, à aucun parti politique.
Candidats sans partis politiques !
Pour une première post réforme du système partisan qui avait, au prime abord, pour fondement de renforcer l’influence des partis politiques dans la gestion de la cité et d’éviter pour une compétition du genre, d’aller à la chasse de l’oiseau rare, tout porte à croire que, sur ce terrain, demain ne sera pas la veille d’un changement. La preuve, Moele-Bénin, un parti né pour la conquête du pouvoir ne s’est pas fait prier pour soutenir l’actuel chef de l’Etat qui n’en est pas un militant. Et, ce ne serait pas une surprise, que la plupart des autres partis régulièrement enregistrés fassent pareil. Déjà, à part l’Union progressiste, le Bloc républicain et dans une moindre mesure la Fcbe, ce sont pour le reste, des handicapés électoraux faute d’élus qualifiés à savoir les maires et les députés en vue du parrainage. Alors, dans la vision des réformes politiques, le principe aurait voulu que sur la ligne de départ de la course à la Marina en 2021, il y ait un candidat de l’Up, du Br et si possible de la Fcbe et que les autres partis s’allient à leur choix. Mais, il est à parier qu’une fois de plus, au Bénin, les partis existent et existeront pour faire le bonheur des oiseaux rares.
D’ailleurs, à leur niveau, tout ceci répond à cette stratégie du mutisme. Car, si tant est qu’il y avait pour eux, du nouveau à proposer et à vendre aux électeurs, plus tôt on se serait mis sur la route qui mène à la Marina en 2021. Tout ceci suppose, que pour un véritable choc de stratégies et une bataille de visions dans la perspective de la présidentielle de l’année prochaine, tout est réuni pour que les électeurs restent sur leur faim. A moins d’avoir des candidatures indépendantes qui franchiront l’obstacle du parrainage grâce aux députés et aux maires qui assumeront ou des partis qui enfin, s’affirment dans leur vocation de conquête du pouvoir, la montagne accouchera d’une souris. Et, c’est clair qu’en ce qui concerne les ambitions nourries autour de la réforme du système partisan, beaucoup de paramètres sont encore à revoir.