Depuis l’avènement de la Rupture, le Bénin impressionne quand on se limite aux nombreuses performances économiques et autres indices de développement dont font cas tous les jours, les organismes internationaux. Tellement la galaxie Talon s’en émeut, qu’elle en fait déjà son thème principal de campagne. Seulement, la montée en crescendo de ces chiffres et performances pourrait ne pas trop peser dans la bataille présidentielle, contrairement à ce que s’imaginent ces caciques et affidés du pouvoir.
Au Bénin, c’est depuis peu l’ère des reformes ! Près de cinq ans que le pays a connu son alternance au pouvoir, Patrice Talon et son équipe à tort ou à raison ne manquent pas d’opérer ces réformes, dans presque tous les secteurs. Si certaines d’entre elles ont rendu une partie des béninois malheureux puisqu’ayant perdu leurs emplois ou activités de revenus, elles ont sur d’autres plans permis au pays d’améliorer sa notoriété à l’international et ses indices de développement, dans bon nombre de zones. Ainsi, d’après les multiples rapports des organismes internationaux et des Institutions de Breton Wood, la santé économique du Bénin en tant que pays en voie de développement est plus que jamais au beau fixe. Tout ceci, en témoignent d’ailleurs les indices et classements annuels provenant de ces Institutions et organismes. Lesquels constituent pour les gouvernants le seul baromètre sur lequel, les citoyens doivent les juger. A cet effet, toute sorte de communication est organisée pour convaincre l’opinion, chaque fois qu’un rapport positif intervient. Cette astuce trouvée par l’exécutif et ses relais font en définitive du Bénin, une nation dans laquelle tout prospère sous Patrice Talon. Mais curieusement, nonobstant ces chiffres tentants et ces meilleures performances vantées çà et là, des béninois demeurent indécis voire irrésolus, aux actions du Chef de l’Etat. Et cela, les deux élections organisées sous son régime ont permis de peser le poids réel de cette perplexité. De 27 à 49%, les législatives et les communales ont en quelque sorte permis de constater que ces chiffres et performances n’émerveillent pas encore la moitié des électeurs, malgré tout le ballet souvent organisé autour. Même si ces élections sont de proximité et n’impliquent pas directement Patrice Talon, elles englobent tout de même ses actions. A l’orée de la présidentielle qui approche à grands pas, le pouvoir en place ne semble pas encore retenir la leçon. Toujours dans la même propagande, les disciples et soutiens du Président de la République continuent d’estimer qu’avec ces performances à son actif, l’homme ratissera plus que large en 2021. Mais, ce qu’ils oublient de dire, c’est que ces performances, qui constituent pour eux le seul baromètre pour le développement du pays, ne touchent pas directement les citoyens. Etant souvent des chiffres sur papier, la plupart de ces citoyens ne sont dans ce cas impactés positivement par ces mérites et célébrations des chiffres, auxquels le pays est habitué depuis quatre ans. Le social, principal aspect qui impacte réellement le quotidien des citoyens et sur lequel les électeurs béninois basent leur vote est quant à lui dans tout ce conglomérat, de plus en plus absent. Dans cette condition, rien n’est encore à célébrer par les hommes du pouvoir. Car, si malgré le défaut d’une véritable opposition à ces élections passées, le taux de participation n’a pas atteint 50% pour faute de boycott en grande partie, la présence d’opposants originels et bien organisés à cette présidentielle d’avril 2021 risque de ne pas être facile à gérer par le pouvoir en place. Si Boni Yayi demeure l’un des hommes politiques les plus populaires et aimés des béninois, c’est surtout grâce à l’impact direct que sa gouvernance a eu sur les béninois. Sinon, les chiffres et performances économiques ne signifient pas à leurs yeux, grande chose. Si l’ancien Président de la république Nicéphore Soglo, malgré ses nombreuses performances et efforts économiques, n’a pas pu remplier en son temps, ce n’était pas forcement parce qu’il n’a mis le Bénin sur les rails du développement à travers les chiffres. Par conséquent, Patrice Talon doit aussi se rendre à l’évidence que le béninois n’évalue pas souvent sur la base des performances qui constituent pourtant pour ses affidés, le vrai modèle d’épanouissement.