Le 17 août 2010, Pierre Urbain Dangnivo, en fonction au ministère de l’Economie et des Finances est porté disparu. Quelques semaines après, son présumé corps aurait été retrouvé à Womey dans la commune d’Abomey-Calavi, au domicile d’un charlatant identifié comme Alofa. Cette affaire dite Dagnivo qui avait été ressuscitée par le procureur général du parquet de Cotonou le lundi 16 juillet 2018 n’a pas connu son épilogue. La raison, dix ans plus tard, la justice béninoise n’est pas arrivée jusqu’à ce jour à situer les responsabilités.
Pierre Urbain Dangnivo est un cadre du Ministère de l’Économie et des Finances du Bénin. Il est également membre du parti social démocrate du Bénin, un parti membre de l’opposition politique béninoise. Sa mystérieuse disparition a été annoncée le 23 août 2010 par la fédération des syndicats du ministère chargé des finances (Fesyntra-Finances). Pierre Urbain Dangnivo a disparu le 17 août 2010 vers 21h alors qu’il rentrait de service à bord de sa voiture, une Audi 80 immatriculée AC 2223 RB.
Quelques jours plus tard, un charlatan repris de justice, voire un récidiviste, a avoué avoir tué Urbain Dangnivo, contre une forte somme d’argent, avant de l’enterrer à son domicile. A l’époque, les forces de l’ordre, les responsables syndicaux, des journalistes et des parents du disparu se sont rendus dans la banlieue nord de Cotonou pour découvrir le corps.
A l’ouverture du procès en 2016, le principal mis en cause qui aurait reconnu les faits lors des enquêtes préliminaires a changé de version. Lors des assises, il a révélé avoir reconnu les faits sous pressions et contre de fortes promesses qui lui ont été faites. Il avait été poursuivi avec Donatien Amoussou pour assassinat et complicité d’assassinat commis sur la personne de Mr Urbain Pierre Dangnivo en 2010.
Un scénario monté par des commanditaires?
Pour Kossi Codjo Alofa, c’est un scénario monté par des commanditaires dont Mr Alédji et Lucien Dégbo. En contre partie, il devrait recevoir en retour une somme d’environ vingt-cinq millions de francs CFA promise par les commanditaires, des soutiens en numéraires et des vivres des commanditaires.
Dans ses déballages à la barre, l’accusé principal a évoqué que Sévérin Massegbo lui avait donné le numéro 97 59 17 58 de Mr Lucien Dégbo, ce qui lui permettait d’échanger avec ce dernier par téléphone. Mais dit-il, il a fini par perdre espoir de leur soutien de le libérer et de celui d’une bonne fin de l’épisode. Une situation qui l’a poussé à réclamer une audience afin d’avouer qu’il n’est pas le coupable de l’assassinat de Dangnivo Pierre Urbain.
Son évasion spectaculaire…
Dans la nuit du 03 au 04 février 2015 , Codjo Alofa s’est évadé de la prison d’Akpro – Missrété. Il s’est fait arrêter dans la nuit du vendredi 27 mars par les éléments de la gendarmerie Togolaise et Interpole Togo. Son extradition vers le Bénin a eu lieu samedi 28 mars 2015 à la frontière Bénino-Togolaise à Hillacondji. Après sa présentation à la presse, l’évadé a été embarqué dans un véhicule blindé (char) et escorté par les éléments de la Gendarmerie et de la Police nationale du Bénin vers la prison d’Akpro-Missrété dans laquelle il séjournait.
Il n’est plus à démontrer que ce qui était au départ un fait divers est devenu une affaire ‘’d’Etat’’ au point d’être récupérée par l’Opposition et les activistes des droits de l’homme d’alors. 10 ans plus tard, l’affaire Dangnivo reste sans aucun doute, l’une des causes de la chute du régime Boni Yayi.
Des difficultés à élucider ce dossier…
Mais ce qui désole le peuple béninois, c’est l’incapacité du gouvernement de la Rupture à élucider ce dossier qui n’a fait que trop durer. Aujourd’hui, Alofa ne reconnait pas avoir assassiné le sieur Pierre Urbain Dangnivo. Or, dans un rapport d’expertise rendu public, des médecins légistes