Le Ministre de l’Intérieur a annoncé une alerte orange aux voisinages de Malanville, Karimama et Bonou. Martial Dossou explique ici les implications de ce seuil d’alerte et les précautions à prendre. C’est un extrait de son intervention sur Canal 3 le 6 août 2020.
Le seuil de vigilance est à l’orange aux voisinages de Karimama et Malanville. Que peut-on comprendre de ce niveau d’alerte ?
D’abord nous avons défini des seuils d’alerte. Nous avons le vert, le Jaune, l’orange et le rouge. Si nous sommes au vert, cela veut dire que la situation est normale. Le jaune veut dire qu’il faut surveiller. L’orange veut dire que nous sommes à un risque moyen de catastrophes. L’alerte rouge indique un risque élevé de catastrophes. Nous suivons l’évolution du niveau du cours d’eau. En fonction du niveau d’eau, nous élaborons les prévisions pour voir le seuil auquel la prévision peut correspondre. Ainsi, depuis l’installation de la pluie, nous avons commencé par suivre le niveau d’eau au niveau de tous les bassins fluviaux du Bénin. Nous vous dirons dans les jours à venir l’évolution de la prévision. Tout dépend de l’intensité des pluies. Ce sont des prévisions, des probabilités.
Mais que faut-il faire déjà à ce seuil d’alerte quand on est résident à Adjohoun, Malanville ou Karimama ?
Je pense qu’il faut anticiper, sauver les biens et les bétails. Une saison se prépare. On n’attend pas les catastrophes pour agir. Il faut anticiper. Nous avons eu en mars à Accra les prévisions saisonnières et des caractéristiques agroclimatiques de la saison 2020. Nous avons défient les dates probables de démarrage et de fin de la saison puis les probables séquences sèches. Vous allez constater que la pluie a effectivement démarré en mars. Mais il y a eu un temps de sécheresse longue. Nous avons demandé aux différents agriculteurs de se rapprocher de nous pour avoir les dates de début, de fin, et les types de semis. Pour améliorer les rendements, on met à contribution les Agences territoriales de développement agricole pour les avis et conseils, sur la base des informations climatiques. Ce qui fait que les pertes en termes de culture ont chuté quand vous analysez les statistiques. Il y a eu une grande réduction.
Qu’en est-il des cas de noyade ? Est-ce à dire que les populations ne se sont pas suffisamment informées ?
Je crois qu’un travail se fait dans ce sens et je voudrais remercier l’Anpc qui fait un travail important. Elle a mis en place des plateformes communales qui regroupent tous les acteurs qui peuvent accompagner à la réduction des risques et catastrophes. Quand nous produisons l’information, nous les mettons à la disposition de l’ANPC qui est dans notre dispositif chargé de la diffusion et de la communication de ces alertes au niveau communal. Nous avons les pairs éducateurs et les points focaux qui relayent. Il faut traduire ces informations en langue. Et c’est le rôle des plateformes dont les composants informent leurs pairs. Beaucoup de communes ont activé leur plan de contingence.
En 2019, il y a eu une trentaine de morts. Que fait-on pour amoindrir le bilan ?
On donne les informations, on sensibilise. Nous avons parcouru toutes les communes à risques pour susciter la collaboration. On met l’accent sur les risques de noyades. Quand les eaux montent, il ne faut pas surcharger les barques, Nos mamans et nos sœurs qui vont au marché avec les marchandises, on les charge dans la barque avec même des motos. Vous avez appris le drame de Donatin, où la barque a chaviré. Il faut discuter sur la notion de risques. Il faut les accompagner pour que la réduction des risques et catastrophes soit une réalité. Il faut communiquer autour.