undi dernier, à une réunion du Bloc républicain (Br), le chef de l’État a été aperçu autour de la table, aux côtés des responsables du parti. Selon une certaine presse, il a fait de même avec les membres de l’Union progressiste (Up), pendant que d’autres l’annoncent plutôt pour demain jeudi à l’Up. À quelques huit mois de la présidentielle de 2021, qu’est-ce qui fait courir tant Patrice Talon? Visiblement, le patron de la Mouvance a perdu toute sérénité.
Même s’il avait l’habitude d’échanger dans un cercle restreint, à son domicile ou au Palais de la République, avec certaines têtes des deux partis politiques nés des entrailles du Pouvoir, on se demande si le chef de l’État a été aussi occupé politiquement avec les siens. Sa présence, des heures durant et en l’intervalle de quelques jours, aux côtés de ces deux formations politiques qui se partagent le Parlement et la quasi-totalité des mairies ne doit pas être banalisée. Pendant qu’on y est, soit Patrice Talon, comme un père de famille qui veut se retirer de la gestion des choses, réunit ” ses enfants ” pour leur faire part de la nouvelle en responsabilisant ces derniers dans la préservation de l’héritage. Dans cette posture, le chef de l’État n’aura pas surpris outre mesure. Sa démarche répondrait à une logique, celle de respecter sa signature apposée au bas de l’accord contracté avec la Coalition de la Rupture ainsi que son engagement devant Dieu, la nation et les mânes des ancêtres de ne faire qu’un seul mandat. Soit dans ses démarches, Patrice Talon est en train d’œuvrer pour la fusion des deux formations politiques soutiens, comme l’avaient propagé des rumeurs. À la faveur de ces conciliabules qu’il mène avec sa famille politique proche, il se pourrait également qu’avec les appels tous azimuts à un second mandat qu’organisent depuis peu une frange de la jeunesse et des acteurs de la tradition, le chantre de la Rupture soit en train de prendre le pouls en vue du ” oui” et ébaucher en même temps les stratégies pour affronter 2021. L’autre piste d’analyse, le président de la République pourrait choisir ces concertations avec les siens pour voir dans quelle mesure accéder aux exigences de l’opposition et de la société civile qui ne cessent de l’acculer quant à une ouverture de la présidentielle qui passe aussi par le rétablissement des fondamentaux de la démocratie en souffrance. Pour l’instant, difficile de tirer le ver du nez de certains ténors du système. Difficile donc de dévoiler les réelles motivations des dernières apparitions du président Talon dans les réunions des deux blocs politiques. Mais comme l’ont fait savoir certains de ses collaborateurs, dans les semaines ou mois à venir, le président de la République situera l’opinion publique sur sa position. Ainsi, on en saurait davantage sur ce qui le faisait courir entre temps. Faut-il le rappeler, actuellement au Bénin, pour être candidat à la présidentielle en 2021, il faut d’abord avoir l’onction de 16 députés et ou maires. Une disposition que des acteurs de l’opposition et de la société civile jugent d’exclusion ou de verrou à sauter pour permettre la compétition.