Par Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo,
Les chances de parrainage des candidats de l’opposition à la prochaine élection présidentielle, le niveau d’endettement du Bénin, la présence presque régulière du pays sur le marché des emprunts, la pertinence des travaux de réhabilitation de la présidence de la République. Tels sont, entre autres, les sujets sur lesquels le directeur de la communication de la Présidence, invité de la radio communautaire Mono Fm, La voix de Lokossa, s’est prononcé, lundi 10 août dernier. Sans langue de bois, Wilfried Léandre Houngbédji a éclairé l’opinion publique sur divers sujets de l’actualité.
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Les échanges ont commencé par la décision gouvernementale de faire reprendre, depuis lundi 10 août dernier, les activités scolaires au niveau des classes du Ci (Cours d’initiation) au Cm1 (Cours moyen première année), ceci après une suspension de plus de quatre mois liée à la crise sanitaire du Covid-19. Sur le sens qu’il faut en avoir, le directeur de la Communication de la présidence de la République s’est fait clair.
Les enfants reprennent pour finir l’année parce qu’il faut se souvenir qu’ils ont accompli 80 % de l’agenda de l’année scolaire avant la mesure relative à la suspension. La reprise des classes justifie les décisions prises dans le cadre de la riposte à la pandémie et traduit l’engagement du gouvernement à faire en sorte que, malgré cette pandémie, notre pays continue à vivre et que les enfants ne soient pas les victimes collatérales de décisions qui seraient prises et qui n’iraient pas dans le sens de la préservation des intérêts de toutes les couches de la population.
Wilfried Léandre Houngbédji soutient que si le Bénin a pu organiser les examens du Certificat d’études primaires (Cep), du Brevet d’études du premier cycle(Bepc) et du Baccalauréat pour le compte des plus grands, il est normal qu’il puisse permettre aux plus petits également de valider leur année. Pour lui, blanchir l’année sans faire les examens, solution moins compliquée pour tout gouvernement dans le contexte actuel, est une approche qui serait source de désarroi pour les enfants mais aussi pour les parents qui ont investi, qui ont entretenu leurs enfants toute l’année dans la perspective de les voir décrocher leur diplôme ou aller en classe supérieure. En faisant ce qu’il a fait, souligne le Dir/Com, le gouvernement a tenu compte de tous les investissements des parents et des enfants. Il a tenu également compte, ajoute-t-il, de la nécessité d’enseigner à nos enfants, jusqu’aux plus petits, qu’il faut lutter face aux difficultés.
S’agissant de l’économie béninoise
En tant que Béninois et tenant compte de ce qu’il observe mais également des appréciations diverses d’organismes internationaux compétents en la matière, le directeur de la Communication de la présidence de la République a indiqué que l’économie nationale se porte beaucoup mieux qu’il y a environ quatre ans et demi, quand le président Patrice Talon prenait les rênes du pays. Selon lui, les réformes doivent être renforcées et les
acquis fortifiés pour se pérenniser.
Pour illustrer la bonne santé de l’économie, sans tenir compte même des dernières performances du Bénin relevées par les différents organismes internationaux, le Dir/Com rappelle qu’en 2015, le pays connaissait un taux de croissance d’à peine 2 %, mais à partir de 2016, ce taux était reparti à la hausse. En 2017, le Bénin se situait au-delà de 6 % pour atteindre 6,9 % en 2019. En 2020, n’eût été le cumul des effets de la fermeture unilatérale des frontières par le Nigeria et de la pandémie du Covid-19, le Bénin aurait fait un autre bond qualitatif, retient Wilfried Léandre Houngbédji. Le Fmi, appuie-t-il, créditait le Bénin de pouvoir aller au-delà de 7 % de taux de croissance. « Mais malgré cela, nous serions autour de 3,5 % à minima et sans doute un peu plus que ça », promet Wilfried Léandre Houngbédji. Il a fait savoir que la plupart des autres pays en Afrique comme en Europe connaissent des taux de croissance qui sont soit négatifs, soit de l’ordre de 1 à 2%. La moyenne continentale en Afrique étant de 2 %, dans ce contexte-là, le Bénin, malgré la situation ferait à minima 3,5 %, insiste-t-il. Cette perspective heureuse veut dire, a posteriori, selon lui, que les réformes engagées depuis quatre ans sont des réformes pertinentes ayant permis de solidifier les bases de l’économie béninoise en la rendant résiliente aux chocs exogènes.
Pour Wilfried Léandre Houngbédji, s’il n’y avait pas eu ces réformes et que le Bénin était laissé dans l’approximation ou le manque de rigueur qui prévalaient par le passé, le pays aurait été aujourd’hui dans la récession comme certaines grandes nations.
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Sur le passage du Bénin à l’économie intermédiaire
Le classement de la Banque mondiale, rétablit le dir/Com, c’est que le Bénin s’est enrichi, ses ressources ne sont plus distraites dans des poches privées. Cela veut dire, a-t-il souligné, que les réformes engagées pour assainir la gestion de nos finances publiques portent leurs fruits et que le Bénin fait l’effort de mobiliser davantage de ressources lui-même, ce qui lui donne plus de crédit sur la scène internationale face à ses partenaires avec lesquels il discute de soutiens ou de prêts. Pour cela, Wilfried Léandre Houngbédji invite les populations à s’en réjouir parce que les ressources du pays sont en de bonnes mains. On évite désormais, gage-t-il, que les ressources de l’État servent des intérêts privés. Un phénomène généralement dénoncé, par le passé, à travers la formule consacrée : « L’État est pauvre, les citoyens sont riches », rappelle le dir/Com pour souligner qu’aujourd’hui, le gouvernement fait en sorte que les citoyens gagnent leurs ressources mais que l’État s’enrichisse davantage. S’enrichir davantage pour l’Etat, clarifie-t-il, c’est de pouvoir ratisser un peu plus large pour récupérer ce qui lui appartient. Les réformes vont dans ce sens. Selon lui, la performance dont parle la Banque mondiale est également le fruit de tout cela. Mais cette performance, analyse Wilfried Léandre Houngbédji, veut dire surtout que notre pays s’offre désormais davantage de possibilités. En étant un pays à revenu faible, il pouvait avoir accès à certains types de financement. Mais dès lors qu’il passe dans la catégorie d’un pays à revenu intermédiaire, il conserve la possibilité d’accéder à ces financements, notamment ceux à taux concessionnel et il acquiert, en plus, la capacité d’aller à un autre palier pour solliciter d’autres financements, a expliqué le Dir/Com.
Ce qui implique davantage de projets de développement, davantage de projets structurants pour améliorer les conditions de vie de la population: plus d’eau portable, davantage d’énergie électrique, plus de routes aménagées, des bas-fonds bien pris en charge pour la production agricole et plein d’autres choses.
Niveau d’endettement
Dans l’entendement du Dir/Com, la question de la dette ne doit pas relever d’un tabou, parce que, dit-il, même les plus grands pays vivent sur la dette. Rappelant qu’il y a des normes communautaires qu’on appelle des critères de convergence fixant les plafonds à ne pas dépasser au risque de menacer l’équilibre de la communauté, il a tenu toutefois à dissiper une certaine crainte. Faisant allusion aux emprunts du Bénin dont la répétition pourrait, selon lui, justifier le sentiment de crainte, Wilfried Léandre Houngbédji retient que lesdits emprunts ne sont pas de la taille à faire crever l’un quelconque des plafonds dont le respect lie le Bénin. Ce ne sont pas des emprunts de mille milliards qu’on lève d’un coup. Ce sont souvent des emprunts de cinquante, de cent milliards francs Cfa, rétablit-il, rassurant que par rapport à l’espace de l’Union économique et monétaire ouest- africaine (Uemoa), par exemple, les Etats sont autorisés à s’endetter à hauteur de 70 % de leur produit intérieur brut (Pib). Mais l’endettement du Bénin en est encore bien loin, admet le Dir/Com, poursuivant que le Bénin n’a même pas encore atteint 50 % du taux d’endettement par rapport à son Pib. Il est dans le ventre mou, en dessous de 43 %, soutient-il.
De l’opportunité de la réhabilitation de la présidence de la République
La présidence de la République sise en plein cœur de Cotonou est de nouveau en cours de réhabilitation. Les travaux engagés depuis trois ans ne sont pas encore achevés, selon Wilfried Léandre Houngbédji qui soutient que l’image que la présidence présente aujourd’hui renforce la crédibilité et la visibilité du Bénin. Pour lui, autant le gouvernement n’a pas eu tort d’investir dans l’accès à l’eau potable, dans l’autonomie énergétique et dans bien d’autres secteurs de développement, autant il n’a pas tort de réhabiliter un bâtiment qui représente l’image du pays. Quand on reçoit des chefs d’Etat étrangers ou des délégations étrangères à la présidence, appuie-t-il, « il faut qu’ils puissent dire que les Béninois sont des gens propres, des gens sérieux, des gens ambitieux ». Sur la polémique que suscite ce chantier de réhabilitation, le Dir/Com clame que ses auteurs font une mauvaise appréciation de la situation.
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De l’apparition du chef de l’Etat sans masque facial
Le chef de l’Etat aurait mis le masque facial, le 1er août dernier, que rien ne se serait passé, concède le directeur de la Communication de la présidence de la République. Mais, nuance-t-il, il y aurait eu quelques Béninois pour douter de la présence effective du président de la République. Ils se demanderont si c’est vraiment Patrice Talon qui a marché devant les troupes. La personne a sa démarche. Mais rien ne prouve qu’il s’agit du chef de l’Etat, situation déjà produite dans le passé, évoque le Dir/Com avant d’apaiser.
Au dire de Wilfried Léandre Houngbédji, toutes les dispositions avaient été prises pour rassurer que c’est bien le chef de l’Etat du Bénin. Les invités à la commémoration du soixantième anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale avaient, tous, leurs masques et la distance de sécurité sanitaire également respectée de tous. De plus, ceux qui ont été attentifs aux moindres détails des images, poursuit le Dir/Com, ont dû noter que le chef de l’Etat n’a pris aucune main et s’est tenu à bonne distance des gens qui lui parlaient. A l’en croire, il n’y avait pas de risque.
Eventuel second mandat pour l’actuel chef de l’Etat
En avril 2017, à la suite du refus par l’Assemblée nationale de prendre en considération le projet de révision de la Constitution, introduit par le gouvernement, et qui avait prescrit le mandat unique, rappelle le directeur de la Communication de la présidence de la République, le chef de l’Etat, à sa première sortie, a dit que ce débat avait évolué et qu’il aviserait, le moment venu. Selon lui, le journaliste avait insisté en lui demandant si le mandat unique, c’est fini et il a dit que ce n’était plus d’actualité, mais qu’il aviserait, rapporte Wilfried Léandre Houngbédji. Depuis lors, précise-t-il, le chef de l’Etat est concentré sur la mise en œuvre du Pag. Par rapport à la présidentielle de 2021, fait-il savoir, on verra bien dans les prochains mois quelle sera la décision du chef de l’Etat.
Mouvements suscitant la candidature du chef de l’Etat en 2021
« Ce que je peux dire sincèrement de la position qui est la mienne, je suis plutôt agréablement surpris et satisfait », confie Wilfried Léandre Houngbédji. Et de justifier que, dès le départ, ça n’a pas été facile, quand le chef de l’État est arrivé et qu’il a décidé de rester fidèle aux engagements qu’il a pris vis-à-vis du peuple en mettant en œuvre les réformes, lesquelles ont pu être jugées impopulaires, affectant sa popularité, nous avions eu mal.
Mais, poursuit-il, le chef de l’Etat a dit ‘’je ne serai jamais un vulgaire politicien. Je veux rester un homme d’Etat, et un homme d’Etat doit avoir le courage de son action, convaincu que cette action est pertinente et que demain, elle va produire les fruits que les populations lui reconnaîtraient’’. Pour le dir/Com, c’est exactement ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Il y a trois, quatre ans, développe-t-il, ‘’les populations n’avaient pas compris que nous ayons un chef d’État qui décide d’appliquer le programme qu’il a soumis au peuple. Parce que, généralement, dit-il, quand on arrive là, on se dit que le plus dur est fait. Pour le reste, on s’en fout. Je fais à minima. Le peuple est content, il va me reconduire. Après, je peux ruser et rester si je veux’’. Le chef de l’Etat en exercice, selon Wilfried Léandre Houngbédji, a dit ‘’nous ne devons plus nous contenter d’ambition à minima. Le Bénin doit grandir. Faisons les réformes audacieuses qu’il faut quoiqu’elles nous coûtent’’. Et à l’époque, soutient-il, si quelqu’un allait dire aux Béninois que le président Talon allait faire deux mandats, celui-là risquait de se faire lyncher. Aujourd’hui, se réjouit le dir/Com, « je suis convaincu que tous ceux qui diraient plutôt qu’il ne doit plus rester, c’est eux qui courent ce risque. En somme, retient-il, ce que fait la population aujourd’hui, c’est une juste reconnaissance des efforts qui ont été accomplis et des résultats qui sont de plus en plus visibles, de plus en plus manifestes. Les populations se rendent compte que c’était pertinent d’avoir engagé toutes les réformes à l’actif du gouvernement de la Rupture pour un nouveau départ, que c’était pertinent d’avoir résisté et tenir ferme parce que le président de la République était, dès le départ, convaincu de son action et de son utilité. ‘’Nous avons le sourire parce que, c’est déjà le signe que le mandat présidentiel en cours est une réussite’’, révèle le directeur de la communication.
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Parrainage des candidats de l’opposition à la présidentielle
Relativement à cette préoccupation, le dir/Com procède par une comparaison avec le cas de la France où, dit-il, « quand vous voulez être président de la République, vous cherchez au moins 500 parrainages, pour rappeler que l’introduction du critère de parrainage n’est pas une hérésie. Pourtant là-bas (en France), cette disposition légale presque séculaire demeure en vigueur et il ne traverse pas l’esprit des candidats de réclamer son abrogation, la révision de la loi pour mettre fin à la recherche de parrainages, soutient Wilfried Léandre Houngbédji avant de livrer son appréciation sur le débat en cours au Bénin.
Dans le contexte béninois, reconnaît-il, l’Assemblée nationale qui est en place est sortie d’une élection particulière, qui a vu l’absence de l’opposition. Mais après, relève le dir/Com, le législateur a fait fort de permettre aussi bien aux députés qu’aux maires de donner les parrainages. Les élections municipales ayant connu la participation de l’opposition qui a même eu des élus. Il reste cependant que pour faire l’analyse contextuelle, au dire de Wilfried Léandre Houngbédji, l’opposition n’a pas pu avoir autant de maires qu’il faudrait pour parrainer un candidat. Mais qu’ils soient députés ou maires, retient-il, les élus en question sont des Béninois. Chacun d’eux, devant sa conscience, peut parrainer, demain, qui il veut, au dire de
Wilfried Léandre Houngbédji, quitte aux candidats d’aller rencontrer ces personnes détentrices des parrainages pour les convaincre de la pertinence de leur projet de société et du sérieux de leur démarche. Pour le directeur de la Communication, il ne faut rien exclure dans le contexte actuel, sauf à aller toucher à la loi. Il fait savoir que dans tous les cas, si jamais le chef de l’État se portait candidat, il ne souhaiterait pas être le seul en lice. « Je sais qu’il y a des candidats qui vont trouver le parrainage ou alors peut-être que la loi sera revisitée pour faire plaisir à ceux qui le demandent », glisse le directeur de la communication.