Intervenant sur la radio communautaire Mono Fm le lundi 10 août dernier, le Directeur de la communication de la présidence, Wilfried Léandre Houngbédji a éclairé l’opinion publique sur plusieurs sujets de l’actualité dont les chances de parrainage des candidats de l’Opposition à la présidentielle 2021, le niveau d’endettement du Bénin, la présence presque régulière du pays sur le marché des emprunts, et la pertinence des travaux de réhabilitation de la présidence de la République. L’information a été relayée par le quotidien du service public, La Nation, dans sa parution de ce jeudi 20 août. D’entrée, le Directeur de la communication a abordé la pertinence de la reprise des activités scolaires au niveau des classes du CI au CM1 après une suspension de plus de quatre mois liée à la crise sanitaire du Covid-19, en soulignant que les écoliers reprennent pour finir l’année parce qu’il faut se souvenir qu’ils ont accompli 80 % de l’agenda de l’année scolaire avant la mesure relative à la suspension. « La reprise des classes justifie les décisions prises dans le cadre de la riposte à la pandémie et traduit l’engagement du gouvernement à faire en sorte que, malgré cette pandémie, notre pays continue à vivre et que les enfants ne soient pas les victimes collatérales de décisions qui seraient prises et qui n’iraient pas dans le sens de la préservation des intérêts de toutes les couches de la population », a clarifié Wilfried Léandre Houngbédji, avant de soutenir
que si le Bénin a pu organiser les examens du Certificat d’études primaires (Cep), du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) et du Baccalauréat pour le compte des plus grands, il est normal qu’il puisse permettre aux plus petits également de valider leur année. Pour lui, blanchir l’année sans faire les examens, solution moins compliquée pour tout gouvernement dans le contexte actuel, est une approche qui serait source de désarroi pour les enfants mais aussi pour les parents qui ont investi, qui ont entretenu leurs enfants toute l’année dans la perspective de les voir décrocher leur diplôme ou aller en classe supérieure. Par ailleurs, il a martelé qu’à travers cette décision de la reprise des classes, le gouvernement a tenu compte de tous les investissements des parents et des enfants, de la nécessité d’enseigner aux enfants, jusqu’aux plus petits, qu’il faut lutter face aux difficultés.
Des performances de l’économie béninoise
Abordant les performances de l’économie béninoise, le Directeur de la communication de la présidence en sa qualité de Béninois et en tenant compte de ce qu’il observe ainsi que les appréciations diverses d’organismes internationaux compétents en la matière, a rassuré que l’économie nationale se porte beaucoup mieux qu’il y a environ quatre ans et demi, quand le Président Patrice Talon prenait le pouvoir. A le croire, les réformes doivent être renforcées et les acquis fortifiés pour se pérenniser. Dans son intervention, il a rappelé qu’en 2015, le pays connaissait un taux de croissance d’à peine 2 %, mais à partir de 2016, ce taux était reparti à la hausse. En 2017, le Bénin se situait au-delà de 6 % pour atteindre 6,9 % en 2019. En 2020, n’eût été le cumul des effets de la fermeture unilatérale des frontières par le Nigeria et de la pandémie du Covid-19, le Bénin aurait fait un autre bond qualitatif. Le FMI créditait le Bénin de pouvoir aller au-delà de 7% de taux de croissance, selon les explications de l’invité. « Mais malgré cela, nous serions autour de 3,5 % à minima et sans doute un peu plus que ça », a confié Wilfried Léandre Houngbédji, indiquant que la plupart des autres pays en Afrique comme en Europe connaissent des taux de croissance qui sont soit négatifs, soit de l’ordre de 1 à 2%. La moyenne continentale en Afrique étant de 2%, dans ce contexte-là, le Bénin, malgré la situation ferait à minima 3,5%. Selon l’invité de Radio Mono FM, cette perspective heureuse veut dire, a posteriori, que les réformes engagées depuis quatre ans sont des réformes pertinentes ayant permis de solidifier les bases de l’économie béninoise en la rendant résiliente aux chocs exogènes. Pour lui, s’il n’y avait pas eu ces réformes et que le Bénin était laissé dans l’approximation ou le manque de rigueur qui prévalait par le passé, le pays aurait été aujourd’hui dans la récession comme certaines grandes nations. Dans ce même registre, Wilfried Léandre Houngbédji est revenu sur le passage du Bénin à un pays à économie intermédiaire. Selon ses explications, le classement de la Banque mondiale rétablit que le Bénin s’est enrichi, ses ressources ne sont plus distraites dans des poches privées. « Cela veut dire que les réformes engagées pour assainir la gestion de nos finances publiques portent leurs fruits et que le Bénin fait l’effort de mobiliser davantage de ressources lui-même. Ce qui lui donne plus de crédit sur la scène internationale face à ses partenaires avec lesquels il discute de soutiens ou de prêts », a précisé le Directeur de la communication par ailleurs. A cet effet, il invite les populations à s’en réjouir parce que les ressources du pays sont en de bonnes mains et on évite désormais que les ressources de l’État servent des intérêts privés. Un phénomène généralement dénoncé, par le passé, à travers la formule consacrée : « L’État est pauvre, les citoyens sont riches », a-t-il rappelé. Par ailleurs, il a fait savoir que la performance dont parle la Banque mondiale est également le fruit de tout cela. « Mais cette performance veut dire surtout que notre pays s’offre désormais davantage de possibilités. En étant un pays à revenu faible, il pouvait avoir accès à certains types de financement. Mais dès lors qu’il passe dans la catégorie d’un pays à revenu intermédiaire, il conserve la possibilité d’accéder à ces financements, notamment ceux à taux concessionnel et il acquiert, en plus, la capacité d’aller à un autre palier pour solliciter d’autres financements, a rassuré le Directeur de la communication, Wilfried Léandre Houngbédji. Ce qui implique davantage de projets de développement, davantage de projets structurants pour améliorer les conditions de vie de la population: plus d’eau portable, davantage d’énergie électrique, plus de routes aménagées, des bas-fonds bien pris en charge pour la production agricole et plein d’autres choses, a-t-il déclaré.
Quid du niveau d’endettement ?
Pour Wilfried Léandre Houngbédji, la question de la dette ne doit pas relever d’un tabou, parce que même les plus grands pays vivent sur la dette. En rappelant qu’il y a des normes communautaires qu’on appelle des critères de convergence fixant les plafonds à ne pas dépasser au risque de menacer l’équilibre de la communauté, il a tenu à dissiper une certaine crainte. En effet, faisant allusion aux emprunts du Bénin dont la répétition pourrait justifier le sentiment de crainte, Wilfried Léandre Houngbédji retient que lesdits emprunts ne sont pas de la taille à faire crever l’un quelconque des plafonds dont le respect lie le Bénin. Ce ne sont pas, à le croire, des emprunts de mille milliards qu’on lève d’un coup. Ce sont souvent des emprunts de cinquante, de cent milliards francs Cfa. Toujours dans ce cadre, il a rassuré que par rapport à l’espace de l’Union économique et monétaire ouest- africaine (Uemoa), par exemple, les Etats sont autorisés à s’endetter à hauteur de 70 % de leur produit intérieur brut (Pib). Mais l’endettement du Bénin en est encore bien loin. Il poursuit son intervention en affirmant que le Bénin n’a même pas encore atteint 50 % du taux d’endettement par rapport à son Pib. « Il est dans le ventre mou, en dessous de 43 % », soutient-il.
De l’opportunité de la réhabilitation de la présidence de la République
S’agissant de la rénovation de la Marina, Wilfried Léandre Houngbédji a souligné que les travaux engagés depuis trois ans ne sont pas encore achevés, mais l’image que la présidence présente aujourd’hui renforce la crédibilité et la visibilité du Bénin. Pour lui, autant le gouvernement n’a pas eu tort d’investir dans l’accès à l’eau potable, dans l’autonomie énergétique et dans bien d’autres secteurs de développement, autant il n’a pas tort de réhabiliter un bâtiment qui représente l’image du pays. « Quand on reçoit des chefs d’Etat étrangers ou des délégations étrangères à la présidence, il faut qu’ils puissent dire que les Béninois sont des gens propres, des gens sérieux, des gens ambitieux », a-t-il soutenu. Sur la polémique que suscite ce chantier de réhabilitation, il clame que ses auteurs font une mauvaise appréciation de la situation. A noter qu’à l’occasion de la dernière fête de l’indépendance, le Chef de l’Etat Patrice Talon est apparu sans masque facial. Une situation que le Directeur de la communication a clarifiée dans son intervention relayée par le quotidien La Nation. « Le chef de l’Etat aurait mis le masque facial, le 1er août dernier, que rien ne se serait passé. Mais, il y aurait eu quelques Béninois pour douter de la présence effective du président de la République. Ils se demanderont si c’est vraiment Patrice Talon qui a marché devant les troupes. La personne a sa démarche. Mais rien ne prouve qu’il s’agit du chef de l’Etat, situation déjà produite dans le passé », a-t-il rappelé pour lever toute équivoque. A le croire, toutes les dispositions avaient été prises pour rassurer que c’est bien le chef de l’Etat du Bénin. Les invités à la commémoration du soixantième anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale avaient, tous, leurs masques et la distance de sécurité sanitaire également respectée de tous. De plus, ceux qui ont été attentifs aux moindres détails des images ont dû noter que le chef de l’Etat n’a pris aucune main et s’est tenu à bonne distance des gens qui lui parlaient. Ce qui signifie qu’il n’y avait pas de risque, a-t-il renseigné.
De l’éventuelle candidature de Talon à la présidentielle 2021
« En avril 2017, à la suite du refus par l’Assemblée nationale de prendre en considération le projet de révision de la Constitution, introduit par le gouvernement, et qui avait prescrit le mandat unique, à sa première sortie, le Chef de l’Etat a dit que ce débat avait évolué et qu’il aviserait, le moment venu », a rappelé le Directeur de la Communication de la présidence de la République, précisant que le journaliste avait insisté en lui demandant si le mandat unique, c’est fini et il a dit que ce n’était plus d’actualité, mais qu’il aviserait. Depuis lors, poursuit Wilfried Léandre Houngbédji, le chef de l’Etat est concentré sur la mise en œuvre du PAG. Par rapport à la présidentielle de 2021, il a fait savoir qu’on verra bien dans les prochains mois quelle sera la décision du chef de l’Etat. Quant aux mouvements suscitant la candidature du chef de l’Etat en 2021 qui naissent presque chaque jour depuis quelques temps, il a indiqué qu’il est à la fois surpris et satisfait. « Ce que je peux dire sincèrement de la position qui est la mienne, je suis plutôt agréablement surpris et satisfait », a-t-il confié, car pour lui, dès le départ, ça n’a pas été facile, quand le chef de l’État est arrivé et qu’il a décidé de rester fidèle aux engagements qu’il a pris vis-à-vis du peuple en mettant en œuvre les réformes, lesquelles ont pu être jugées impopulaires, affectant sa popularité. « Nous avions eu mal. Mais le chef de l’Etat a dit : ‘’ je ne serai jamais un vulgaire politicien. Je veux rester un homme d’Etat, et un homme d’Etat doit avoir le courage de son action, convaincu que cette action est pertinente et que demain, elle va produire les fruits que les populations lui reconnaîtraient ’’ », a ajouté le Directeur de communication, puis il poursuit : « C’est exactement ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Il y a trois, quatre ans, les populations n’avaient pas compris que nous ayons un chef d’État qui décide d’appliquer le programme qu’il a soumis au peuple. Parce que, généralement, quand on arrive là, on se dit que le plus dur est fait. Pour le reste, on s’en fout. Je fais à minima. Le peuple est content, il va me reconduire. Après, je peux ruser et rester si je veux », a-t-il renchéri. Par contre, a-t-il fait comprendre, le chef de l’Etat Patrice Talon a dit : ‘’ nous ne devons plus nous contenter d’ambition à minima. Le Bénin doit grandir. Faisons les réformes audacieuses qu’il faut quoiqu’elles nous coûtent’’. Et à l’époque, poursuit-il, si quelqu’un allait dire aux Béninois que le Président Talon allait faire deux mandats, celui-là risquait de se faire lyncher. Aujourd’hui, le Directeur de la communication se réjouit parce qu’il est convaincu que tous ceux qui diraient plutôt qu’il ne doit plus rester, c’est eux qui courent ce risque. Pour lui, ce que fait la population aujourd’hui, c’est une juste reconnaissance des efforts qui ont été accomplis et des résultats qui sont de plus en plus visibles, de plus en plus manifestes. « Les populations se rendent compte que c’était pertinent d’avoir engagé toutes les réformes à l’actif du gouvernement de la Rupture pour un nouveau départ, que c’était pertinent d’avoir résisté et tenir ferme parce que le président de la République était, dès le départ, convaincu de son action et de son utilité. Nous avons le sourire parce que, c’est déjà le signe que le mandat présidentiel en cours est une réussite » se félicite Wilfried Léandre Houngbédji.
Du parrainage des candidats de l’Opposition à la présidentielle
Sur ce sujet, le Directeur de la communication a d’abord procédé par une comparaison avec le cas de la France et déclare : « quand vous voulez être président de la République, vous cherchez au moins 500 parrainages », pour rappeler que l’introduction du critère de parrainage n’est pas spécifique au Bénin. « Pourtant en France, cette disposition légale presque séculaire demeure en vigueur et il ne traverse pas l’esprit des candidats de réclamer son abrogation, la révision de la loi pour mettre fin à la recherche de parrainages », a-t-il fait remarquer avant de livrer son appréciation sur le débat en cours au Bénin. « Dans le contexte béninois, l’Assemblée nationale qui est en place est sortie d’une élection particulière, qui a vu l’absence de l’Opposition. Mais après, le législateur a fait fort de permettre aussi bien aux députés qu’aux maires de donner les parrainages », a affirmé Wilfried Léandre Houngbédji faisant allusion aux élections communales et municipales ayant connu la participation de l’Opposition qui a même eu plusieurs élus. A le croire, il reste cependant que pour faire l’analyse contextuelle, l’Opposition n’a pas pu avoir autant de maires qu’il faudrait pour parrainer un candidat. Mais qu’ils soient députés ou maires, les élus en question sont des Béninois. Chacun d’eux, devant sa conscience, peut parrainer, demain, qui il veut, a rassuré Wilfried Léandre Houngbédji, ajoutant que quitte aux candidats d’aller rencontrer ces personnes détentrices des parrainages pour les convaincre de la pertinence de leur projet de société et du sérieux de leur démarche.