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Hervé TINDO, Entrepreneur Agricole : « Il est opportun d’avoir une filière de cornichons au Bénin »

Publié le vendredi 28 aout 2020  |  Fraternité
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© aCotonou.com par DR
Hervé TINDO, Entrepreneur Agricole
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Concombre et cornichon appartiennent à la même espèce. Mais, au Bénin, ce dernier est très peu connu malgré ses nombreuses vertus. Spécialiste de la production de cette plante dont les fruits sont récoltés avant maturité et consommés principalement comme condiments, Hervé Tindo, croit qu’une filière complète sera bénéfique pour l’économie locale. Les détails dans cette interview du Responsable du Cabinet pluridisciplinaire Jean Pliya.

Hervé Tindo, c’est quoi les cornichons, ces fruits verts délicieux que l’on retrouve de plus en plus sur le marché ?
Je dirai tout simplement que ce sont de jeunes concombres. La particularité ici est que les fruits sont cueillis très vite, c’est-à-dire avant maturité. Sa famille botanique est appelée Cucurbitacées comme le melon. Le cornichon est scientifiquement appelé Cucumis sativus et est de la famille des Cucurbitacées, la même que celle du concombre. Les attentions portées pour ces deux fruits sont différentes parce que les usages alimentaires ne sont pas les mêmes. Le cornichon est utilisé comme condiment.

Quelles sont les valeurs nutritives des cornichons ?
Comme je le disais, les cornichons sont utilisés comme un condiment. Certains en consomment crus ou font de la salade avec. Dans ce cas, le fruit est brossé afin d’éliminer les aspérités. On y ajoute du vinaigre. On le met aussi dans la sauce. Parlant des valeurs nutritives, ce sont des variétés qui renferment beaucoup de nutriments énergétiques. Les cornichons sont très recommandés à cause de leur force calorifique. mais , ce n’est pas trop accepté pour les enfants âgé d’un an. Elles renferment beaucoup de vitamines et ça se mange comme les concombres. Ces fruits sont riches en potassium, chlore, magnésium, calcium et soufre et en vitamines A, B1, B2 et C.

Au niveau de vos sites d’exploitation, vous en faites carrément une spécialité. Pourquoi cet engouement ?
Nous produisons les cornichons, entre autres, dans le but d’en faire connaître davantage à la population. Compte tenu de ses valeurs nutritives, ce sont des fruits très recommandables. Il est opportun d’avoir une filière de cornichons au Bénin. Ailleurs, ce sont des cultures très prisées et utilisées de plusieurs manières. Le simple fait de les mettre dans du vinaigre, de les aromatiser et de les vendre en épicerie apporte une plus-value à l’espèce, au producteur et au transformateur. Les bonnes dames s’y intéressent de plus en plus. Il faut juste un peu de sensibilisation sur les potentialités pour qu’il intègre nos habitudes de productions.

Cependant, ce qui préoccupe ces jours-ci les bonnes dames, c’est comment écouler les tomates. Vous êtes aussi un producteur de ce produit maraîcher. Y a-t-il une porte de sortie durable pour l’or rouge béninois ?
C’est vrai, au niveau du cabinet pluridisciplinaire Jean Pliya, nous sommes spécialisés dans la production de la tomate hors sol. Et la préoccupation que vous soulevez vaut la peine d’être débattue, de sorte à attirer l’attention de l’opinion publique sur ce que nous perdons. Nous assistons à ce que j’appelle les saignements des capitaux. Sur une durée de 6 mois, le Burkina Faso nous alimente de tomates. Si nous prenons 2 millions de Béninois qui doivent se payer 500 FCFA de tomates par jour, ça revient à un milliard. Il faut que nous orientions nos politiques de sorte à investir ces fonds sur place et répondre au besoin du marché. Prenons l’exemple de la culture hors sol que nous faisons sur nos sites, c’est une agriculture de précision qui permet d’utiliser très peu d’eau. On utilise des substrats comme des fibres de coco, de la jacinthe d’eau, etc. Nous, nous avons choisi de faire la production naturelle sans produits chimiques en utilisant des composts et d’autres fertilisants biologiques. C’est l’idéal pour une alimentation saine. Il faut que les gouvernants facilitent la production interne en accompagnant efficacement la jeunesse, œuvre pour la transformation sur place et l’amélioration de la durée de conservation, tout en limitant d’une manière ou d’une autre l’importation.
Propos recueillis par Fulbert ADJIMEHOSSOU
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