Les baatombu et Boo du Bénin ont célébré, vendredi 28 août dernier, le Donkonrou. Au-delà de son caractère culturel, l’évènement a consacré leur entrée dans la nouvelle année. Malgré le contexte de crise sanitaire due à la Covid-19 et ses implications, la tradition a une nouvelle fois été respectée avec le rituel du jet de feu. Après avoir conjuré le mauvais sort, des prédictions ont été faites pour l’année nouvelle.
Les communautés baatombu et boo sont entrées depuis vendredi 28 août dernier, dans leur nouvelle année. Dans les différentes localités où elles se sont établies, elles ont sacrifié comme il est de tradition à l’occasion de la célébration de Donkonrou, au rituel du jet du feu. N’empêche que la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus a malheureusement entamé le volet festif de la manifestation. Après le coup d’envoi donné au palais impérial de Nikki, la cité des Kobourou n’est pas restée en marge de la célébration.
Sous la houlette des dignitaires des communautés concernées, des processions en direction de l’ouest, hors de chaque contrée, ont été organisées à cette occasion. Des tisons ou des poignées de paille enflammée en main, ils ont effectué le parcours. Arrivés à destination, des prières ont été dites par les dignitaires pour conjurer les mauvais sorts que les feux jetés se chargeront de consumer en guise de purification. Au retour de la procession à son point de départ, c’est autour d’une calebasse remplie d’eau que les prières se sont poursuivies. Pour s’attirer les bénédictions de ce nouvel an, chaque membre de la communauté selon la hiérarchie établie s’est aspergé avec quelques gouttes de ladite eau bénite. Preuve que le Donkonrou est avant tout un évènement ponctué par des sacrifices, des offrandes expiatoires et des réjouissances populaires. Sa célébration survient souvent après la récolte de la nouvelle igname.
Selon le Baaton-Sounon de Boua, à Bembèrèkè, Abdoulaye Ganiou, cette célébration concrétise l’acceptation du Barka par les baatombu, après avoir pris le dessus sur leurs adversaires. Elle traduit leur aspiration à la paix, afin que commencent les festivités, la guerre ayant pris fin.
En effet, le Donkonrou est considéré par le peuple baatonu comme le premier mois de l’année lunaire. L’opportunité lui est offerte de rentrer dans la nouvelle année sous de bons auspices, en évitant de susciter au cours du mois, le courroux des dieux à l’image de Wourou, Dieu du fer chez les Baatombu. Dans les maisons, il y a eu des agapes au terme desquelles le rituel devant réaffirmer l’alliance entre les Baatombu et les forces surnaturelles est lancé par les dignitaires. Cette étape des cérémonies se déroule dans un lieu consacré où l’oracle révèle ses mystères, sans oublier les prophéties pour la nouvelle année.
Avec les baatombu et boo de Parakou, l’évènement n’est également pas passé inaperçu. Ils tiennent à l’instar de leurs pairs à la pérennisation des valeurs traditionnelles, culturelles et cultuelles de leur aire. Mais cette fois-ci, contrairement aux autres années, les populations se sont un peu abstenues de faire brûler des pneus à des carrefours. Pour le Baaton-Sounon de Boua, on ne saurait tolérer que les populations dégradent les infrastructures routières construites à grands frais par le gouvernement dans la ville.
Après l’édition de 2020, rendez-vous est donc pris pour celle de l’année prochaine. On espère qu’elle connaîtra un peu plus d’engouement, la Covid-19 ayant imposé tellement de restrictions.