Malgré les dangers qu’elle comporte et son interdiction formelle à Cotonou, la vente à la sauvette dans les feux tricolores, continue de battre son plein à la barbe des autorités préfectorales et communales qui ont tenté en vain de maîtriser le phénomène.
Un tour dans les feux tricolores à Cotonou et Abomey-Calavi ce mardi 1er septembre 2020. Nombreux sont ces jeunes gens, des articles en main ou sur la tête, qui se faufilent entre des véhicules à l’arrêt suite au feu rouge, à la recherche de clients circonstanciels. Au feu vert, ils libèrent le passage pour ne pas se faire renverser par un de ces véhicules. Une pratique dangereuse.
Parmi ces vendeurs ambulants, l’on retrouve parfois des enfants déscolarisés. Des écoliers et élèves justifient leur présence par le fait qu’ils sont à la recherche de moyens pour préparer la rentrée scolaire prochaine. Le reste, pour la plupart livré à eux-mêmes, est à la recherche de leur pitance.
« Cette pratique occasionne un encombrement dangereux des artères et expose les vendeurs et tous les autres usagers de la route aux risques d’accident (…) », a soutenu l’ancien préfet du Littoral en février 2018. Ayant constaté que la situation ne cesse d’empirer et constitue une source d’insécurité pour eux-mêmes ainsi que pour les usagers de la route, l’autorité préfectorale a invité ces vendeurs à la sauvette à se diriger vers les centres marchands pour exercer leurs activités en toute sécurité. L’ancien préfet du Littoral a donc pris un arrêté interdisant la vente à la sauvette. Une lutte farouche a alors été menée contre les auteurs de cette pratique. Malheureusement, cette lutte n’a duré que le temps d’un feu de paille. Les forces de l’ordre et de sécurité publique, très engagées au départ ont, elles aussi, baissé les armes. Pour une énième fois, la lutte contre la vente à la sauvette bute contre la résilience des acteurs.
Ainsi, cette pratique perdure, et le ballet des vendeurs ambulants, jeunes, hommes, femmes, enfants, dans les feux tricolores, continue de projeter une mauvaise image des villes.
Il revient donc aux autorités à divers niveaux de trouver le bon bout par lequel ce fléau peut être endigué. D’ailleurs, la pratique ne concorde pas avec l’image de marque que le chef de l’Etat, Patrice Talon, s’échine à donner aux grandes villes telles que Cotonou afin de booster l’économie du tourisme. Là se trouve tout l’intérêt de cette lutte qu’il faut gagner à tout prix. Cotonou aura beau être propre avec des infrastructures de dernière génération, si la flopée de vendeurs à la sauvette continue de livrer ce spectacle désolant dans les feux tricolores, cela projettera toujours une mauvaise image de la ville auprès des touristes et autres visiteurs. Il faut bien trouver une solution définitive à ce mal. Aux grands maux les grands remèdes, dit-on.