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Grogne dans le secteur de la santé: Les travailleurs condamnés à subir ?

Publié le mercredi 2 septembre 2020  |  Matin libre
Motion
© aCotonou.com par Didier Assogba
Motion de protestation au ministère de la santé
Cotonou le 24 octobre 2016. Sit-in au ministère de la santé. Le (SYNTRASESH) syndicat national des travailleurs des services de la santé humaine.
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Dans une motion de protestation en date du 31 août 2020 transmise au ministre de la Santé, plusieurs organisations syndicales du secteur de la santé ont menacé de déclencher à compter du lundi, 07 septembre prochain, des actions pour se faire entendre. Si leurs revendications sont fondées, les nouvelles dispositions légales en vigueur semblent condamner les partenaires sociaux à subir.



Privés du droit de grève depuis 2018, les partenaires sociaux de plusieurs secteurs dont la santé peuvent-ils faire fléchir les autorités béninoises et obtenir la satisfaction de leur plateforme revendicative ? Difficile de répondre par l’affirmative malgré de nouvelles stratégies d’actions ou de revendication développées par les responsables syndicaux. Entre audace et limites d’actions, les syndicats semblent plus que jamais réduits au silence, selon plusieurs observateurs. La grève étant la principale arme de revendication et l’acquis majeur des organisations syndicales. En effet, après de multiples démarches vaines, le Collectif des syndicats du secteur de la santé menace d’observer à compter du lundi, 07 septembre 2020, le port du bandeau rouge sur les lieux de travail y compris sur les sites de dépistages de la Covid 19, tous les lundi, mercredi et vendredi jusqu’à nouvel ordre ; de ne plus produire les rapports d’activités mensuelles dans toutes les structures et formations sanitaires pour compter de fin septembre 2020 ; boycotter les réunions mensuelles du Codir sur toute l’étendue du territoire national. Suffisant pour contraindre les autorités compétentes à leur donner gain de cause ? La question reste toute posée. Faut-il le préciser, si ces partenaires sociaux s’indignent contre les mutations unilatérales dans le secteur, ils exigent, outre leur plateforme revendicative, l’arrêt de toutes les tracasseries policières et judiciaires contre le syndicaliste Adolphe Houssou, porte-parole du Collectif. La triste réalité est qu’avec la suppression du droit de grève et autres actions de protestation, les partenaires sociaux se retrouvent sans moyens de pression. Aujourd’hui, le syndicalisme béninois a plus que jamais besoin de renaître de ses cendres pour sauver les acquis socioprofessionnels des travailleurs. En attendant que l’inédit se produise, les partenaires sociaux subissent en silence. Car, le port de bandeau rouge sur les lieux de travail est loin d’être un moyen de pression, une arme pour revendiquer. Pour beaucoup, cela risque de ne rien changer en raison de l’indifférence souvent observée face aux cris de détresse des syndicalistes. Du boycott des réunions du Codir à la non production des rapports mensuels, les syndicalistes semblent jouer leurs dernières cartes. Reste à savoir si la nouvelle stratégie sera fructueuse. Les jours à venir nous édifieront.



Plus de moyens de pression…

Plus de sit-in, ni de marche de protestation encore moins de cessation collective de travail pour exiger ou revendiquer quoi que ce soit. C’est le triste constat fait depuis la suppression du droit de grève. Votée en 2017 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo par les députés malgré les dénonciations et protestations, la révision de la loi supprimant le droit de grève aux membres de plusieurs corporations professionnelles a été déclarée non conforme à la Constitution en janvier 2018 par la Cour constitutionnelle présidée par Théodore Holo. Mais quelques mois plus tard, à la faveur d’une nouvelle audience, la 6ème mandature de la Cour présidée par Joseph Djogbénou autorise le retrait du droit de grève. Du vacarme aux manifestations et menaces, rien n’a pu changer la donne en faveur des travailleurs. Plus de deux ans après, la réalité est là. Les confédérations syndicales se font à peine entendre au point où beaucoup se demandent si elles existent toujours. Habituées autrefois à faire du vacarme pour exiger la satisfaction des revendications des travailleurs, les centrales syndicales qui autrefois exigeaient même le départ d’un Chef de l’Etat, sont visiblement réduites au silence. La seule évidence est qu’aujourd’hui, le syndicalisme ne dispose plus des armes nécessaires pour contraindre les gouvernants à donner suite à des revendications des partenaires sociaux. La Rupture a visiblement réussi à rompre avec les anciennes stratégies de lutte syndicale. Cependant, par médias interposés, ces responsables syndicaux laissent comprendre qu’il y a mauvaise gouvernance, prédation des libertés, menace sur les emplois, etc. Quand bien même ils ont toujours “le bec dans l’eau“, la plupart des responsables syndicaux préfèrent désormais la voie des posts sur les réseaux sociaux qu’à la rue. A défaut d’être actifs, de dénoncer, de s’indigner et de proposer sur le terrain, ils le font sur leur page Facebook et autres réseaux sociaux. Mais ceci pour quels acquis sous la Rupture ?

A.B
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