Le Parti du renouveau démocratique (Prd) tiendra en ce mois de septembre, l’édition 2020 de son Université de vacances. Un événement majeur dans la vie du parti et qui accouche souvent d’importantes décisions qui engagent sa vie. L’édition 2020 qui se tient la veille de la présidentielle de 2021, pourrait être celle de vérité en ce qui concerne le choix du parti pour le scrutin à venir. Qu’il vous souvienne qu’au terme de son université de vacances tenue la veille de la présidentielle de 2016, le Prd avait fait l’option de soutenir le candidat élu quelle que soit l’issue de l’élection. Dans cette logique, le parti a apporté son soutien sans faille à Patrice Talon, candidat élu au terme de l’élection, bien que n’ayant pas cautionné sa candidature. La collaboration Prd-Talon n’aura pas été comme une lune de miel. Le parti arc-en-ciel aura perdu beaucoup de plumes. Pour la première fois depuis les années 90, le parti dirigé par Adrien Houngbédji s’est retrouvé sans aucun siège de député à l’Assemblée nationale, sans élu communaux et municipaux. Il n’a même pas pu prendre part aux législatives de 2019 jugées d’exclusives. Aux communales, le critère de 10% des suffrages exprimés imposé par les textes électoraux pour avoir droit au partage des siéges au niveau du conseil communal n’a pu être réuni non plus par le Prd. Sa participation au gouvernement, souvent annoncée à la veille de remaniement ministériel est restée à l’étape de rumeur puisque formellement, les ministres Houssou et Ahissou ne sont pas considérés comme des militants bon teint du Prd. Cependant, l’heure de vérité a sonné pour les formations politiques de repréciser leur position par rapport au pouvoir de la Rupture. Déjà, l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) et le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), les deux autres partis qui se réclament également de la mouvance présidentielle, ont déjà jeté leur dévolu sur Talon au cas où il accepterait briguer le second mandat. Que feront les Tchoko Tchoko ? Opteront t-ils pour un sang neuf dans la gestion des affaires au sommet de l’État ou pour la continuité, à l’instar de Claudine Prudencio de l’Udbn et Jacques Ayadji de Moele-Bénin ? Que pense le parti arc-en-ciel de la probable candidature du professeur Joël Aïvo, supposé proche du parti, et qui déjà s’active sur le terrain ?
Mais que vaudra le soutien du Prd à Talon ?
- Advertisement -
- Advertisement -
Le Code électoral en vigueur a apporté du nouveau dans le soutien des partis politiques aux candidats. Désormais, un candidat à la présidentielle n’aura pas forcément besoin d’être porté par un parti politique ou d’en être membre. Conformément aux textes en vigueur, il lui faut le parrainage de 16 députés et/ou maires. Or, il se fait qu’à l’Assemblée nationale, tous les 83 députés sont du Bloc républicain (Br) et de l’Union progressiste (Up), partis nés des entrailles du pouvoir. Pour ce qui est des mairies, ces deux formations politiques en contrôlent 71 sur les 77. Les six maires restants sont du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) se réclamant de l’opposition. Il est donc indéniable que si les textes restaient en l’état, le probable candidat Patrice Talon ou un dauphin désigné, peut valablement se passer du soutien du Prd, dépourvu d’élus. Que vaudra donc le soutien éventuel du parti arc-en-ciel à Patrice Talon ? En dehors de l’appel à voter pour tel ou tel autre candidat que peut émettre le parti, appel qui, visiblement, n’est plus tellement suivi par la base, en témoigne l’échec cuisant de l’Alliance formée autour de Lionel Zinsou en 2016, que peut encore ce parti ? Pour l’heure le Prd semble être l’ombre de lui-même et ne détient pas les cartes en mains pour la prochaine présidentielle, à moins d’une révision des textes ou d’une fonte du parti dans l’un des deux blocs siamois de la mouvance présidentielle.