Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau,
Clément Adochékon ne fait plus partie du Conseil communal d’Adja-Ouèrè. Le désormais ex-élu du Bloc républicain (Br) et par ailleurs chef d’arrondissement de Tatononkon a vu son siège invalidé, ce jeudi, par la Cour suprême, siégeant en audience publique électorale dans le cadre du contentieux des élections communales et municipales du 17 mai dernier.
La haute juridiction a annulé l’élection de ce dernier en qualité de conseiller communal dans ledit arrondissement ainsi que celle de son suppléant, Noël Larindé Kayodé. Le siège a été invalidé pour inéligibilité de Clément Adochékon qui avait été condamné en 2015 à six mois d’emprisonnement ferme dans une affaire de corruption passive. Cette condamnation pénale l’exclut d’office, à l’aune du Code électoral en vigueur, de toute compétition politique. La supercherie a été dénoncée par le sieur Noël Bonou Sessinou, positionné candidat sur la liste de l’Up dans l’arrondissement de Tatononkon. Le juge électoral ne s’est pas limité à l’invalidation de siège.
Il a également annulé la désignation de Clément Adochékon comme chef d’arrondissement de Tatononkon. La haute juridiction a, par ailleurs, ordonné la reprise sous quinzaine de l’élection du chef d’arrondissement de Tatononkon, ainsi que celle du maire d’Adja-Ouèrè et de ses adjoints. Avec cette invalidation, le Br n’est plus majoritaire dans cette commune. Le parti est désormais à égalité de sièges avec l’Union progressiste (Up), soit 12 élus communaux de chaque côté. Les deux partis sont donc condamnés à s’entendre pour un accord de gouvernance politique pour gérer la commune. De quoi donner des soucis au maire sortant Karamatou Fagbohoun qui a encore la chance de se faire reconduire si les accords politiques vont en sa faveur.
La Cour a aussi examiné, hier, un recours contre Dimon Madjidi et trois autres, tous accusés de détention illégale de cartes d’électeur dans l’arrondissement de Toui, commune de Ouessé. Mais la haute juridiction a jugé la requête irrecevable, déboutant ainsi les requérants, les sieurs Albert Alouko et Jules Dakou.
La Cour était présidée par Victor Adossou, président de la Chambre administrative de la Cour suprême, avec Nicolas Biaou dans le rôle de ministère public.