A travers un entretien publié sur le site du gouvernement, le ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, a rassuré l’opinion de la bonne gestion de la dette du Bénin. L’argentier national dans ses explications a dissipé les inquiétudes de certains citoyens qui doutent de la gestion de la dette du pays.
Selon le ministre de l’économie et des finances, la bonne gestion de la dette explique les différentes distinctions que le Bénin a reçues. En témoigne le classement de la Banque Mondiale sur l’indice d’évaluation de la transparence en matière de gestion de la dette publique des pays éligibles au financement IDA.
Selon ce classement, le Bénin a occupé le 1er rang sur les 76 pays évalués au plan mondial.
Ce classement de l’institution financière informe Romuald Wadagni, tient compte de la disponibilité des données sur la dette, leur exhaustivité et la fréquence de leur publication ainsi que celle des documents de gestion de la dette.
« Suite à cette évaluation, le Bénin a eu la note maximale, […] 20/20, pour 7 des 9 critères évalués ; ce qui le propulse à la tête de ce classement pour l’ensemble des 76 pays évalués au niveau mondial », a-t-il confié.
« Déjà en octobre 2019, le Bénin a obtenu une reconnaissance pour la bonne qualité de la gestion de la dette publique, à travers le prix Global Markets 2019 du « Meilleur gestionnaire de dette souveraine en Afrique subsaharienne », lequel a été décerné au Bénin en marge des Assemblées Annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International », a informé le ministre des finances.
Toutes ces distinctions selon lui, consacrent « le travail minutieux » que le gouvernement fait pour « mettre la dette au service du développement » du pays.
Selon Romuald Wadagni, « il est important de ne pas diaboliser la dette.
« Bien gérée, la dette est un puissant facteur de développement », a-t-il souligné observant les taux d’endettement des grands pays développés. « Sans la dette, nous ralentirions notre rythme de croissance et de développement économique », a-t-il insisté.
Le ministre de l’économie et des finances a souligné qu’en matière d’endettement, il faut se poser des questions simples telles que : Que veut-on faire avec la dette ? Quel est l’intérêt à payer (le coût de la dette) ? Quelle est sa durée de remboursement ? Cette durée de remboursement est-elle compatible avec ce que l’argent va servir à faire ? Sur ce que la dette va faire, il est impératif que la dette serve à faire quelque chose de tangible.
‹‹ La dette du Bénin est viable »
Romuald Wadagni a précisé que les interventions du Bénin en matière d’endettement s’inscrivent dans un cadre global à travers la Stratégie d’Endettement du pays. Cette Stratégie informe-t-il, « fixe les objectifs et cibles du portefeuille de la dette de l’Etat. Elle encadre l’ensemble des actions d’endettement ». « A travers cette stratégie, le Bénin sait exactement quand s’endetter et à quelles fins », a fait savoir l’argentier national précisant que « le plus important est de maintenir une limite cohérente avec la capacité de remboursement actuelle et future » du pays.
« L’évaluation de la capacité de remboursement d’un pays est appelée analyse de viabilité. Elle est réalisée avant chaque emprunt. Elle permet de voir si, sur les 20 prochaines années, le pays sera toujours capable de rembourser toutes les dettes contractées », a-t-il indiqué avant de préciser que des contre analyses sont également réalisées par le FMI et la Banque Mondiale ; et qu’à ce jour, « toutes les analyses montrent que la dette du Bénin est viable ».
A en croire Romuald Wadagni, en début de chaque année, le gouvernement réalise le « borrowing plan » ou plan d’emprunt. Un document qui retrace la liste des projets pour lesquels l’exécutif béninois recherche des financements. A ce « borrowing plan », s’ajoute l’opération dite de « reprofilage ».
Il a par ailleurs souligné que le Bénin dans sa démarche de recourir à des mécanismes innovants de financement, est parvenu à mobiliser des ressources à un taux d’intérêt de 3,8% à rembourser en 12 ans pour remplacer une dette existante à l’avènement du Gouvernement actuel, contractée à un taux d’intérêt allant à 8% et remboursable seulement en 3 ans.
A travers cette opération, le pays poursuit-il, ressort avec une amélioration du profil de remboursement de sa dette et une économie estimée à environ 30 milliards de FCFA. Ce qui lui a permis de dégager des ressources supplémentaires pour le financement des dépenses sociales.
« Toutefois, nous ne devons pas nous satisfaire de ces résultats élogieux obtenus au plan de la dette. Nous maintiendrons la rigueur et la transparence dans la gestion de la dette pour des résultats encore plus grands », a conclu le ministre Wadagni.