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Tourisme et Covid-19 : Effondrement du secteur

Publié le lundi 7 septembre 2020  |  La Nation
Tourisme
© aCotonou.com par DR
Tourisme mémoriel à Ouidah : Le contenu du Complexe hôtelier de la Marina (la maquette)
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Par LANATION,

L’impact du coronavirus sur le tourisme, troisième secteur d’exportation de l’économie mondiale, est sans précédent. Une personne sur dix sur la planète est employée par cette branche représentant 7 % du commerce mondial en 2019. Au cours des cinq premiers mois de l’année, environ 320 milliards de dollars de recettes d’exportation tirées du tourisme ont été perdues. En Afrique, le domaine constitue 6,8 % de l’emploi et concerne près de 24,6 millions de personnes.


Le tourisme représente une part importante des économies nationales, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Dans certains petits États insulaires en développement (Peid), il compte même pour près de 80 % des exportations. Conscient de la situation, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a publié récemment une note d’orientation sur l’impact socio-économique de la pandémie sur le domaine. Selon le document, au cours du premier semestre, les arrivées des touristes ont diminué de plus de moitié. L’Organisation mondiale du tourisme (Omt) prévoit d’ailleurs une baisse de 60 à 80 % des déplacements internationaux en 2020.

Manque à gagner

Des données de l’Omt montrent que désormais, 100 à 120 millions d’emplois directs sont menacés. De janvier à mai, la pandémie aurait coûté 320 milliards de dollars au secteur touristique.L’Unesco a révélé que 90 % des musées du monde ont été contraints de fermer au plus fort de la pandémie et que plus de 10 % pourraient ne jamais rouvrir. Une diminution de 60 à 80 % du nombre des touristes internationaux pour l’année 2020 est prévue avec des pertes pouvant atteindre au total 910 à 1 200 milliards de dollars.Pour sa part, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) prévoit une perte de 1,5 % à 2,8 % du Pib mondial.

L’Europe inquiète

Deuxième destination touristique au monde, l’Espagne a vécu l’un des confinements les plus stricts au monde. Le retour à la normale s’est doucement opéré au mois de juillet, mais malgré le déconfinement et la réouverture des frontières le 21 juin, selon les données provisoires publiées le 31 août par l’Institut national de la statistique, les réservations de logements touristiques hors hôtellerie ont chuté de 49,9 % sur un an. L’inquiétude est de mise car le secteur représente 12 % du Pib national. Autre destination européenne privilégiée, la Grèce où la réouverture des frontières a entraîné une augmentation impressionnante de cas.Les autorités se demandent si l’ouverture du pays pour limiter la récession annoncée était vraiment une bonne décision.


L’Afrique encaisse le choc

Très prisé par les touristes internationaux, l’Afrique du Sud est le pays qui concentre la moitié des infections du continent. Le gouvernement a mis en place un confinement très strict qui a grandement touché, entre autres, l’activité touristique. Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme, le secteur du tourisme contribue indirectement à 8 % du Pib sud-africain et fait travailler un million et demi de personnes. L’assouplissement des mesures autorise désormais les Sud-Africains à fréquenter leurs parcs naturels et ainsi de renflouer en partie leurs caisses. Situation semblable pour le Maroc qui devrait voir une perte de 10 millions de touristes. A l’heure actuelle, 70 % des 1 500 établissements hôteliers sont fermés. En 2018, le tourisme représentait 7 % du Pib marocain, avait créé 500 000 emplois directs et plus de deux millions d’emplois indirects. L’inquiétude est grande car l’état d’urgence sanitaire est toujours en vigueur jusqu’au 10 septembre.

Economie parallèle

Nombre des emplois du secteur du tourisme relèvent de l’économie parallèle ou de micro, petites et moyennes entreprises. Celles-ci emploient une forte proportion de femmes et de jeunes qui figurent parmi les plus menacés par l’impact du coronavirus. Antonio Guterres a constaté que « si la crise a fortement secoué les économies développées, elle a plongé les pays en développement, en particulier de nombreux petits États insulaires en développement et pays africains, dans une véritable situation d’urgence. » En Afrique, l’économie informelle représente entre 70 et 90 % de l’économie selon les pays.

Groupes vulnérables particulièrement touchés

Pour les femmes, les populations rurales, les peuples autochtones et nombre d’autres groupes historiquement marginalisés, le tourisme est un vecteur d’intégration, d’autonomisation et de génération de revenus. Le secteur est également un outil essentiel à la préservation du patrimoine naturel et culturel.La baisse des revenus a entraîné une intensification du braconnage et une accélération de la destruction des habitats dans les zones protégées et autour de celles-ci, et la fermeture de nombreux sites du patrimoine mondial a privé les populations de moyens de subsistance indispensables.

Reconstruire le tourisme

Le rapport de l’Onu indique que la crise de la Covid-19 est un moment décisif pour aligner l’effort de maintien des moyens de subsistance dépendant du tourisme sur les objectifs de développement durable (Odd) afin d’assurer un avenir plus résilient, plus inclusif, plus neutre en carbone et plus économe en ressources. Selon l’Onu, la reconstruction de secteur «doit se faire en toute sécurité et de manière équitable, et ne doit pas avoir d’incidence sur le climat. »
Les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports pourraient connaître une forte hausse si la reprise n’est pas en phase avec les objectifs climatiques. D’après le chef de l’Onu, « il faut construire une expérience de voyage durable et responsable qui garantisse la sécurité des communautés d’accueil, des travailleurs et des voyageurs». Il souhaite qu’une feuille de route soit établie pour transformer le tourisme en cinq actions prioritaires. Il s’agit d’atténuer les impacts socio-économiques, de stimuler la compétitivité & la résilience, de faire progresser l’innovation & la transformation numérique, d’encourager la croissance verte, de stimuler la coordination et les partenariats pour transformer le secteur en vue de de réaliser les Objectifs de développement durable (Odd).
La Cnuced aidera à mettre en œuvre certaines de ces mesures pour une industrie touristique plus prospère dans le sillage de la pandémie de coronavirus lors de sa conférence quadriennalequi se tiendra à Bridgetown, à la Barbade, du 25 au 30 avril 2021.
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