Une dérogation limitée au principe d’inaliénabilité. Le projet de loi n°3221 relatif à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à celle du Sénégal sonne comme la dernière ligne droite avant l’effectivité de l’engagement pris par le président français, Emmanuel Macron. Mieux, en rendant publique l’identité desdits biens, la France éveille les sens dans les Etats comme le nôtre, qui attendent de célébrer depuis des lustres le retour d’un trésor qui n’aurait jamais dû quitter leur sol. Il est clair qu’au-delà du symbolisme des images, de nombreuses familles seront traversées par des émotions avec le retour de ces objets dans leur environnement originel. Ce qui n’était plus qu’un rêve lointain, devient presque une réalité à portée de main.
Certes, il ne s’agira que d’une portion de l’ensemble des œuvres emportées pour cette première phase, mais d’une valeur inappréciable. Les Béninois célébreront le retour de la Statue anthropomorphe du roi Ghézo, de Behanzin, la Porte du palais d’Abomey, le Siège royal, la Récade (insigne d’autorité).
Les Calebasses royales grattées et gravées d’Abomey ne manqueront pas ce festin ainsi que l’Autel portatif à la panthère, ancêtre des familles royales de Porto-Novo, d’Allada et d’Abomey. La liste n’est pas exhaustive. Des lauriers pour Patrice Talon, porte flambeau de la revendication de ces œuvres, prises de guerre du général Dodds dans le palais de Béhanzin, notamment après les combats de 1892 de la campagne du Dahomey. Il reste cependant à débrayer le chemin aux fins de relever le défi de la conservation de ce patrimoine dans un environnement approprié.