Le Bénin se rapproche de la capacité totale requise pour satisfaire les besoins en énergie des populations, grâce aux efforts du gouvernement qui multiplie ses stratégies pour atteindre ses objectifs. La mobilisation des ressources, dans ce contexte, y va avec.
Pour satisfaire ses besoins en énergie, le Bénin devrait disposer d’une capacité totale de 240 watts. Des réformes mises en œuvre par l’actuel gouvernement dans le secteur de l’énergie rapprochent le pays de cet objectif. Au cours du Conseil des ministres du mercredi 8 février 2017, le chemin a été balisé pour la réussite des réformes salvatrices envisagées dans le cadre de l’autonomie énergétique du Bénin. Le gouvernement a opté pour un contrat de fourniture de 60 Mw à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) ainsi que pour l’ouverture de négociations pour l’installation d’une centrale dual fuel de 150 Mw avec Paras energy en mode Build, Own, Operate and Transfer (Boot).
Le Haut conseil inter-étatique de la Communauté électrique du Bénin (Ceb) a autorisé le Bénin à solliciter d’autres fournisseurs d’énergie électrique en vue d’augmenter sa capacité d’approvisionnement en énergie électrique.
En plus de cet important investissement, la Sbee a été autorisée à lancer le processus de négociation et de signature d’un contrat d’achat d’énergie électrique auprès de la Société Paras energy du Nigeria pour une puissance de 60 Mw. Ce contrat comporte un avantage comparatif financier certain pour le Bénin par rapport au coût de 64,35 F Cfa par Kwh hors taxes qui représente pratiquement la moitié du coût actuel de 120 F Cfa par Kwh avec l’utilisation des groupes électrogènes. Ces 60 Mw de Paras energy sont fournis au Bénin depuis le 1er février 2017 et ils viennent compléter les capacités de 180 Mw mobilisées par le gouvernement à travers d’autres opérateurs énergétiques partenaires.
L’autonomie énergétique assurée
Selon les informations recueillies, dans le domaine de l’énergie électrique, le gouvernement envisage de confier à la Sbee la production, la distribution et la commercialisation de l’énergie. La même source renseigne que le pays est à 50 % de cette puissance de 240 Mw nécessaire au plan national. Autrement dit, le Bénin dispose d’une capacité de 120 MW sur les 240 et les machines de la centrale énergétique de Maria Gléta fournissent au maximum 127 Mw. Grâce au projet de construction de centrale financé par la Banque islamique de développement (Bid), le Bénin vient d’avoir une centrale sur les quatre de 120 MW prévus. Toutes les quatre centrales, une fois à terme, travailleront sur le même fonctionnement avec comme matière première le gaz naturel, le fioul lourd ou le gasoil. Le gouvernement a déjà lancé l’appel d’offres relatif à la deuxième centrale qui sera construite en l’espace de deux ans comme celle qui fonctionne actuellement. Cette deuxième centrale mixte sera combinée à la première et fournira une puissance de 140 Mw.
Après la construction de la deuxième centrale, le Bénin pourrait se passer des services du Nigeria pour assurer son autonomie énergétique, comme mentionné au Programme d’action du gouvernement (Pag). Il s’agit d’une stratégie bien pensée pour assurer l’autonomisation énergétique du Bénin. « Le gouvernement fait un grand effort pour la reconstruction du réseau électrique. Ce qui fait que nous avons de nouveaux poteaux implantés par les services de l’Agence béninoise d’électrification rurale et de la maîtrise d’énergie (Aberme) dans les zones reculées ainsi que là où nous n’avons pas d’énergie », a confié un agent de la Sbee, qui requiert l’anonymat. Ainsi, poursuit-il, lorsque la grande partie de l’énergie électrique sera produite, la société pourra vraiment commercialiser la totalité.
Révolution énergétique
Les régimes précédents, selon certains acteurs, ont investi vainement dans la construction de centrale sans vraiment avoir une grande vision pour le secteur. Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes avant l’avènement du régime de la Rupture, selon d’autres qui confient que le chef de l’État a exigé de voir clair dans les différents investissements relatifs à la centrale thermique de Maria Gléta réalisée à grands frais. Aujourd’hui, il est aisé de constater que le Bénin a fait un grand bond qualitatif et historique, grâce au Programme d’action du gouvernement qui accorde une place importante au secteur avec près de 10 % des projets et quatre grands projets phares pour un montant d’environ 800 milliards de F Cfa. Finis les délestages intempestifs qui plongent les ménages dans le noir et bloquent les activités des populations.
Selon Dona Jean-Claude Houssou, à l’occasion du bilan des quatre ans de gouvernance, «la durée moyenne des coupures passe de 75 heures en fin 2015 à moins de 15 heures en fin 2018, et dans le même temps, le délai moyen d’intervention en cas de panne, passe de 10 heures en fin 2015 à 2,1 heures à fin 2018. Les réseaux de transport et de distribution Haute tension (Ht) et Basse tension (Bt) ont connu de 2016 à 2019 respectivement un accroissement de 11,6 % et de 17,8 %. Le nombre de localités électrifiées a connu dans la même période un taux d’accroissement de 18,91 % ». Le ministre a aussi informé que la restructuration de la Sbee est effective avec entre autres deux événements majeurs. Le premier est la mise en place du contrat plan entre l’Etat et la société sur des indicateurs précis de performances. Le second est la mise en gestion déléguée de cette société nationale afin de lui insuffler les pratiques performantes conformément aux standards internationaux.
Extension du réseau électrique, une priorité
La mise en œuvre du Programme d’action du gouvernement dans le secteur de l’énergie passe aussi par l’extension du réseau électrique. Ainsi, des travaux intenses confortatifs sont en cours de réalisation. On note, avec satisfaction, l’achèvement de la construction de la ligne d’interconnexion 161 kv Parakou-Bembêrêkê-Kandi-Malanville longue de plus de 500 km avec les postes associés modernes et numérisés. La construction de la ligne de renforcement dorsale sud Ghana- Togo- Bénin- Nigeria en 330 Kv et des études pour le renforcement de la ligne 330 kv Ikédja-Sakété ainsi que des actions préparatoires au démarrage de l’exécution du projet d’interconnexion dorsale nord 330 kv Nigeria-Bénin-Niger-Burkina puis le projet d’interconnexion 161 kv Natitingou-Porga-Dapaong se poursuivent. À cela s’ajoute la mise en œuvre par la Sbee, avec l’appui de divers partenaires techniques et financiers, de plusieurs projets de modernisation, de restructuration, de renforcement, de densification et d’extension des réseaux électriques dans différentes communes du Bénin. Il est à signaler que des centaines de localités urbaines seront raccordées au réseau de la Sbee pour impacter des milliers d’habitants avec un potentiel à terme de plus de cent cinquante mille abonnés supplémentaires. Le Bénin évolue en effet dans la dynamique de l’atteinte de l’Odd 7 qui recommande de garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes et à un coût abordable.
L’énergie renouvelable, une réalité certaine !
Le Conseil des ministres en date du 13 juin 2019 a décidé de la construction de quatre centrales solaires photovoltaïques d’une capacité de 50 Mw. Les villes de Parakou, Bohicon, Djougou et Natitingou sont concernées. Les capacités des centrales prévues sont respectivement de 15, 15, 10 et 10 Mw. Le projet sera réalisé dans le cadre de la mise en œuvre du Plan directeur du secteur de l’énergie qui répond au programme Millennium challenge account II, selon le gouvernement. Ces centrales renforcent, au dire du gouvernement, l’offre énergétique des localités concernées et améliorent les services aux populations. Il faut souligner que les populations de quatre collectivités territoriales sont impactées par ce projet phare. Aux dernières nouvelles, les travaux de la centrale solaire photovoltaïque de Djougou évoluent à la satisfaction des autorités.