Pour l’évaluation périodique de ses indicateurs, les membres statutaires du Bénin, du Burkina Faso et du Niger ont tenu par visioconférence les 8 et 9 septembre 2020 leur quatrième session du comité de suivi du Programme RBT-WAP|GIC-WAP. L’objectif de cette rencontre était de rendre compte du niveau d’exécution du Programme.
Le Programme Réserve de Biosphère Transfrontalière de la région WAP et Gestion Intégrée du Complexe Transfrontalier W-Arly-Pendjari (RBT-WAP|GIC-WAP) qui vise la conservation durable de la biodiversité de ce site du patrimoine mondial et le bien-être de ses communautés riveraines, fait son bilan tous les six mois environ. Les travaux de cette quatrième session du Comité de Suivi se sont tenus les 8 et 9 septembre par visioconférence qui a réuni les membres statutaires à l’hôtel Radisson Blu de Niamey pour le Niger, au Chant d’Oiseaux de Cotonou et au Centre Pastoral Mgr OKIO de Natitingou pour le Bénin et l’hôtel des Conférences de Ouagadougou pour le Burkina Faso. Cette session du Comité de Suivi a permis de faire le bilan à mi-parcours du Plan de Travail Annuel Budgétisé (PTAB) 2020 du Programme et des recommandations de la précédente session du Comité. Il est ressorti de ces bilans que pour le premier semestre de l’année, la mise en œuvre du PTAB a atteint un niveau de 80%, malgré le contexte sécuritaire qui prévaut dans la région WAP et auquel la pandémie de la COVID-19 est venue s’ajouter.
Outre les bilans d’activités et l’appréciation des résultats, les participants du comité se sont répartis en trois groupes de travail pour réfléchir sur les sujets d’actualité du complexe à savoir i) l’état des lieux de la lutte anti braconnage et de la sécurité dans le complexe, ii) l’état des lieux des mandats de gestion du complexe et perspectives des Partenariats Publics Privés (PPP), et enfin iii) la gestion des aires protégées du complexe avec l’implication de la population riveraine. En synthèse, les actions de lutte anti braconnage se mènent dans le complexe avec des interventions composées de plusieurs corps armés pour maintenir l’intégrité du site. La situation sécuritaire dans la région WAP est néanmoins de plus en plus préoccupante et la nécessité des Etats de mieux coordonner leurs actions au-delà des frontières a été l’une des solutions identifiées par les participants.
La prise de responsabilité croissante du privé dans la gestion du complexe a été remarquée et ses implications sont bénéfiques pour le financement et la coordination des interventions. Les divers investissements faits dans la périphérie du complexe ont amélioré le degré d’implication des communautés riveraines avec un impact perceptible sur le développement économique local. Cet investissement permet par ailleurs de renforcer la résilience des communautés riveraines face à ce contexte sécuritaire préoccupant et à la pandémie de la COVID-19.
La présentation en plénière des résultats des travaux de groupe a permis de formuler de nouvelles recommandations aux divers acteurs impliqués dans la gestion du complexe. Mis en œuvre par la GIZ, ce Programme qui est un cofinancement de l’Union européenne et de la Coopération allemande entend promouvoir un développement économique endogène, durable et inclusif, répondant aux défis du changement climatique dans la région du Complexe W-Arly-Pendjari, bien du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Les travaux de la quatrième session de ce Comité de Suivi ont été clôturés sur une note de satisfaction générale et les participants se sont donné rendez-vous pour le mois de décembre à l’occasion du deuxième comité de suivi de l’année 2020.
Des réalisations capitales pour la sauvegarde du complexe
En un peu plus de 24 mois de mise en œuvre, le Programme RBT-WAP|GIC-WAP a fait des réalisations pertinentes dans divers domaines de gestion du complexe. Dans le domaine de la lutte anti braconnage et de la sécurisation du complexe, les réalisations principales sont l’élaboration des plans d’urgence des parcs nationaux de Arly et du W Burkina Faso qui sont en instance de mise en œuvre, l’appui à l’organisation d’opération de ratissage dans le parc national du W Burkina Faso et le parc national du W Niger, la remise d’équipements de lutte anti braconnage et de matériel roulant (véhicules et motos) aux équipes des parcs et ONG travaillant dans la périphérie, le paiement des primes de patrouille aux agents de la lutte anti braconnage. L’ensemble de ces réalisations a permis de limiter les effets négatifs du contexte sécuritaire qui devient de plus en plus préoccupant dans la région. Dans le domaine du suivi écologique, le Programme a contribué à la réalisation des dénombrements de la faune et a facilité l’organisation de formations diverses (Système d’Information Géographique, drone, caméra piège, suivi des carnivores,) au profit du personnel du complexe. La promotion de l’utilisation des caméras pièges a permis d’améliorer le rendement des agents sur le terrain. Dans le domaine de la valorisation et de l’utilisation durable de la biodiversité, le Programme promeut huit chaines de valeurs ajoutées portant sur le sésame grillé, fromage de soja, karité, apiculture, feuille et huile de baobab, moringa, maraîchage, huile de balanites. A ce sujet, 91 478 ont été formées, 2 696 hectares de terre ont été reboisées, 190 ha de terres dégradées ont été récupérées et les techniques de Régénération Naturelle Assistée (RNA) sont en cours d’application sur 6 780 hectares. Il y a enfin 400 formations d’éducation environnementale qui ont été dispensées au profit de 7 888 élèves riverains du complexe. A ceci s’ajoute la promotion de la culture du « mung bean » (soja vert ou lentille verte) qui en plus d’être une légumineuse, dispose d’énormes capacités nutritives pour l’alimentation humaine. Dans le domaine de la collaboration transfrontalière, le Programme a été appuyé par le processus de reconnaissance internationale du complexe à travers son inscription aux labels du Patrimoine mondial de l’UNESCO, site RAMSAR et réserve de biosphère. Le Programme a par ailleurs facilité le renforcement des capacités managériales des structures nationales de gestion des aires protégées du complexe et accompagné le processus d’adhésion du Burkina Faso et du Niger à la Fondation des Savanes Ouest Africaines (FSOA) qui est un mécanisme de financement durable des frais récurrents des parcs nationaux du complexe WAP.
L’ensemble de ces résultats a permis au Programme de dépasser le seuil de réalisation attendu pour ces indicateurs. Loin de se contenter de ces niveaux de réalisation, le Programme entend accompagner davantage le Bénin, le Burkina Faso et le Niger sur divers chantiers dont :
• la réponse aux défis sécuritaires dans la région WAP
• le renforcement de la collaboration transfrontalière
• l’appui aux petites entreprises pour leur accès au marché des produits transformés
• l’appui au processus de mise en place du Secrétariat exécutif commun aux trois pays, pour une meilleure gestion transfrontalière du complexe.