Dans sa volonté de promouvoir les petites et moyennes entreprises, le gouvernement ne manque pas d’initiatives pour faire éclore les talents des acteurs afin que leurs œuvres, non seulement leur soient bénéfiques, mais également contribuent au développement du Bénin.
«?Le président de la République, dans le Programme d’action du gouvernement (Pag), a dit que le secteur de l’artisanat est un secteur important, et c’est vrai. C’est le deuxième corps social pourvoyeur d’emplois après le secteur agricole dans un pays comme le nôtre. Une profonde réforme conduite avec les artisans eux-mêmes est en cours au niveau de l’artisanat. L’artisanat est l’un des secteurs les mieux structurés dans notre pays et la plupart des artisans sont informés des initiatives prises à travers leurs deux faîtières : la Confédération nationale des Artisans du Bénin, une faîtière de droit privé, et l’Union des Chambres interdépartementales des Métiers qui est l’institution publique du secteur de l’artisanat?», avait indiqué Modeste Kérékou, ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l’Emploi lors du bilan des quatre ans de gouvernance de Patrice Talon. Ce dernier a initié une panoplie de réformes pour rendre florissant le secteur des Petites et Moyennes et entreprises, en faveur de ses acteurs.
Il s’agit entre autres du volet formation de l’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) prévu pour démarrer dans les jours à venir. Son objectif, informe Modeste Kérékou, est de permettre aux artisans d’avoir une montée en compétence et de rendre disponibles des produits de qualité qui peuvent être mieux vendus au plan national, régional ou international. Dans cette perspective, le gouvernement envisage la prise d’une loi pour doter le Bénin d’une institution consulaire du secteur de l’artisanat, la Chambre des métiers de l’artisanat du Bénin (Cma-Bénin) qui disposera de moyens conséquents et de ressources humaines de qualité pour que le secteur de l’artisanat soit mieux représenté face aux pouvoirs publics. Ce qui fait dire au ministre Kérékou que « les artisans sont le chouchou du gouvernement de la Rupture ».
Fin de l’État providence
La loi 2020-003 portant promotion et développement des micro, petites et moyennes entreprises en République du Bénin votée le 29 janvier 2020 par les députés à l’initiative du gouvernement comporte des innovations majeures. Elle vient révolutionner le secteur des Pme, marquant la ferme volonté du gouvernement d’accompagner les petites et moyennes entreprises. Cette catégorie d’entreprises est constituée des entreprises qui font un chiffre d’affaires hors taxes inférieur ou égal à deux milliards par an, d’après le ministre Kérékou. «?Avant, il y avait quelques difficultés de clarification. Beaucoup de Pme sont dans les marchés publics et nombre d’elles ont des difficultés, d’autres viennent à en mourir parce qu’elles ont des retards d’impayés sur des mois, voire des années pour des prestations pourtant faites. Seulement, les charges et les obligations des Pme n’attendent pas. Mais l’article 14 de cette loi fait obligation à l’administration publique d’avoir à payer, au plus tard dans les soixante jours calendaires à la date de l’ordonnancement, toute entreprise qui a presté pour elle dans les règles de l’art. Il faut avoir une entreprise, avoir connu certaines difficultés pour mieux comprendre cette avancée prodigieuse?», insiste-t-il.
À travers ses agences dont l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (Anpme), l’Agence pour la promotion des investissements et l’exportation (Apiex) et Sèmè City, l’État accompagne les micro, petites et moyennes entreprises à travers la sensibilisation et la délivrance de modules de formation.
Ce mécanisme vise à former les promoteurs pour qu’ils sachent les opportunités qui s’offrent au secteur d’activité avant la mise à leur disposition des moyens. Il s’agit d’un mécanisme pertinent, d’après Modeste Kérékou qui accompagne les entreprises au financement bancaire. «?L’État, à travers ses agences, aide les entreprises à leur demande, à cette fin. L’État ne finance plus comme on le voyait par le passé. Ce n’est pas le rôle de l’État, mais l’État crée les conditions incitatives?», clarifie-t-il. Il est désormais loisible aux promoteurs d’entreprise de tenir une comptabilité pour bénéficier des prêts bancaires. C’est une condition sine qua non pour jouir des fruits des mesures incitatives du gouvernement, d’après nos sources. Car, informe-t-on, les institutions bancaires ont besoin des informations financières et comptables des entreprises avant de leur accorder des crédits. Le constat jusque-là est que certaines Pme n’ont pas les informations recherchées par les banques, pas de registre de paie, ni de bilan encore moins de comptabilité. Selon le service des impôts, l’introduction des machines normalisées de la direction générale des impôts est l’une des réformes qui peuvent servir à connaître le chiffre d’affaires journalier, hebdomadaire, mensuel des entreprises pour faciliter également la lisibilité des opérations.
Quand investir au Bénin devient incitatif
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Patrice Talon, président de la République, à l’occasion de son message sur l’état de la nation en décembre 2017 a présenté sa vision pour la performance du secteur économique. C’est dans ce cadre qu’un département dédié à ce secteur a été créé, pour la relance de l’activité économique et la promotion des petites et moyennes entreprises et de l’emploi. Les réformes engagées dans les domaines foncier, fiscal, de la création de l’emploi, de la simplification des impôts et autres taxes à payer, du partenariat public-privé… viennent renforcer cette vision.
Il y a lieu de confirmer que tout est fait au quotidien pour faciliter la vie aux entrepreneurs nationaux et étrangers pour qu’ils soient à l’aise à jouer leur rôle, comme l’a signifié Modeste Kérékou. Selon lui, ces réformes accroissent l’attractivité du Bénin et lui génèrent des gains de points à travers le classement Doing business. Dès lors, l’investissement au Bénin devient incitatif. Il y a donc de bonnes raisons de venir investir au Bénin, selon les discours des officiels sur la performance de l’économie et l’amélioration du climat des affaires.
Selon les autorités béninoises, le Bénin dispose d’un environnement socio-économique apaisé et la bonne gouvernance est un facteur capital en faveur des investisseurs. A cela s’ajoute la structuration des différents secteurs d’investissement à savoir le tourisme, l’énergie, l’agroalimentaire, le minier, l’immobilier. Le Bénin dispose d’un port compétitif qui dessert les territoires de l’hinterland dont le Niger, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad… L’autre atout du Bénin reste le développement de la connexion internet avec d’importants investissements pour raccorder tout le pays à l’internet. C’est aussi un pays où l’on allège les formalités administratives grâce à la dématérialisation des services avec un code des investissements avantageux.
La création de la zone franche industrielle, la lutte contre la corruption, la disponibilité de la main-d’œuvre à travers la restructuration des filières de formation… constituent des traits caractéristiques qui assurent un boom économique au Bénin sous l’impulsion, indiquent certains acteurs, du président Patrice Talon.