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Entretien avec l’Ambassadeur turc près Bénin: «La Süperlig est un championnat qui prend de l’ampleur», dixit Onur Özçeri

Publié le mardi 15 septembre 2020  |  Matin libre
Kemal
© aCotonou.com par DR
Kemal Onur Özçeri, ambassadeur de la Turquie au Bénin
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Occupant des fonctions dans plusieurs ambassades à travers le monde notamment en l’Afrique du Nord, Onur Özçeri est l’Ambassadeur de la République de Turquie près le Bénin depuis décembre 2018. Diplomate de carrière, il est aussi un grand passionné du sport en général et du football en particulier. Dans cette première partie de l’interview qu’il nous a accordée, celui qui est rentré au Ministère des affaires étrangères de son pays en 1994, lève un coin de voile sur le championnat turc, la Süperlig. Il n’a pas manqué d’évoquer l’apport des joueurs africains dans ce championnat qui prend de l’ampleur, selon ses dires. Lisez-plutôt !!!


Vous avez suivi le championnat turc de football depuis le Bénin. Comment aviez-vous vécu la fin de ce championnat ?

J’essaie de suivre la Süperlig, le championnat turc. De nombreux et talentueux joueurs africains s’illustrent chaque année dans le championnat turc. Paps Cissé, N Sakala, Dem Baba, N Diaye et bien d’autres joueurs sont des vedettes en Turquie. Cela explique aussi pourquoi il est de plus en plus suivi dans le monde entier.

La saison dernière, après trois mois d’interruption à cause de la Covid-19, la reprise a été intense avec une lutte pour le titre entre Basaksehir, club d’Istanbul créé dans les années 1990 et Trabzonspor, grand club de la Mer Noire. En bas du classement, trois équipes ont été reléguées en 2e Division (Yeni Malatyaspor, Kayserispor, Ankaragucu) mais finalement, il a été décidé d’annuler les relégations. La grande surprise fut la contreperformance des grands clubs qui ont les plus budgets, Galatarasay, Fenerbahçe et Beşiktaş.

Quel regard portez-vous sur ce championnat Turc ?

Le championnat turc a un bon niveau et est en constant progrès. Le football en Turquie est une deuxième religion. Il y a un engouement incroyable pour le championnat. Les trois grandes équipes d’Istanbul ont des millions de supporters repartis dans tout le pays. Vous n’avez cela nulle part ailleurs.

Les équipes du reste du pays sont de plus en plus compétitives. Cela rend le championnat turc très ouvert. Beaucoup de joueurs étrangers y poursuivent une carrière et sportivement ne régressent pas, au contraire. Des vedettes comme Drogba, Anelka ou Ribery n’ont pas fait que du tourisme en Turquie, loin de là.

La Turquie réunit des joueurs de bon niveau en milieu de carrière (exemple le Croate Vida, vice-champion du monde en titre!), avec de jeunes joueurs prometteurs. Au fil des années, le championnat turc a commencé à exporter aussi des joueurs. L’avant-centre de l’équipe nationale (B. Yilmaz) vient de signer à Lille. Cela fera trois joueurs turcs dans ce club (avec Y. Yazici et Z. Celik). De nombreux joueurs turcs sont devenus des joueurs indispensables dans leur club et dans des grands championnats : Çağlar Söyüncü (Leicester City), Hakan Çalhanoğlu (Milan AC), Cengiz Ünder (AS Rome), etc. Cela explique pourquoi le championnat turc est de plus en plus suivi dans le monde entier. C’est un championnat qui prend de l’ampleur.

Pensez-vous que d’ici quelques années, le championnat turc peut bouleverser le top 5 des championnats européens ?

Oui ! Je le pense. Regardez la saison dernière, Basaksehir a été jusqu’en quarts en Coupe d’Europe. Galatasaray a déjà gagné la Coupe Uefa et est un habitué de la Champions League. L’équipe nationale de Turquie est qualifiée pour le prochain championnat d’Europe des nations. En 2008, elle avait été jusqu’en demi-finale. J’ai toute confiance dans la génération de joueurs qui arrivent en équipe nationale A et espoirs. Je pense que le championnat turc va consolider cette saison sa place de valeur sûre du football européen.

Une valeur sûre du football européen, vous avez dit. Justement, la saison prochaine, ce championnat va se jouer avec 21 équipes puis 20 équipes lors de la saison 2021-2022. Impression…

Ce sera inédit. C’est dû au fait que les relégations ont été annulés cette année. On va avoir un long championnat avec des matches en semaine. La Turquie est un grand pays, 1,5 fois la France. Les déplacements des clubs avant les matches sont assez longs. Mais, nous avons maintenant des aéroports régionaux pratiquement partout dans le pays. La fréquence des matches va nécessiter que les clubs élargissent leurs effectifs. De plus en plus, ils vont devoir puiser dans leurs centres de formation. D’autant plus que la Fédération vient de décider de la réduction graduelle du nombre de joueurs étrangers.

Vous avez évoqué dans votre intervention des joueurs étrangers même si à l’avenir ce sera désormais limité. Excellence, qu’est-ce qui explique l’arrivée des joueurs africains dans le championnat turc ?

Depuis les années 90, les joueurs africains sont devenus des habitués du championnat turc. C’est d’ailleurs le club que je supporte, l’équipe d’Ankara qui s’appelle Gençlerbirligi, qui a été le premier à transférer des joueurs du continent africain. Les joueurs africains ont montré une grande capacité d’adaptation et ont connu un grand succès dans les plus grands clubs du pays. Des footballeurs comme Drogba, Adebayor, Sessegnon, Poté, Uche, Anelka, Pascal Nouma sont des vedettes aussi en Turquie. A partir de ça, il y a eu un engouement et beaucoup de managers et d’intermédiaires ont recruté en Afrique. Aujourd’hui, il y a pratiquement deux ou trois joueurs africains dans toutes les équipes de Première et Deuxième division turque. Je pense que les joueurs africains se sentent comme chez eux en Turquie. Ils peuvent y trouver la même chaleur humaine, la ferveur des supporters qu’en Afrique. Les joueurs africains ne sont jamais laissés seuls. Ils sont toujours soutenus.



Propos recueillis par Abdul Fataï SANNI

Transcription : Isabelle GNAMMI et A.F.S.
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