Le gouvernement a pris, il y a peu, la décision de retourner dans le giron de l’Etat, le domaine abritant le chantier en construction du complexe hôtelier « Noom Hôtel Cotonou » pour non-respect des clauses contractuelles par le groupe Teyliam. Selon des sources gouvernementales, « l’Etat béninois a été trop complaisant » dans ce dossier qui a duré de 2010 à 2018. De quoi s’agit-il en réalité ? Le gouvernement sous l’ancien régime avait offert plusieurs avantages au groupe Teylom, promoteur de « Noom Hôtel Cotonou » face aux désirs de ce dernier d’investir au Bénin. Ainsi, courant juin 2012, sur la base d’un contrat de bail, le Bénin a mis à la disposition de ce groupe un domaine de 02 hectares, actuel emplacement du site de construction de « Noom Hôtel Cotonou ». En contrepartie, le contrat prévoit que le groupe verse une redevance de 3.800.380 FCfa par an, de clôturer le domaine et d’y construire en 30 mois un complexe hôtelier de standing international d’une valeur minimum de 10 milliards FCfa. Par ailleurs, le même contrat prévoit la « résiliation par anticipation » pour non-respect des charges et conditions.
Le 26 novembre 2013, divers avantages fiscaux et douaniers ont été également accordés au même groupe par l’État à travers le décret n°2013-496 du 26 novembre 2013. L’objectif étant de permettre la réalisation du projet. Le 16 décembre 2013, plus de 30 mois prévus par le contrat pour la réalisation du projet, le groupe Teyliom n’a pu le réaliser, et alors même qu’il n’est pas propriétaire du domaine, a apporté, le bail et les droits annexes qui en découlent au capital de la nouvelle société en création. En contrepartie de la vente du bien de l’État contre son gré, le groupe Teyliom obtient 380,03 actions d’une valeur de Trois milliards huit cent millions trois cent quatre-vingt mille francs Cfa. Mars 2016, selon toujours les mêmes sources, malgré le fait que le groupe n’a pu finir les travaux conformément aux conditions prévues dans le contrat, le gouvernement béninois lui accorde une prolongation de 24 mois dont le terme est fixé en mars 2018. L’État béninois accordera par la suite encore à ce même groupe une autre prolongation de six mois qui prend fin le 26 novembre 201. Il est important de rappeler que le Bénin notre pays n’a bénéficié d’une seule redevance due au titre du bail durant tout ce temps.