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Interview avec Saphir Artiste –Plasticien : « L’art est un métier "tortue" »

Publié le vendredi 18 septembre 2020  |  Fraternité
Adjogou
© Autre presse par DR
Adjogou Augustin Kouevi dit Saphir, jeune artiste plasticien et peintre béninois
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De son vrai nom Adjogou Augustin Kouevi, Saphir est un jeune artiste plasticien et peintre béninois. A travers cette interview, il nous fait découvrir sa passion pour l’art.

Comment est née cette motivation pour le dessin ?
C’est quelque chose que je faisais depuis avant d’en faire une passion. Dès mon plus jeune âge, je m’essayais déjà au dessin. En classe de CE1, je réalisais déjà les cahiers de choix pour les candidats au CEP. J’avais également le soutien de mes enseignants qui avaient recommandé à mes parents de m’inscrire dans les écoles des beaux arts, ce qui n’existait pas au Bénin et de plus je suis issu d’une famille modeste. Dans mes débuts, je faisais de la reproduction,de l’abstraction et un peu de tout.

Comment ont été vos débuts ?
Ça n’a pas été facile. Quand tu es dans un milieu, et les gens ne croient pas en ce que tu fais, c’est un peu difficile. Les gens te voient et pensent que c’est parce que tu n’as rien à faire que tu dessines. Il n’y avait pas de la considération autour de la chose. Mais je ne me suis pas arrêté puisque j’ai suivi une formation pour me perfectionner dans ce domaine.

Quels sont les matériels que vous utilisez ?
Beaucoup plus les pinceaux, car quand je les touche, je me vois dans un autre monde. Les crayons ensuite, toutes gammes confondues, le stylo noir pour montrer mon amour pour mon identité culturelle.

Qu’es- ce qui vous inspire le plus souvent ?
L’actualité le plus souvent, le monde autour de moi, les faits divers, le paysage, la nature, l’ambiance dans les marchés, les groupuscules d’enfants, le coucher du soleil et surtout le ciel assombrissant.

Combien d’années d’expérience totalisez-vous dans ce domaine ?
Aujourd’hui ça me fait 6ans déjà.

Comment associez-vous vie professionnelle et votre passion ?
Ce n’est pas facile du moment où on quitte les tracasseries du boulot pour rejoindre ce qui nous passionne. Ma passion pour l’art m’amène quand même à m’en sortir. L’art complète mon salaire et me permet de joindre les deux bouts.

Arrivez-vous à gagner votre vie ?
Je ne me plains pas. Je sais que d’ici 3 ans, les choses vont s’améliorer car je compte ouvrir des centres de formations et de vente des consommables du domaine artistique.

Avez vous particip à des expositions ? Si oui lesquelles ?
En 2018 j’ai participé au Festival International Vootoon et à une autre exposition à l’Hotel Best Western avec le soutien d’une association congolaise. En 2019 j’ai également participé au Festival Vootoon.

Qui sont vos mentors dans ce domaine ?
Le tout premier est Comlan Affanou Richard, qui est sculpteur et c’est de lui que j’ai appris l’abstraction. A part lui il y a pleins d’autres.

Conseils à l’endroit de ceux qui s’intéressent à cet art ?
Juste leur souhaiter bonne chance. Le métier d’art est un métier "tortue", ça prend du temps. Mais dès que ça prend, ça te propulse. Le début ne sera pas aisé, mais avec un peu de courage, ils y arriveront avec passion.

Votre mot de la fin
Je vous remercie pour votre travail qui consiste à nous révéler de par ce qu’on fait. Je demande à ceux qui nous soutiennent de continuer à le faire. Seul Dieu le leur revaudra. Je me prépare pour sortir de belles choses d’ici l’année prochaine si Dieu le permet.
Propos recueillis par : Marina HOUNNOU (Coll.)
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