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Abandon des équipements électroniques dans les ateliers : Les dépanneurs sous le poids des postes TV usagés

Publié le mardi 22 septembre 2020  |  Fraternité
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© aCotonou.com par DR
Les télévisions
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Avec l’essor des nouvelles technologies, les réparateurs à domicile de postes téléviseurs, décodeurs, et postes radio sont bien plus souvent sollicités. Mais avec des durées de vie limitée, les chances de réparation s’amenuisent et les ateliers deviennent des poubelles.

C’est une montagne d’équipements qui laissent à peine voir la taille de Philippe Danvidé. Dans son atelier à Lokossa, quartier Ahouamey, à une centaine de kilomètres de Cotonou, des postes téléviseurs sont posés pêle-mêle. Des écrans détachés, des cartes électroniques, des débris de matériels, entassés ou jetés de part et d’autre sont perceptibles. Au centre, ce réparateur, la quarantaine retire des vis d’un poste téléviseur pour l’examiner. Ce n’est d’ailleurs pas chose aisée. ‹‹ Nous ne sommes pas assez outillés pour le travail parce que nos outils sont très chers. Normalement, il faut avoir un oscilloscope pour le travail. Sans ça, la détection des pannes n’est pas facile. Et il faut aussi lire les schémas parce que sans le diagramme de l’appareil, tu ne peux pas dépanner. C’est donc notre propre cerveau que nous utilisons pour pouvoir dépanner les appareils », confie-t-il.
Si pour ce réparateur ce sont les outils de pointe qui manquent, Siméon Dansikpé quant à lui évoque la nécessité d’une formation supplémentaire pour une maîtrise absolue de son métier : ‹‹ notre métier est un métier un peu vaste et nous n’avons pas reçu la formation qu’il faut pour pouvoir affronter le problème des appareils››, déclare-t-il.

Des dépotoirs de déchets électroniques
Les postes encombrent les lieux et sont couverts de saleté. De loin, ces ateliers de réparation ont l’apparence d’un dépotoir. La gestion des postes abandonnés par leur propriétaire chez ces réparateurs est aussi l’autre problème du métier. Ces postes sont rangés par catégorie d’importance, selon qu’ils soient encore utiles ou non. « Parfois, il y a certains clients qui amènent les appareils et après avoir fait le diagnostic, faute de moyens, ils disent qu’ils vont revenir les récupérer. Mais c’est après des années qu’ils reviennent. On essaye de vider l’atelier pour avoir de l’espace », déplore Philippe Danvidé.
La gestion de ces équipements devient donc un casse-tête pour les réparateurs. Selon une étude réalisée par Odette Ateyiho sur la Gestion des Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) dans la commune d’Abomey-Calavi en 2015, des dépanneurs utilisent à la longue les DEEE abandonnés après 4 ans en moyenne pour s’approvisionner en pièces de rechanges afin de réparer d’autres. De plus, selon l’étude, la plupart d’entre eux, estiment que ces équipements ne servent plus à grand-chose compte tenu du temps déjà passé au stockage. Certains de ces réparateurs les vendent aux ferrailleurs, d’autres les jettent sur les dépotoirs sauvages, enfouissent ou les brûlent sur des tas d’ordures. « Souvent si le client ne vient pas pendant environ 3 ans, temps pendant lequel nous conservons les postes dans notre magasin, on les jette », dit Siméon Dansikpé. Les ferrailleurs récupérateurs de cuivre et d’autres métaux sont aussi souvent sollicités par les dépanneurs pour désengorger les ateliers. Mais ces réparateurs ont trouvé la formule et commencent par l’appliquer : contraindre les clients qui réapparaissent à payer le prix de stockage.
Deo-Gratias SOMAKPO (Stag)
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