Parmi les différentes branches de l’artisanat, figure la sculpture sur bois. Elle consiste à transformer du bois en un objet destiné à la décoration ou à tout autre usage. Bien d’outils participent à la confection de ces objets sculptés.
Dans ‘’l’atelier commun’’ du Centre de Promotion de l’Artisanat de Cotonou, Frédéric Houngbo tient en main une machette. La quarantaine, il s’attèle à la frapper sur une grosse planche de bois. Son défi, c’est parvenir à donner à cette matière brute une forme, un personnage, un symbole tout comme c’est le cas des statuettes, médailles, portes clés, et autres objets taillés disposés autour de lui. Tout part de l’imagination et du bois. « Il peut s’agir du bois d’ébène, de l’acacia et d’autres bois utilisés dans la construction des meubles », confie-t-il. A deux pas de Frédéric, Jean-Lauriano est aussi très affairé. A l’aide de papiers de verre, il rend plus lisse une œuvre taillée. Mais des outils, il en a assez à sa disposition. « Il y a aussi des machines pour dessiner les contours irréalisables à la machette. Dans la sculpture sur bois, il faut vraiment de la précision, sinon le travail voulu peut ne pas être celui obtenu à la fin », précise-t-il, en posant à terre une figurine noire en bois représentant une jarre trouée soutenue par plusieurs personnages.
Donner corps à l’esprit
Ces artisans n’ont pas souvent devant eux des croquis pour s’orienter. Pas de mesures précises non plus. Le secret, Jean Lauriano nous le confie : « Avant de sculpter, nous avons d’abord l’image de l’objet en tête. Mais lorsque ce sont des commandes, nous avons une photo sur laquelle est l’objet que nous essayons au mieux de reproduire. On ne se jette pas sur le bois sans savoir ce qu’on veut réaliser. Ce serait du gâchis ». C’est un art qui s’apprend au fil des années mais qui pour certains des artisans du Centre de Promotion de l’Artisanat est un héritage. « Je suis né dans ce métier. Je n’ai pas eu à le choisir. Déjà que mon père me l’a appris, je le fais et je m’y plais vraiment », insiste-t-il.
Mais chez Frédéric, c’est une passion : « Je fais de la sculpture sur bois parce que j’aime ça et j’aime également le dessin. J’ai appris beaucoup de métiers comme la soudure, la peinture mais je suis plus passionné par la sculpture sur bois. ».
« Que la Covid passe », la prière des artisans
Les deux sculpteurs avouent que leur activité est rémunératrice, bien que la clientèle se fasse désirer ces jours-ci. « Le métier rapporte. Nous arrivons à en tirer profit. La seule chose qui nous ralentit, c’est la pandémie », confie Frédéric. Jean-Lauriano ne dit pas le contraire : « Cette activité nourrit son homme. Mais ces temps-ci, nous avons moins de clients qu’auparavant. Ce n’est plus pareil ».En attendant, en dépit de la pandémie, ces mains magiques et habiles continuent d’émerveiller plus d’un avec leurs chefs-d’œuvre.
Ornella GBEGNON (Stag.)