TRIBUNE de la Délégation de l’Union européenne: “Travaillons ensemble pour une relance verte post Covid-19”

Publié le jeudi 24 septembre 2020 | Matin libre

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Climat : le seul endroit sur terre qui ne se réchauffe pas

Alors que le monde est aux prises avec la pandémie de Covid-19 et commence à se préparer progressivement à faire face à ses impacts à long terme, les gouvernements et les sociétés devraient prendre le temps de réfléchir aux conséquences de cette crise et en tirer des leçons pour construire un meilleur avenir.

Avec plus de la moitié de la population mondiale confinée, la première leçon est la profonde interdépendance entre nos pays et régions et la forte exposition que nous avons tous à des chocs externes imprévus. Le virus se propageant de manière incontrôlable d’un continent à l’autre, ce sont ces gouvernements qui ont accepté la responsabilité pour le bien-être de leurs citoyens et ont élaboré un plan clair qui a résisté à l’épreuve. La deuxième leçon est que le multilatéralisme et la solidarité mondiale fonctionnent. De nombreux gouvernements ont uni leurs forces pour mettre en place des mécanismes de coordination et de partage d’informations et mobilisé une assistance aux plus affectés et particulièrement vulnérables, sauvant efficacement des vies et des moyens de subsistance dans le monde entier. La troisième leçon a été la nécessité d’accepter la science et d’y répondre.

Et c’est là que nous en arrivons au changement climatique et à la dégradation de l’environnement. Covid-19 en 2020 est une tragédie humaine d’une ampleur exceptionnelle, et des épidémies similaires peuvent être attendues à l’avenir. Mais la science nous informe qu’il ne s’agit que d’un avertissement par rapport aux risques existentiels pour notre civilisation associés au réchauffement climatique et à d’autres défis planétaires dans les années à venir. Il existe de plus en plus de preuves que de nombreuses nouvelles flambées de maladies infectieuses seront déclenchées ou accentuées par les effets du réchauffement climatique ou par la dégradation de l’écosystème.

Des écosystèmes naturels sains sont une condition préalable à une prospérité continue. Le problème de changement climatique non résolu – si la communauté internationale ne parvient pas à réduire les émissions croissantes de gaz à effet de serre – et la dégradation de l’environnement entraîneront des conséquences catastrophiques, notamment en rendant de grandes parties de notre planète inhabitables dès les prochaines décennies. De même, le nombre croissant de phénomènes météorologiques violents continuera à détruire les cultures, les habitations et les infrastructures, à déclencher des incendies de forêt massifs et à induire des migrations de masse. Ce sont des ingrédients pour un monde très instable.

Le réchauffement climatique est plus difficile à combattre que la pandémie de Covid-19. Il n’y aura pas de vaccin contre le changement climatique et ses effets dévastateurs. L’aplatissement de la courbe des émissions ne sera possible que si nous prenons ensemble une action climatique audacieuse et courageuse. La bonne nouvelle est que nous pouvons le faire – et en fait que nous devons le faire – , et par conséquent utiliser le rebond économique de Covid-19 pour accélérer la transition vers un avenir plus sûr et plus résilient.
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Les choix que nous faisons aujourd’hui définiront l’avenir de demain. Au cours des deux prochaines années, les gouvernements du monde entier chercheront à dépenser environ 10 000 milliards d’euros empruntés aux générations futures. Les investissements massifs nécessaires pour relancer nos économies doivent alléger le fardeau sur leurs épaules ,pas le rendre plus lourd. Nous devons faire les choses correctement dès le départ. C’est la raison pour laquelle les plans de relance doivent être conçus comme une occasion unique de «reconstruire en mieux» et d’investir dans une économie du XXIe siècle, et non dans l’économie du carbone obsolète du siècle dernier.

En collaboration avec les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE, la Commission européenne a réaffirmé son engagement en faveur d’une relance verte, numérique et résiliente et l’a intégré dans sa proposition de plan de relance de l’UE publiée à la fin du mois de mai. Grâce à notre plan de relance appelé Next Generation EU et à un budget européen remanié, chaque euro d’investissement sera mis à disposition pour remettre l’Europe sur pied, tout en accélérant la double transition verte et numérique et en construisant une société plus juste et plus résiliente. En outre, la Commission a proposé que 25% du budget de l’UE pour les sept prochaines années soient consacrés aux investissements climatiques. Certains domaines où une action forte peut avoir des impacts importants sont, par exemple, l’économie circulaire, la restauration des écosystèmes, l’environnement bâti (rénovation), la mobilité (électrification) et l’énergie (énergies renouvelables et hydrogène propre).

L’UE s’en tiendra à son objectif de neutralité climatique d’ici 2050 – et nous mettons quiconque au défi de nous battre pour que l’humanité tout entière gagne.

Dans sa stratégie sur la biodiversité à l’horizon 2030, l’UE a également pris des engagements majeurs en matière de protection et de restauration des écosystèmes de l’UE et est prête à diriger les efforts pour convenir d’un nouveau cadre mondial ambitieux pour la biodiversité pour l’après-2020 lors de la prochaine COP15 sur la diversité biologique.

La solidarité mondiale, un commerce ouvert et équitable, un ordre fondé sur des règles et le multilatéralisme sont essentiels pour éviter de sombrer dans une relance à forte intensité de combustibles fossiles et de ressources, qui mettrait les personnes et la planète en péril de manière irréversible. Nous exhortons tous les partenaires internationaux, et en particulier le Bénin et ses citoyens] à mettre également en place des politiques claires et solides à faible émission de carbone et des stratégies de relance verte. Cela donnera à nos sociétés un sens de l’orientation et des objectifs, et guidera les investisseurs, les entreprises, les travailleurs et les consommateurs vers la durabilité.

L’UE est prête à s’engager avec des partenaires du monde entier sur les moyens d’orienter les investissements vers des activités économiques écologiquement durables. Nous sommes disponibles pour partager nos expertises, financer des projets, expliquer nos réglementations et partager nos principes de finance durable. Travailler dur pour trouver de nouvelles façons de gagner ce défi collectif et permettre à nos enfants de vivre une vie décente sur une planète pacifique n’est pas un objectif idéaliste ou naïf. Il s’agit de rester fidèle à nos valeurs, d’écouter la science, de renforcer nos économies et de bâtir un avenir meilleur. Il n’y a tout simplement pas d’autre alternative réaliste à la relance verte.

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