Karamatou Fagbohoun n’est plus la Maire de la Commune d’Adja Ouèrè. Ceci, après que la Cour suprême a invalidé le siège d’un conseiller de son parti Bloc républicain (Br), tout en ordonnant la reprise des élections de la Maire et de ses Adjoints, au niveau de cette Commune. Reprises effectivement hier jeudi 24 septembre 2020, Karamatou Fagbohoun a courbé l’échine face à Cyrille Adegbola de l’Union progressiste (Up), qui devient ainsi le patron de l’hôtel de ville d’Adja Ouèrè, pour les six prochaines années. Même si ce retournement de situation constitue un camouflet pour la Maire sortie vu toute la joie qui l’a animée après sa désignation, elle n’est pas tout de même la seule à subir ce revers. Et pour cause, au-delà de sa personne, Sefou Fagbohoun qui n’est rien d’autre que son géniteur, ne sort non plus grandi de ce revers de très mauvais goût. En effet, alors qu’il était toujours de l’Opposition contre le régime de Patrice Talon, son hésitation et sa résistance à adhérer à la mouvance ont été grandes. Mais le management de sa fille Karamatou Fagbohoun a fini par payer. Car, son père, homme politique jusqu’à un passé récent très populaire dans le plateau a fini par céder en rejoignant la mouvance avec renfort médiatique, au grand dam de cette Opposition.
Même si les dessous réels de ce ralliement fortement médiatisé n’ont pas été révélés, il est évident que l’ancien Député à l’Assemblée nationale a eu un certain gage, avant cette décision. Quand on sait donc que c’est sa fille qui l’a emmené à opérer ce choix, il n’est pas illusoire de penser que sans l’onction de Séfou Fagbohoun, Karamatou Fagbohoun n’aurait pas été désignée Maire de cette Commune. Mais, avec cette désillusion de cette dernière, l’on peut déjà remarquer que quelque chose n’a pas marché. Puisque, ayant toujours le même nombre de Conseillers avec l’Up après même cette décision de la Cour suprême, un accord de gouvernance conformément au Code électoral, pouvait sauver la désormais ex Maire d’Adja Ouèrè qui pourrait par cette échappatoire, conserver son fauteuil. À l’évincer lors d’une nouvelle élection, démontre clairement que la mouvance en général n’a plus pensé à la personnalité de son père. Ainsi, Séfou Fagbohoun aura été pris à son propre piège. Seulement, les tenants et aboutissants de cet échec assimilé à un marché de dupe sont encore à rechercher. Alors qu’on sait que contrairement aux autres hommes politiques de l’Opposition démarchés, Séfou Fagbohoun n’a plus manifesté publiquement son soutien à la Rupture, nul ne peut dire avec certitude si c’est cette attitude qui induit aujourd’hui ce qui se passe avec sa fille.