Le 4ème numéro de ‘’ Le Club de l’économiste’’, une tribune initiée par le Journal béninois ‘’ L’économiste’’ qui donne la parole à une personnalité ou un leader ayant impacté son pays ou le continent par ses actions dans le domaine des finances/économie, a reçu ce mercredi 30 septembre 2020, au siège de l’Organe de presse, Reckya Madougou. Technocrate, femme influente, consultante internationale sur les questions de Finance inclusive et de développement, l’ancienne ministre béninoise de la micro finance, ancienne Garde des Sceaux et actuelle Conseillère spéciale à l’inclusion financière du Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a répondu pendant 1h 45 minutes aux questions des journalistes.
« Ecoutez, il n’y a rien de figé. Les choses évoluent, les choses doivent être au besoin améliorées. Chaque fois, pousser de l’avant. En revanche, comme je l’ai dit dans une interview accordée récemment à Financial Afrique sur les big Data, comme je l’ai dit, faisons attention. Vous savez, certains pays africains aujourd’hui mettent la charrue avant les bœufs. J’aime beaucoup citer l’exemple du Kénya. Le Kenya qui aujourd’hui, fait partie des premiers pays africains qui ont les meilleurs taux d’inclusion financière grâce au digital, en numérisant les services financiers. Mais pour ce faire, en amont, le Kenya a créé des projets de partenariat public/privé, s’est associé à Vodacom qui est une entreprise de télécommunications assez costaud, et pour améliorer les infrastructures de télécommunications pour en amont améliorer l’accessibilité des bénéficiaires de services financiers aux terminaux et aux services que l’Etat souhaitait à travers des partenariats avec le privés, mettre à leur disposition. Résultat des comptes, une fois que des programmes comme M-Pesa (Mobile money) ont été lancés, il y avait déjà une disponibilité d’accès que ce soit aux terminaux c’est-à-dire les téléphones et autres. Mais il y avait aussi une bonne connectivité. Et donc ce que je conseille aux pays africains, c’est de régler en amont ces problèmes avant d’aller vers ces types de digitalisation pour ne pas créer de nouvelles exclusions ; parce qu’en voulant créer l’inclusion financière en améliorant les services financiers, parce qu’on doit y arriver, la digitalisation permet d’accroître potentiellement le nombre de bénéficiaires, mais ce faisant il faut qu’on s’assure surtout qu’on ne va pas créer de nouvelles exclusions, à savoir que ceux qui n’ont pas accès aux terminaux ou à la connexion, à la fois Gsm ou internet ne puissent pas à leur tour se retrouver laisser en rade », conseille Reckya Madougou.