Le creuset des Organisations et Centrales syndicales a animé, vendredi 2 octobre 2020, à la Bourse du travail de Cotonou, leur première sortie médiatique conjointe. Laquelle vient dénoncer la décision du Ministre de l’enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle Mahougnon Kakpo, relative aux 30 heures imposées désormais aux enseignants aspirants, dans les collèges et lycées du Bénin. Avec une certaine fermeté dans le ton, la Cosi-Bénin de Noël Chadaré, la Csa-Bénin d’Anselme Amoussou, la Cgtb de Moudassirou Bachabi, l’Unstb d’Apollinaire Afféwé, la Csub de Christophe Houessionon et la Cspib de Clarisse Reine Fandy Gnahoui; ont démonté tour à tour les arguments avancés par leur Ministre de tutelle pour prendre cette décision. Pour Noël Chadaré, la décision, à l’instar de la bivalence, est un remède pire que le mal lui-même. Et pour cause, le Secrétaire général de la Cosi-Bénin signe et persiste qu’il y a un arrêté qui existe au Bénin, et qui définit clairement la masse horaire à attribuer à un enseignant, quelle que soit sa catégorie. « L’arrêté 069 de novembre 2019 signé par lui, fixe la charge horaire. C’est clair. C’est 20h, 22h. Mais on entend dire que il y a certains qui ont fait 24h et qu’on complète 6h. C’est faux ! La charge horaire dit 20h pour les aspirants élèves professeurs certifiés et 22h pour les aspirants professeurs adjoints. Maintenant, on dit que c’est 24h, mais ce n’est pas vrai. Donc quelque part, c’est parce les engagements pris au cours des négociations n’ont pas été respectés et on a fait autre chose que les choses sur quoi on s’est entendu, que nous disons que c’est la mauvaise foi et nous sommes remontés. C’est une sorte de ruse qu’on ne peut apprécier », a-t-il évoqué. Il invite donc le gouvernement et surtout le Ministre Mahougnon Kakpo à revoir leur copie à défaut de discuter avec eux car, il ne souhaite pas que les enseignants soient tenus responsables d’un éventuel mauvais résultat scolaire à la fin de l’année scolaire.
Des mouvements de débrayages déjà annoncés…
Quant aux enseignants aspirants, ils se mobilisent à leur niveau, contre cette décision des 30 h de cours. Réunis au sein du Collectif national des aspirants du Bénin (Conab), ils n’entendent pas se laisser faire. A en croire leur Secrétaire aux négociations et aux revendications dans le Bureau national et Coordonnateur national du Borgou Henry Adjé, il y a de contre-vérités dans les propos justificatifs du Ministre Mahougnon Kakpo. Et comme exemple, il remet l’accent sur les 24h de cours avancées par le Ministre au lieu de 20h normalement. L’autre chose, l’enseignant pense que c’est illusoire de déclarer quelqu’un à la Cnss alors qu’il n’a que neuf mois de contrat. A l’entendre, ce n’est pas une retraite. « On nous dit encore que ceux qui ne vont pas trouver des heures dans leurs matières, on va les convertir. Moi, je suis professeur d’Svt. J’ai déjà huit ans dans la vacation et j’ai toujours enseigné les Svt. Aujourd’hui, on fera de moi professeur des Spct. Et, on va me confier les classes du premier cycle, parce qu’on ne pourra pas me confier les classes de seconde, première ou terminale. C’est dans le premier cycle qu’on doit construire la base pour les enfants, qu’on va me mettre moi pour enseigner les Spct. Qu’est-ce que je vais enseigner aux enfants ? », s’est-il interrogé. Pour ne donc pas être tenus coupables des déconvenues de cette décision, le Conab par sa voix refuse ‘’cette proposition du gouvernement’’. Ainsi, en tournée, il annonce que dès ce lundi, rien ne marchera comme activité pédagogue à Parakou et dans tout le Borgou en général.